Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 02 Août 2021
Au grand damne de Haru, on prend cette dernière pour le compagne de Chiba qui a su se faire une réputation de valeureux guerrier du nom de Kurenai. Kiyori, religieuse de ce monde, est amoureuse du héros, et cherche à en savoir plus sur la relation qui unit les deux jeunes gens.
Outre cet élément perturbateur, Haru continue de grimper les échelons dans son métier, tout en se confrontant au sexisme d'une violence inouie qui concerne cet univers parallèle. En l'absence de sa collègue Sikraso, la demoiselle va faire les frais d'une clientièle abjecte...
Le premier volume de JK Haru – Sex Worker in Another World, adaptation du roman de Ko Hiratori par J-Ta Yamada, pouvait prendre son lecteur au dépourvu. Loin d'être une œuvre érotique flirter avec le genre de l'isekai, le début de l'histoire a assumé des ambitions fortes via des thématiques légitimement traitée, parfois avec légèreté, mais aussi avec une gravité qui effaçait tout côté racoleur de certaines scènes. Cette suite vient confirmer la bonne impression des débuts, confirmant que le scénario créé par le romancier n'a pas seulement pour but d'émoustiller, mais aussi de questionner le lecteur sur la cruauté humaine sous-jacente de ces univers aptes à faire rêver.
Ainsi, le contrepied aux univers de fantasy japonisants classique continue d'être abordé, ce par une séquence particulièrement dure de ce second tome. Dans ces mondes où prime l'héroïsme des valeureux guerriers dotés de pouvoirs, la condition de la femme n'est qu'une broutille, et Haru va malheureusement en faire les frais une nouvelle fois. Si la série traite de sexualité et de prostitution en se montrant souvent explicite, il n'est pas question ici d'affrioler le lecteur, mais bien de le brusquer. Dès lors, l'idée de monde parallèle digne d'une épopée d'heroic-fantasy nous apparaît bien moins ragoûtant, et surtout particulièrement injuste, ce qui constitue une bonne idée traitée avec la tonalité adaptée.
Heureusement, l'ensemble du tome sait équilibrer ses ambiances, aussi des moments plus légers attendent Haru, notamment dans sa relation avec le simplet mais attachant « Sumo » (bien qu'on tiquera encore sur ce sobriquet de mauvais goût). L'écriture de ce type de rapports demeure juste tant l'auteur ne tombe jamais dans la romance facile, Haru assumant avant tout son travail de manière professionnelle, ce malgré l'empathie et l'attachement qu'elle peut éprouver envers certains clients. Une justesse autour du travail du sexe reste entretenue, ce qui permet à la lecture d'éviter des écueils malaisants. Quand le titre se veut malsain, c'est à juste titre, avec une vraie volonté d'interpeller.
Et au-delà de toutes ces idées justes, Ko Hiratori continue d'insuffler des questionnements propres au concept de l'isekai, comme la place que l'individu invoqué peut trouver ou non. L'opposition entre Chiba et Haru trouve une légitimité toujours plus forte, menant l'héroïne à devoir combattre pour nourrir une volonté personnelle. Progressivement, un véritable traitent à leur, nous questionnant alors sur l'idéalisme de ce type d'univers.
Pour toutes ces raisons, JK Haru continue de prouver ses qualités. Jamais racoleuse inutilement, brusque et même touchante dans la mise en scène de rapports charnels, cette suite poursuit un travail d'écriture bien pensé, qui trouvera certes ses limites selon le profil de lecteur, mais qui reste ponctué d'une volonté de bien faire. On en a la confirmation : Le manga n'est pas à ranger dans la catégorie des titres érotiques à sensation et grotesques, mais dans celles des œuvres sulfureuses qui nourrissent de vraies idées.
Outre cet élément perturbateur, Haru continue de grimper les échelons dans son métier, tout en se confrontant au sexisme d'une violence inouie qui concerne cet univers parallèle. En l'absence de sa collègue Sikraso, la demoiselle va faire les frais d'une clientièle abjecte...
Le premier volume de JK Haru – Sex Worker in Another World, adaptation du roman de Ko Hiratori par J-Ta Yamada, pouvait prendre son lecteur au dépourvu. Loin d'être une œuvre érotique flirter avec le genre de l'isekai, le début de l'histoire a assumé des ambitions fortes via des thématiques légitimement traitée, parfois avec légèreté, mais aussi avec une gravité qui effaçait tout côté racoleur de certaines scènes. Cette suite vient confirmer la bonne impression des débuts, confirmant que le scénario créé par le romancier n'a pas seulement pour but d'émoustiller, mais aussi de questionner le lecteur sur la cruauté humaine sous-jacente de ces univers aptes à faire rêver.
Ainsi, le contrepied aux univers de fantasy japonisants classique continue d'être abordé, ce par une séquence particulièrement dure de ce second tome. Dans ces mondes où prime l'héroïsme des valeureux guerriers dotés de pouvoirs, la condition de la femme n'est qu'une broutille, et Haru va malheureusement en faire les frais une nouvelle fois. Si la série traite de sexualité et de prostitution en se montrant souvent explicite, il n'est pas question ici d'affrioler le lecteur, mais bien de le brusquer. Dès lors, l'idée de monde parallèle digne d'une épopée d'heroic-fantasy nous apparaît bien moins ragoûtant, et surtout particulièrement injuste, ce qui constitue une bonne idée traitée avec la tonalité adaptée.
Heureusement, l'ensemble du tome sait équilibrer ses ambiances, aussi des moments plus légers attendent Haru, notamment dans sa relation avec le simplet mais attachant « Sumo » (bien qu'on tiquera encore sur ce sobriquet de mauvais goût). L'écriture de ce type de rapports demeure juste tant l'auteur ne tombe jamais dans la romance facile, Haru assumant avant tout son travail de manière professionnelle, ce malgré l'empathie et l'attachement qu'elle peut éprouver envers certains clients. Une justesse autour du travail du sexe reste entretenue, ce qui permet à la lecture d'éviter des écueils malaisants. Quand le titre se veut malsain, c'est à juste titre, avec une vraie volonté d'interpeller.
Et au-delà de toutes ces idées justes, Ko Hiratori continue d'insuffler des questionnements propres au concept de l'isekai, comme la place que l'individu invoqué peut trouver ou non. L'opposition entre Chiba et Haru trouve une légitimité toujours plus forte, menant l'héroïne à devoir combattre pour nourrir une volonté personnelle. Progressivement, un véritable traitent à leur, nous questionnant alors sur l'idéalisme de ce type d'univers.
Pour toutes ces raisons, JK Haru continue de prouver ses qualités. Jamais racoleuse inutilement, brusque et même touchante dans la mise en scène de rapports charnels, cette suite poursuit un travail d'écriture bien pensé, qui trouvera certes ses limites selon le profil de lecteur, mais qui reste ponctué d'une volonté de bien faire. On en a la confirmation : Le manga n'est pas à ranger dans la catégorie des titres érotiques à sensation et grotesques, mais dans celles des œuvres sulfureuses qui nourrissent de vraies idées.