Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 22 Avril 2020
Dire que Yuzuki N Dash (ou Yuzuki N') est une figure de qualité dans le registre du hentai est probablement un euphémisme. A partir de ses débuts en 2006-2007, l'autrice s'est imposée comme une artiste assez prolifique dans le genre, et a su séduire le public pour ses récits soignés et son style visuel très propre, doux et sensuel, permettant de sublimer des héroïnes ne manquant pas de charme, y compris dans le registre parfois controversé de l'inceste puisqu'il lui est souvent arrivée de mettre en scène des relations entre frère et soeur. Mais la notoriété de la mangaka ne s'arrête pas au manga X: depuis le milieu des années 2010, elle a un peu délaissé le genre du manga porno pour s'attaquer à d'autres genres, et on lui doit ainsi quelques séries simplement érotiques, mais aussi la version manga de Shimoseka, ou encore les adaptations de plusieurs arcs de The Irregular at Magic High School.
En France, nous l'avions découverte aux éditions Taifu Comics en décembre 2014 et janvier 2015 avec deux hentai arrivés coup sur coup: les très bons Sister X Brother et My sweet sweet elder sister, qui proposaient des récits incestueux doux et pleins de charme... mais depuis, plus rien. Il aura donc fallu attendre ce printemps 2020 pour enfin revoir cette grande dame du genre dans notre langue, grâce aux éditions Hot Manga qui nous proposent de découvrir le récit en 7 chapitres (plus un épilogue, pour environ 200 pages au total) Je t'ai toujours aimé ! De son nom original Zutto Suki datta, cette mini-série est le treizième hentai paru en version papier de la mangaka, et son quatrième publié aux éditions TI Net, où il fut d'abord prépublié dans le magazine Mujin entre 2013 et 2016. De ce fait, il s'agit de l'un des tout derniers hentai de la mangaka à ce jour.
Ici, on commence par suivre le dénommé Ginta, le jour de la remise des diplômes, alors qu'il retrouve Setsuna, son amie d'enfance. Ils se connaissent depuis qu'ils sont tout petits, et si Gin l'a pendant très longtemps vue uniquement comme une précieuse amie un peu garçon manqué avec qui ils se lançaient en permanence des taquineries, il n'a pu, ces derniers temps, que prendre conscience de ses vrais sentiments, d'autant que Setsuna est devenue une jeune fille magnifique, vedette du club de natation, et plaisant à pas mal de monde. Setsuna, elle, ne lu lui a jamais dit, mais aime Gin depuis toujours... Alors quand celui-ci finit par lui avouer qu'il l'aime, elle est d'abord un peu gênée, mais tout deux finissent au lit ensemble pour un ébat tendre et passionné. Ca aurait pu se poursuivre en belle relation amoureuse. Et pourtant, tout s'est arrêté à cette simple nuit. Car depuis déjà un moment, Setsuna a un horrible et inavouable secret: le jour où son prof de natation l'a surprise en train de se masturber dans les vestiaires sur le t-shirt de Gin, il a entamé avec elle un odieux chantage. Pour protéger Ginta et le lien qu'elle a avec lui, la jeune fille a alors dû céder aux affres du sexe sous l'emprise de cette homme, jusqu'à peut-être y trouver une forme de plaisir...
Yuzuki N Dash explique dans la longue postface qu'à l'origine, il n'y avait qu'un seul chapitre, le premier, centré sur la relation d'un soir de nos deux jeunes diplômés. Sans doute est-ce là la raison pour laquelle la prépublication s'est étalée de 2013 à 2016: on peut facilement imaginer que le chapitre initial date de 2013, et que les suivants ont été décidés plus tard. Et cette suite, on la doit aux demandes de nombreux fans, qui avaient adoré l'histoire initiale et le personnage de Setsuna. La mangaka a alors conçu cette suite, qui pour le coup tranche pas mal...
En effet, la plupart du temps, Yuzuki N Dash est une autrice surtout réputée pour ses récits X doux, tendres, aux relations consenties et où l'amour entre les personnages est là. C'est d'ailleurs ce que l'on trouve dans le chapitre initial de Je t'ai toujours aimé. Et du coup, toute la suite a de quoi surprendre un petit peu les habitués de l'autrice, puisque cette fois-ci elle se lance dans quelque chose d'un peu plus sombre et triste/mélancolique, partant de la relation forcée de Setsuna avec son professeur. Dans ce registre, la mangaka continue pourtant de briller dans son souci de contextualisation et dans ses dessins.
Concrètement, le prof est évidemment une ordure, profitant de la faille de Setsuna pour la faire chanter et faire d'elle sa partenaire sexuelle secrète, à qui il fait découvrir diverses choses allant toujours plus loin: sexe dans les vestiaires puis chez lui, vêtements sexy, jouets, sodomie... Néanmoins, la mangaka ne fait jamais dans le trop brutal, dans le simple viol bourrin où le personnage féminin est purement réduit au statut d'objet sexuel. Car le prof a tout de même une volonté: prendre soin à sa manière de Setsuna, en cherchant à lui procurer du plaisir y compris lors de préliminaires, en évitant de la brusquer, en lui susurrant des paroles douces telles qu'elle n'en avait jamais connues et qui, quelque part, lui font peut-être plaisir... Ce qui n'enlève en rien le fait que cet homme est une ordure de violeur, mais un violeur plus sournois en ceci qu'il montre de la douceur.
