Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 10 Septembre 2010
En France, nous avions déjà pu découvrir le mangaka Uzuki Nakamura à travers la courte série érotique Chantage à la fac. Cette fois-ci, c'est chez Taifu que nous revient cet auteur, avec Jeux de demoiselles, un titre coquin en trois volumes.
Plus d'un an après avoir commencé à sortir avec la jolie Fuka, Makoto va enfin connaître le bonheur de faire l'amour avec elle. Mais un incident survient: Shihori, la grande soeur chercheuse de Makoto, les surprend. Mais, loin de rester neutre ou de s'énerver contre son frère, elle perd petit à petit son sang-froid et devient plus "proche" de lui... Pour quelle raison ?
Bien souvent, les titres du genre nous proposent une histoire minime qui n'est qu'un prétexte pour nous montrer des scènes chaudes entre les personnages. Ce premier tome de Jeux de demoiselles ne changera rien à cela. Toutefois, on sent chez Uzuki Nakamura une volonté de se détacher quelque peu en évitant un peu les grosses ficelles. En effet, ici, il ne sera pas question, comme on aurait pu le croire, d'une relation amoureuse incestueuse dans la pure tradition du genre entre Shihori et Kotomi. En effet, si Shihori se rapproche de manière très intime de son frère, c'est avant tout pour récupérer et analyser dans son laboratoire la "substance" de ce dernier, qui semble posséder une bien mystérieuse force (si si !), celle d'attirer et d'exciter de manière inexplicable les femmes qui en sont proches. Rien que ça ! Et bien évidemment, cette fameuse force s'exprimera volontiers tout au long du volume, notamment quand apparaîtront la collègue rivale de Shihori, elle aussi désireuse de percer le secret du précieux nectar de Makoto à des fins plus mercantiles, ou encore la soeur de Fuka, tout aussi jolie que cette dernière.
Une histoire grand-guignolesque saupoudrée de dialogues idiots ou typiques du genre: tout cela prête à sourire (reste à savoir si ce n'est que partiellement ou totalement volontaire de la part de l'auteur). Mais le scénario a le mérite d'exister un tant soit peu, et devrait continuer à suivre son chemin dans les tomes suivants. C'est déjà ça. Quoi qu'il en soit, on se surprend, amusés, à avoir envie de savoir comment évoluera la situation, d'autant qu'une question fait son apparition en fin de tome chez un Makoto troublé: si son fluide possède réellement ce pouvoir d'attirer et d'exciter les femmes, Fuka est-elle réellement amoureuse de lui, ou n'est-elle, elle aussi, que le jouet de cette force ?
Pour le reste, on a en majorité ce que l'on attend d'un titre du genre: des scènes coquines. De ce côté-là, le travail d'Uzuki Nakamura est plutôt convenable si on le compare à la plupart des titres du genre disponibles en France à ce jour. Trait expressif, design plutôt sympathique... On reprochera principalement des problèmes de proportion lors de certaines positions prises par les personnages, ainsi qu'un découpage et des plans pas toujours bien choisis.
Avec ce premier tome, jeux de demoiselles s'avère être un petit cran au-dessus de la plupart des titres du genre parus en France. On sourit volontiers pendant la lecture pour peu que l'on soit bon public, mais rien ici ne s'avère inoubliable.
Un début de série correct qui devrait contenter les amateurs du genre, si ceux-ci se sentent d'attaque pour débourser près de 9€. Un prix qui fait d'autant plus mal quand on voit la maigreur du titre (160 pages). Cela dit, Taifu nous offre une édition plutôt satisfaisante. On passera la traduction typique de ce genre de titres pour saluer les quatre premières pages en couleurs.