Jeanne d'arc (nobi nobi!) - Manga

Jeanne d'arc (nobi nobi!) : Critiques

Jeanne d'Arc

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 15 Février 2021

Inaugurée il y a quelques mois avec Napoléon, la jeune collection des Grands Noms de l'Histoire en Manga des éditions nobi nobi! a accueilli fin janvier une autre personnalité historique très importante de l'Histoire de France: Jeanne d'Arc, le temps d'un manga publié au Japon en 2011 aux éditions Poplar Publishing, qui fait parti de la collection "Comic ban sekai no denki" au même titre que le très médiocre Cléopâtre et le très sympathique Van Gogh, deux autre titres parus en France chez nobi nobi! récemment. Côté auteurs, ce manga a été supervisé par Masakatsu Adachi, un chercheur spécialisé en Histoire de France qui n'est pas tout à fait inconnu ici, puisque son ouvrage sur la famille de bourreaux Sanson a inspiré au mangaka Shinichi Sakamoto les oeuvres Innocent et Innocent Rouge. Le dessin a été confié à Makoto Torakage, artiste jusqu'à présent inédit en France, et qui n'est pas connu pour grand chose d'autre au Japon puisqu'il n'a à son actif que quelques récits discrets depuis ses débuts dans les années 2000.

Jeanne d'Arc est probablement la figure historique française la plus célèbre, ayant nombre d'écoles à son nom dans notre pays, ayant alimenté nombre d'adaptation de sa vie et d'histoires de manière plus ou moins fidèle (elle est même un personnage dans la saga Fate de Type-moon au Japon), ayant également une importance sur le plan religieux (elle a été canonisée par le Pape en 1920)... sans oublier les diverses récupérations politiques ou religieuses dont elle peut faire l'objet. De ce fait, concevoir un manga se voulant rigoureusement historique sur elle relève forcément d'une très grand difficulté, d'autant plus que, celle-ci ayant vécu au XVe siècle en pleine période trouble de la Guerre de Cent ans, la documentation sur elle peut être délicate à appréhender, et qu'il est tout à fait possible que sa légende ait été sublimée au fil des siècles (notamment sous Napoléon). Cette version manga, comme pas mal d'autres adaptations de la vie de Jeanne d'Arc, doit donc faire des choix... mais trouve-t-elle le bon équilibre ?

On a envie de dire oui et non. Les auteurs font ici des choix, notamment en accordant forcément une grosse importance à la part religieuse du récit avec ici une Jeanne très pieuse qui, comme le dit le mythe autour d'elle, a entendu des voix divines ayant forgé sa destinée. Un aspect qui, en soit, est indissociable de la figure de Jeanne d'Arc, et qui s'avère assez bien traité dans la mesure où Torakage évite toute représentation divine/religieuse dans son manga: si on voit bien Jeanne qui entend des voix, on ne voit pas le divin en personne, et ainsi le doute est laissé aux croyances ou non-croyances du jeune lecteur. En revanche, quand on voit la brièveté de ce manga d'à peine 100 pages, on se dit que cet aspect prend parfois un peu trop de place par rapport au reste: le contexte historique est certes exposé dans les grandes lignes, mais est bien trop succinct par moment. Heureusement que, pour rattraper cela, il y a certaines notes de traduction, ainsi que le dossier d'approfondissement de 20 pages à la fin, ce dossier étant assez bien conçu... même si, une nouvelle fois, il aurait pu être plus long et plus riche, quand on voit qu'on a encore ici un livre occupé par des pubs sur plus de 30 pages. Enfin, visuellement... eh bien, c'est assez maladroit. Torakage montre quelque chose d'assez clair, certes, mais les inégalités se font de plus en plus présentes au fur et à mesure que l'n avance dans la lecture.

En somme, ce manga sur Jeanne d'Arc a ses défauts et ses qualités. L'ouvrage et clairement trop court et peine par moments à trouver l'équilibre historique dans l'abord du contexte. En guise de première approche, cela reste toutefois honnête malgré les inégalités visuelles.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
11.75 20
Note de la rédaction