Joséphine impératrice Vol.1 - Actualité manga

Joséphine impératrice Vol.1 : Critiques

Bara no Josephine

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 03 Octobre 2013

On peut dire qu'actuellement, Yumiko Igarashi, entre divers titres chez Isan Manga et Joséphine impératrice, a le vent en poupe en France. Toutefois, avec Joséphine, c'est la dernière série en date de cette auteure exerçant depuis plusieurs décennies que les éditions Pika nous proposent de découvrir.

Comme son nom l'indique, l'oeuvre nous plonge dans la vie tumultueuse de l'impératrice Joséphine, celle qui fut la principale épouse et égérie de Napoléon, et nous propose de découvrir l'entièreté de sa vie, de sa naissance en Martinique en 1763, à sa mort en 1814. Ce premier tome s'étire de la naissance de Joséphine, alias Rose, jusqu'aux prémisses de la Révolution Française, à une époque où Joséphine ne connaissait pas encore celui qui allait être son plus célèbre mari et l'une des personnalités françaises les plus célèbres. Mais l'on découvrira que dès ses jeunes années, elle eut une vie plutôt mouvementée.

L'auteure du culte Candy Candy étant plutôt adepte des belles romances aventureuses et des destinées folles mêlant mondes bourgeois et tragédies (Georgie nous en est elle aussi témoin), on ne s'étonnera pas vraiment de la voir se pencher sur la vie de Joséphine, un personnage historique visiblement fait pour elle. Pour l'occasion, elle s'est d'ailleurs entourée d'une co-scénariste en la personne de Kaoru Ochiai, et avoue également avoir profité de sa venue à Japan Expo en 2011 pour visiter un maximum de lieux en rapport avec Joséphine.
Et globalement, cela se ressent plutôt bien à la lecture, le premier volume nous offrant des grandes lignes fidèles à la vie de Joséphine : son enfance en Martinique, les drames de sa jeunesse avec la mort de sa soeur Catherine, son arrivée à Paris à un âge encore assez jeune en vue de son mariage avec Alexandre de Beauharnais, la naissance de ses deux premiers enfants, l'échec cuisant de ce premier mariage avec un époux volage, le séjour en couvent à Penthemont... On sent un certain travail de recherche, une volonté de rester fidèle aux grands faits, d'autant que quelques autres figures de l'époque apparaissent un peu, par-ci par-là.

Toutefois, les choses sont plus faibles dès qu'on entre dans les détails. Par exemple, quid du personnage d'Aimée en début de série ? Apparemment, avec un peu de déduction puisque rien n'est précisé, il s'agirait de la dénommée Aimée du Buc de Rivery, un personnage historique qui est une lointaine cousine par alliance de Joséphine, et qui physiquement semble avoir le même âge que notre héroïne dans le manga, alors que normalement elle est à peine née quand elle apparaît. Hum. De même, pour le bien de son récit, la mangaka invente un personnage : Agathon (ou Antoine), beau jeune garçon puis jeune homme qui dans le manga suivra Joséphine pendant toute sa vie en tant que domestique et ami, et qui se pose en narrateur de l'histoire. L'idée est bonne, peut permettre un meilleure immersion, mais a tendance à agacer dès que Yumiko Igarashi s'intéresse de trop près à lui, au détriment de son héroïne.

Il ne faudra donc pas attendre de l'oeuvre une rigueur historique stricte, et à vrai dire on est beaucoup plus proche d'un film de Sissi que d'un documentaire historique. Cela, on le ressent constamment à travers un ton extrêmement romancé, où Igarashi se fait un plaisir de faire ce qu'elle sait faire de mieux... ce qui est également ce qui risque le plus de faire fuir une tranche du lectorat : du bon gros shôjo old-school qui tâche et accumule tous les clichés du genre. Yumiko Igarashi a beau avoir des décennies de carrière, son style n'a pas du tout évolué, est resté profondément ancré dans un style shôjo romantique des années 70, avec des grosses fleurs en guise de décor à quelques reprises, de grands yeux bourrés d'étoiles, une héroïne un peu trop naïve (voire niaise) qui passe du rire aux larmes en un clin d'oeil et pleure souvent pour rien, et des protagonistes globalement manichéens et sans nuances. Alors, certes, voir de nos jours un style graphique qui est autant resté fidèle à lui-même au point de détonner aujourd'hui peut séduire, mais beaucoup de lecteurs risquent toutefois de rester sur le carreau face à certaines exagérations vraiment trop grosses. Sur ce dernier point, notons simplement des cils tellement exagérément surchargés que les yeux des personnages paraissent ouverts même quand ils sont fermés. Outch.

Joséphine impératrice est donc à lire en connaissance de cause : l'aspect historique est plutôt intéressant mais trouve toutefois ses limites dès que l'on creuse un peu trop, et les fans peuvent trouver leur compte dans l'aspect romantique houleux avec manipulations bourgeoises en prime, à condition de s'adapter aux nombreuses exagérations comportementales et visuelles ainsi qu'au manque de nuance des personnages.


koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs