Jumping Vol.3 - Actualité manga
Jumping Vol.3 - Manga

Jumping Vol.3 : Critiques

Jumping

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 10 Novembre 2017

Une importante étape a été franchie par Ran pour se réintégrer : grâce à ses efforts, elle a brillamment réussi ses examens d'entrée à l'université ! Elle qui avait toujours échoué auparavant, peut-être va-t-elle pouvoir continuer à regagner confiance en elle, d'autant que Sayuri et ses nouveaux amis sont toujours là pour l'épauler, et que les portes du club d'équitation lui sont grandes ouvertes ! C'est un fait, désormais la jeune femme aime sa nouvelle vie, attend impatiemment chaque nouveau jour, et continue de s'ouvrir aux autres. Et pourtant, au-delà de tous ces éléments positifs,subsiste la crainte de ne pas réussi à s'intégrer au sein de la faculté. Car tous ses camarades du club d'équitation étant dans d'autres filières qu'elle, Ran va devoir affronter la rentrée et les cours seule... Parviendra-t-elle à sympathiser avec d'autres étudiantes et étudiants ?

Malgré tous les efforts et la bonne volonté, changer en peu de temps peut être extrêmement difficile quand, depuis toujours, on n'a jamais eu confiance en soi. Et forcément, c'est aussi le cas pour Ran qui, bien que désireuse de prendre sa nouvelle vie étudiante du bon côté, risque de vite voir revenir au galop ses pires craintes. Pour s'adapter, comment doit-elle faire ? Simplement se fondre dans le décor sans faire de remous ? Le contraire ? Quel comportement adopter ? Dès lors, ressurgissent sa peur de ne pas savoir suivre les discussions des autres, la crainte de toujours se faire rejeter... Un doute en amène un autre, et ainsi de suite, et la manière dont Asahi Tsutsui évoque les craintes de son héroïnes sonnent alors avec une crédibilité incroyable. Si bien que, pour quiconque ayant été dans une situation similaire de manque de confiance et de peur de ne pas s'intégrer, il semble impossible de ne pas ressentir quelque chose.

Pourtant, très vite, Ran est abordée par des figures qui attirent la sympathie pour leur naturel : Kurea Susuta et Masumi Kon. Pourra-t-elle devenir amie avec ces deux filles ? C'est sans compter sur la troisième demoiselle de ce groupe d'amies, Sakurako Makanae, une "fille à papa" qui la prend très vite en grippe, car elle a l'impression d'avoir en Ran un prototype de tokyoïte snob qui ne parle pas pour ne pas se mêler à elles... Comment résoudre ce petit conflit ? Ran doute, Ran a peur, Ran s'interroge. D'autant qu'elle croise un garçon qui a déjà son idée fixe sur les relations de groupe : il préfère rester seul, ne voit dans l'amitié que des mensonges et dans les groupes que des complications. Ran peut-elle accepter cela et raisonner de la même façon ?

Une nouvelle fois, bien des réponses pourraient alors se dessiner pour elle à travers son immersion dans le club d'équitation, ce lieu où elle a le sentiment d'avoir trouvé sa place, aux côtés de compagnons autant humains que chevaux. Sous les remarques, entre autres, de Hinagata, la jeune femme prend conscience de l'importance de construire une relation de confiance avec Tsugaru, et cela passe notamment par une chose : parler, communiquer. Pour éviter la brouille avec Makanae, peut-être faudra-t-il tout simplement qu'elle adopte le même comportement, le même désir de communiquer avec sincérité, quitte à dévoiler au grand jour ses plus grandes craintes et faiblesses. Le message est très beau, très subtil tant il tire bien parti de l'évolution de Ran à travers l'équitation sans forcer, et très intelligent dans sa mise en avant de l'importance de simplement se parler.

Qui plus est, tout ceci est évidemment l'occasion pour notre héroïne de poursuivre son apprentissage du monde équestre. Le trot enlevé, l'importance du rapport hiérarchisé chez les chevaux, la réelle signification d'un cheval qui frotte son museau contre les vêtements ou la tête de quelqu'un, celle des oreilles baissées, comment faire avancer ou stopper l'animal, le rôle de la discipline et du dressage, l'importance d'établir avec Tsugaru tout un rapport de soumission et un travail de communication et de compréhension... sont autant de choses qui sont mise en avant sans être lourdes.

Il reste, enfin, la part de romance et d'humour de la série, qui amène toujours une vraie légèreté à un récit qui aborde pourtant certains sujets délicats. On s'amuse bien en observant le comportement de Ran et de Hinagata quand ils sont ensemble, d'autant que ce dernier est troublé depuis ce que Ippei lui a sorti concernant ce qu'il ressent pour Ran ! De manière générale, la mangaka aime bien jouer régulièrement sur les comportements et les expressions un peu comiques de ses personnages : des grands yeux chez Ran et Hinagata quand ils se sentent un peu mal à l'aise, la jalousie et l'inquiétude de Sayuri pour sa Ran chérie, certains regards énormes décalés de Tsugaru... On reste sur quelque chose d'excellent pour amener une atmosphère positive.

Après trois volumes, Asahi Tsutsui semble parfaitement maîtresse de son récit et de ses thématiques, et elle nous séduit complètement. Quant aux nouvelles choses qui se dessinent dans les dernières pages, autour d'Ayukawa et de l'apparition d'un certain personnage, elles promettent un tome final tout aussi passionnant.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs