Jumbor Angzengbang Vol.1 - Actualité manga
Jumbor Angzengbang Vol.1 - Manga

Jumbor Angzengbang Vol.1 : Critiques

Jûki Ningen Jumbor

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 24 Mai 2013

En l’an 3002, la Terre a été ravagée par un cataclysme sans précédent. C’est ainsi qu’à débuter l’ère des grands travaux, dans le but de restaurer la planète et ses agglomérations. Baru est le charismatique leader d’une troupe d’ouvrier travaillant pour rebâtir le royaume de Dovork à l’aide de robots constructeurs performant. Lorsque la troupe cherche à restaurer un tunnel, ils sont interrompus par le redoutable Empereur Genber et sa volonté d’assouvir tout ce qui l’entoure. Baru et son groupe sont éliminés mais des années plus tard, ce dernier se réveille dans la peau d’un enfant aux bras robotisés. Baru est devenu un Jumbor, un enfant-machine aux capacités incroyables, une réincarnation qu’il doit à un savant fou. L’heure est maintenant à la révolte afin de détrôner Genber qui dirige désormais le royaume de Dovork…

En France, nous connaissons Hiroyuki Takei essentiellement pour Shaman King, un shônen de très bonne facture et graphiquement impressionnant qui souffre malheureusement d’une fin précipitée. Il y a quelques années, Kazé éditait Ultimo, un manga dessiné par le maître en personne mais scénarisé par Stan Lee, l’un des plus grands monstres du Comics. Le mangaka nous revient cette fois chez Kana avec Jumbor (prononcez « Yumbor »), un shônen d’action en deux tomes qui n’est visiblement qu’une préquelle à une série dénombrant 6 volumes au pays du Soleil Levant et toujours en cours.

L’histoire nous projette dans un futur alternatif où la Terre est une énième fois ravagée par une catastrophe à échelle mondiale. Il convient ainsi de rebâtir l’ensemble du globe et restaurer les villes, faisant de notre mère-planète un chantier de grande envergure. Oui, le concept de Jumbor est entièrement basé (du moins pour le moment) sur cette thématique du chantier et de la construction. A mi-chemin entre le shônen pur jus et le méchas (un peu à la manière d’Ultimo), les machines de reconstruction ont une place assez importante mais ne se présentent pas à la manière d’un Mobile Suit dans Gundam ou d’un Knightmare dans Code Geass, mais plutôt sous forme d’engins imposants qui n’ont pas forcément apparence humanoïde.
Mais le rôle clef du titre revient à Baru, ancien chef de chantier charismatique devenu un enfant doté de mains mécanisées, lui conférant des capacités hors normes, afin de débarrasser le royaume de son tyran. Oui, le scénario de Jumbor n’a rien de très classique, le simple concept d’adulte enfermé dans le corps d’un enfant a été vu et revu à plusieurs reprises. Une telle histoire se découpant sur 2 volumes uniquement avait de quoi inquiéter, et c’est d’autant plus le cas quand on referme ce volume qui aurait fait une présentation correcte d’un titre dépassant la dizaine d’opus, mais laisse craindre le pire pour le second et ultime tome tant la route que doit effectuer notre héros est longue. Faire tenir la fin du récit sur un dernier tome relève de l’impossible, c’est à ce moment que le lecteur espère que le titre se poursuit convenablement sur la série « Jumbor » encore en cours au Japon.

Mais même en mettant de côté les craintes futures pour le titre, ce premier tome peine à convaincre. Le scénario s’avère classique, et Hiroyuki Takei enchaine des situations vues et revues dans de nombreux titres, y compris ses propres œuvres comme Ultimo ! L’intervention de nouveaux adversaires a en effet un amer goût de déjà vu, et les similitudes entre les Jumbor et les Dôji d’Ultimo rend le tout encore plus indigeste… Takei a un véritable don quand il s’agit de mettre en scène de batailles alliant l’homme et le robot, il nous l’a d’ailleurs prouvé sur la seconde partie de Shaman King. Pourtant, ici, on sent un cruel manque d’inspiration de la part de l’auteur. Les personnages sont caricaturaux et les rebondissements sont prévisibles et sans grande inventivité. L’auteur aurait pu se rattraper en nous proposant des séquences d’action époustouflante mais sa mise en scène est brouillonne, malgré un chara-design remarquablement dessiné bien que manquant d’inspiration.

On remarque aussi que comme s’il souhaitait anticiper la fin prématurée de son récit, le mangaka nous propose en guise de quatrième chapitre une histoire se déroulant des décennies après la fin de la série, laissant d’ores et déjà présager la conclusion du récit principal. On espère alors que ce dernier chapitre du volume sert principalement de rebondissement entre le court titre en deux tomes et celui encore en court au Japon, sans quoi Hiroyuki Takei donnerait l’impression de faire n’importe quoi…

Le mangaka est d’habitude auteur de shônen extrêmement réussis, comme Shaman King et Ultimo. Mais sur ce premier tome de Jumbor, il s’écrase lamentablement en proposant un récit sans originalité, des personnages clichés, et un manque d’inspiration flagrant qui laisse le lecteur sceptique pour la suite. Le deuxième et dernier tome de la série viendra nous donner le verdict, bien qu’on se doute que le fin mot de l’histoire se trouve dans le récit encore en cours au Japon. C’est dommage, car l’univers de la série aurait pu être mieux exploité, on prie alors que Takei se rattrape sur le second volet. Pour le moment, Jumbor Angzenbang (à ne pas confondre avec la plus longue série Jumbor) est un titre à recommander avant tout aux amateurs du style de l’auteur, afin de compléter les mangathèques de son œuvre. Mais rien de plus.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
6 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs