Jintarô - Le caïd de Shinjuku - Actualité manga

Jintarô - Le caïd de Shinjuku : Critiques

Shinjuku no teiô - Ori wa dokugusuri

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 11 Mars 2014

En 2011 les éditions Le Lézard Noir nous ont fait découvrir un auteur plutôt populaire au Japon, j'ai nommé George Akiyama. Connu pour ses oeuvres très provocatrices qui explorent les marges extrêmes du Japon, l'auteur est une personne très charismatique dont le caractère peut surprendre lors de ses interviews. Ainsi donc nous avons pu le lire pour la première fois avec Jintarô le caïd de Shinjuku, puis par Anjin-san.

Jintarô le caïd de Shinjuku est une oeuvre plutôt particulière, surtout dans notre contexte : en effet, le manga est un recueil de plusieurs récits avec pour même héros Jintarô, qui est un personnage apparu dans d'autres séries de l'auteur sous les traits du rival du héros. En quelques sortes on peut considérer cet ouvrage comme un spin-off dédié au méchant de la série, fait étrange donc puisque nous n'avons jamais pu toucher à la série phare en France, du moins légalement, aux autres séries mettant en scène ce personnage. Mais pourquoi pas, car en effet l'oeuvre se lit sans mal et nous permet donc de suivre un personnage méchant, sans une once d'humanité comme le décrit l'auteur, et qui va nous permettre de découvrir un peu comment se passe la vie d'un yakuza.

Pour être plus précis, Jintarô travaille en fait dans un établissement de prêt sur gages. Ce genre de service est utilisé par les personnes n'ayant pas assez d'argent pour une telle raison, et au lieu d'aller en demander à la banque (car celle-ci n'autorise plus de prêt à la dite personne ?), celles-ci se rendent dans ce genre de bureau tenu par des yakuzas qui proposent leur aide contre un remboursement quelques temps après, qui peut d'ailleurs être soldé autrement que par de l'argent (services sexuels, dont de biens précieux, etc...). C'est donc dans ce contexte sombre que vit Jintarô, homme à la grande gueule, très accro au sexe et qui a une façon de penser tout à fait particulière. Méchant, oui, mais jusqu'à quelle limite ? Là est la question que l'on peut se poser.

Durant les quelques chapitres du recueil, nous allons donc le voir gérer ses différentes affaires, où celui-ci sera toujours là pour réclamer l'argent qu'on lui doit ou un service sexuel pour combler son manque. Mais les histoires ont chacune leur propre ambition, et les familles ne sont parfois pas prêtes à céder pour un service sexuel. Jintarô a quand même une personnalité à part : celui-ci est capable de faire un long chemin pour retrouver son premier amour d'enfance, il peut tout aussi bien distribuer de l'argent récupéré à des sans-abris et peut aussi aider une jeune fille partie faire une fugue. Le personnage en devient donc assez imprévisible et c'est cela qui le rend intéressant. On comprend également par quelques scènes qu'il a eu un passé difficile, du fait déjà qu'il a toujours eu un physique répugnant mais aussi car sa mère était une prostituée qui invitait ses clients chez elle alors que son enfant était quand même lui aussi à la maison. Bref, plein d'éléments qui font de Jintarô un personnage charismatique et qui a de quoi bouleverser.

Mais au fond, que devons-nous penser de cette oeuvre ? Et bien c'est étrange. En effet, si l'auteur est réputé pour ses récits sans limites, on se demande ce que veut démontrer cet ouvrage exactement. Car au fond, si l'on découvre quelques situations où des gens ont besoin des services de ce yakuza, cela reste assez superficiel (du moins à mon goût) comparé par exemple au manga Ushijima l'usurier de l'ombre qui développe des histoires sur un plus long terme. La lecture s'avère sympathique certes, mais le sexe y est très facile dedans et le tout ne reste pas forcément des plus mémorables. Une lecture assez étrange donc, dont il est difficile d'émettre un avis concret dessus tant on se demande le réel intérêt de ce manga.

Notons que nous avons droit à une interview de l'auteur en fin de tome, où l'on comprend d'ailleurs à quel point celui-ci est un personnage à part entière : mal poli, hautain, George Akiyama est un personnage réellement étrange...
Son dessin s'avère plutôt bon dans l'ensemble tout comme sa mise en scène, avec un style très old-school mais qui a de quoi plaire aux fans des bons vieux mangas.
L'édition est tout aussi bonne et on ne peut quand même que remercier l'éditeur de nous faire découvrir ce genre d'auteur, bien que son oeuvre aura de quoi diviser les foules. A tester donc, mais vous risquez d'adorer comme de détester !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Kiraa7
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs