Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 30 Décembre 2015
Les nombreuses rencontres de Jin lui ont permis de bâtir son centre de soins, "Chez Jin". Il a le soutien financier de Hamaguchi, ainsi que l'assistance de Saburi, dont l'héritage de l'école Hanaoka est important, et de Fukuda, exclus de l'école de médecine chinoise. De son côté, Yamada continue de gérer les stocks de pénicilline. Attendant de pouvoir se réconcilier avec sa mère, Saki y a élu domicile en tant qu'infirmière, tandis que Nokazé s'y occupe des tâches domestiques. Et c'est en servant de modèle au dénommé Unsen Sakuragawa que cette dernière permet à Jin de rencontrer ce peintre d'ukiyo-é autrefois renommé, mais dont la réputation s'est considérablement affaiblie suite à son goût trop prononcé pour l'alcool et à sa main menaçant de le lâcher... Serait-ce là un symptôme du syndrome du canal carpien ?
Une nouvelle opération attend donc Jin dans un début de tome assez intéressant, au sein du nouveau centre de soins qu'il a fait construire. Une opération des mains qui n'est pas la plus passionnante de la série, d'autant qu'elle est réputée peu compliquée, mais elle reste présentée avec détails et offre surtout une confrontation intéressante avec le vieil Unsen, peintre un peu aigri et refusant d'abord d'écouter Jin. Pour lui ouvrir les yeux, il faudra toute l'attention de sa fille Shizu, dans une relation père-fille plutôt joliment dépeinte et, surtout trouvant un écho chez Saki dont la situation familiale est actuellement délicate. Enfin, certaines paroles d'Unsen dans son sommeil rappellent à nouveau à Jin l'époque d'où il vient... Y aurait-il une connexion avec le Japon des années 2000 ? La question et brièvement relancée.
Reste que c'est la suite du tome qui nous intéresse le plus, en relançant quand il faut la série autour d'une nouvelle partie amenant Jin jusqu'à Kyôtô sur demande de Ryoma et Katsu. Il doit laisser derrière lui le centre de soins, Saki et les autres au moment même où la gestion financière du centre commence à poser problème, et que les doutes sont de plus en plus forts sur une possible traîtrise de Fukuda (le lecteur en aura vite la confirmation, pas Jin). Tout cela, pour partir au coeur d'une cité kyotoïte plus que jamais mise à mal par le conflit entre partisans de l'Empereur et partisans du Shôgun. Et en même temps que Jin, l'auteur plonge son lecteur dans une ville sombre, en proie à la violence, pour un rendu où l'aspect historique prend cette fois-ci le dessus sur l'aspect médical. Bien sûr, il y a toujours quelques opérations au programme, et des détails intéressants comme l'impossibilité de faire des transfusions sanguines puisque les recherches sur les groupes sanguins ne commenceront qu'au 10ème siècle, mais ici Murakami s'applique surtout à expliquer tout le contexte historique qui commence sérieusement à s'emballer à partir de la célèbre affaire Ikedaya. Ainsi, notre héros assiste à nombre d'événements violents, de confrontations sanglantes et mortelles, voit même se propager l'incendie de Kyôto, pour un résultat qui expose certes un peu trop linéairement les choses,mais qui reste immersif et permet à Jin de faire bon nombre de rencontres historiques, allant de Shôzan Sakuma aux plus célèbres figures du Shinsengumi. Et parmi toutes ces rencontres, un événement très intrigant le replongera plus que jamais dans ses interrogations sur la possibilité d'une connexion avec les années 2000.
Très riche sur le plan historique, et continuant d'intriguer autour des autres pistes, ce tome ouvre efficacement une nouvelle partie amenant Jin dans une ville de Kyôto déchirée par le conflit entre fidèles de l'Empereur et partisans du Shôgunat. Cela promet une suite très intéressante !