Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 13 Janvier 2016
Critique 1
Atteinte du béribéri, Dame Ei ne souhaite ni revoir sa fille Saki ni se soigner, attendant alors la mort. Mais son entourage ne l'entend pas ainsi, et c'est avec la volonté de lui ouvrir les yeux et de la soigner que Jin a mis au point un gâteau s'apparentant au donut, et comportant à la fois les bienfaits nécessaires à la guérison d'Ei et une saveur à même de lui plaire.
A vrai dire, l'issue de ce passage est assez facile et rapide et déçoit légèrement tant on s'attendait à un problème plus poussé, mais la décision d'Ei concernant sa fille reste intéressante, et la conception du gâteau a des conséquences assez impactantes sur la suite du tome, puisque très vite, grâce à l'aide directe ou indirecte d'Unsen, de Nokazé ou de Tanosuké Sawamura, le gâteau devient un succès commercial à travers Edo et fait un peu plus connaître le cabinet "Chez Jin" !
Mais cela est-il totalement de bon augure ? A force de voir sa renommée grandir, Jin se voit adresser une tâche étonnante, qui le pousse droit devant une nouvelle personnalité historique : la princesse impériale Kazu-no-Miya, que l'on découvre avec intérêt, mais un peu trop brièvement, même si son apparition est également l'occasion d'entrevoir la vision dégradante du théâtre de kabuki, ou encore les conventions de la cour des concubines.
Mais l'apparition de Kazu-no-Miya est surtout le point de départ de problèmes plus graves que jamais : celle-ci se retrouve empoisonnée par un ennemi mystérieux (ou non... car le lecteur a vite fait de se faire son idée de la chose), et bien que Jin aide indirectement Ryojun Matsumoto à la soigner (l'occasion pour l'auteur de décortiquer la technique de lavage d'estomac, ce qu'il fait avec précision même si cette opération n'est guère très passionnante), lui et Saki font partie des premiers suspects...
La fin du tome permet d'évoquer quelques éléments de magistrature de l'époque comme le recensement, et amène le lecteur tout droit dans un nouveau cadre de vie qui commence très mal pour Jin et qui promet des péripéties difficiles : le quartier des prisonniers de Kodenmacho. On reste curieux de voir ce que va donner la suite de cette affaire dans le prochain tome... Mais en attendant, la lecture, bien qu'elle soit toujours assez riche par plusieurs aspects, donne cette fois l'impression d'être un peu trop basique et linéaire et de s'égarer légèrement de ses approfondissements médicaux et historiques (ces deux aspects se limitant au minimum ici). Un très léger coup de mou qui pourrait très bien disparaître dès le prochain volume.
Critique 2
Saki Tachibana, première infirmière de "Chez Jin" se trouve devant un dilemme : en effet sa mère gravement malade, atteinte de Béri Béri, carence en vitamines due à un apport trop conséquent de riz blanc, ne sait pas comment l'aborder puisqu'elle a été rejetée de la maison familiale pour des raisons éthiques de l'époque, mais le malin Jin parvient à trouver un remède adapté à cette personne frustre en utilisant ses goûts culinaires et attirances afin de mieux la soigner.
D'un autre côté, la princesse de l'empire Kazu-no-Miya subit lors d'une représentation de Kabuki animée par la vedette Tanosuké Sawamura, mais celle-ci subit un empoisonnement et le médecin farouche aux yeux des proches de la princesse reste le personnage le plus plausible pour ce fait outrageux, la suite risque de s'avérer difficile pour Jin qui se retrouve au cachot dans des conditions inhumaines pour notre époque, mais courante à l'époque d'Edo...
Toujours aussi médical et recherché historiquement, ce manga ne cesse de s'écarter de son thème original qu'est la science fiction, on ne perçoit finalement qu'avec un oeil contemporain les problèmes d'autrefois ou comment gérer les problèmes de l'époque avec nos méthodes actuelles sans courber l'espace-temps... Bref, Jin continue sur sa lancée en prouvant ses capacités, mais en laissant jaloux et perplexes ses confrères.
Le mangaka poursuit son histoire sans faillir, mais sans chercher non plus l'originalité et le risque, les volumes se suivent et se ressemblent, encore une fois un bon volume, mais il manque toujours ce petit quelque chose qui s'annonçait dans le pitch originel pour faire basculer ce manga dans les très bons seinens...