Et visuellement, c'est superbe. Yuzuki N Dash a encore progressé et délivre des planches ravissantes où la beauté de son héroïne est évidente et ensorcelante, avec des formes un peu rondes et douces et restant assez réalistes, que les trames s'appliquent à approfondir avec sensualité. Les pratiques et positions sont variées, l'autrice soigne beaucoup ses angles de vue pour nous faire profiter des choses sous de nombreux aspects, les vêtements ne sont aucunement négligés et apportent très souvent leur part d'érotisme, les étapes préliminaires ne sont pas oubliées et contribuent bien à la contextualisation... On suit alors tout ceci avec grand plaisir, jusqu'à une conclusion bien présente, où le salopard est bien puni, mais où le pire ne peut être réparé. Le final apporté par l'épilogue est très doux-amer en mettant bien en avant l'importance du lien entre les deux amis d'enfance, et heureusement une pointe plus positive est apportée par la dernière page.
Bien qu'un peu différent de ce que l'on connaissait auparavant de la mangaka en France, Je t'ai toujours aimé est une grande réussite dans son genre, porté par les qualité visuelles de l'autrice bien sûr, mais aussi par un récit appliqué. Le retour attendu de Yuzuki N Dash en français est ainsi très réussi, et on ne peut qu'espérer voir d'autre oeuvre de l'artiste débarquer.
Du côté de l'édition, le papier et l'impression sont très honnêtes, tandis que la traduction signée Yves Bohmler est soignée. On appréciera également la présence de 8 pages couleurs, au début des chapitres 2 et 7.
En France, nous l'avions découverte aux éditions Taifu Comics en décembre 2014 et janvier 2015 avec deux hentai arrivés coup sur coup: les très bons Sister X Brother et My sweet sweet elder sister, qui proposaient des récits incestueux doux et pleins de charme... mais depuis, plus rien. Il aura donc fallu attendre ce printemps 2020 pour enfin revoir cette grande dame du genre dans notre langue, grâce aux éditions Hot Manga qui nous proposent de découvrir le récit en 7 chapitres (plus un épilogue, pour environ 200 pages au total) Je t'ai toujours aimé ! De son nom original Zutto Suki datta, cette mini-série est le treizième hentai paru en version papier de la mangaka, et son quatrième publié aux éditions TI Net, où il fut d'abord prépublié dans le magazine Mujin entre 2013 et 2016. De ce fait, il s'agit de l'un des tout derniers hentai de la mangaka à ce jour.
Ici, on commence par suivre le dénommé Ginta, le jour de la remise des diplômes, alors qu'il retrouve Setsuna, son amie d'enfance. Ils se connaissent depuis qu'ils sont tout petits, et si Gin l'a pendant très longtemps vue uniquement comme une précieuse amie un peu garçon manqué avec qui ils se lançaient en permanence des taquineries, il n'a pu, ces derniers temps, que prendre conscience de ses vrais sentiments, d'autant que Setsuna est devenue une jeune fille magnifique, vedette du club de natation, et plaisant à pas mal de monde. Setsuna, elle, ne lu lui a jamais dit, mais aime Gin depuis toujours... Alors quand celui-ci finit par lui avouer qu'il l'aime, elle est d'abord un peu gênée, mais tout deux finissent au lit ensemble pour un ébat tendre et passionné. Ca aurait pu se poursuivre en belle relation amoureuse. Et pourtant, tout s'est arrêté à cette simple nuit. Car depuis déjà un moment, Setsuna a un horrible et inavouable secret: le jour où son prof de natation l'a surprise en train de se masturber dans les vestiaires sur le t-shirt de Gin, il a entamé avec elle un odieux chantage. Pour protéger Ginta et le lien qu'elle a avec lui, la jeune fille a alors dû céder aux affres du sexe sous l'emprise de cette homme, jusqu'à peut-être y trouver une forme de plaisir...
Yuzuki N Dash explique dans la longue postface qu'à l'origine, il n'y avait qu'un seul chapitre, le premier, centré sur la relation d'un soir de nos deux jeunes diplômés. Sans doute est-ce là la raison pour laquelle la prépublication s'est étalée de 2013 à 2016: on peut facilement imaginer que le chapitre initial date de 2013, et que les suivants ont été décidés plus tard. Et cette suite, on la doit aux demandes de nombreux fans, qui avaient adoré l'histoire initiale et le personnage de Setsuna. La mangaka a alors conçu cette suite, qui pour le coup tranche pas mal...
En effet, la plupart du temps, Yuzuki N Dash est une autrice surtout réputée pour ses récits X doux, tendres, aux relations consenties et où l'amour entre les personnages est là. C'est d'ailleurs ce que l'on trouve dans le chapitre initial de Je t'ai toujours aimé. Et du coup, toute la suite a de quoi surprendre un petit peu les habitués de l'autrice, puisque cette fois-ci elle se lance dans quelque chose d'un peu plus sombre et triste/mélancolique, partant de la relation forcée de Setsuna avec son professeur. Dans ce registre, la mangaka continue pourtant de briller dans son souci de contextualisation et dans ses dessins.
Concrètement, le prof est évidemment une ordure, profitant de la faille de Setsuna pour la faire chanter et faire d'elle sa partenaire sexuelle secrète, à qui il fait découvrir diverses choses allant toujours plus loin: sexe dans les vestiaires puis chez lui, vêtements sexy, jouets, sodomie... Néanmoins, la mangaka ne fait jamais dans le trop brutal, dans le simple viol bourrin où le personnage féminin est purement réduit au statut d'objet sexuel. Car le prof a tout de même une volonté: prendre soin à sa manière de Setsuna, en cherchant à lui procurer du plaisir y compris lors de préliminaires, en évitant de la brusquer, en lui susurrant des paroles douces telles qu'elle n'en avait jamais connues et qui, quelque part, lui font peut-être plaisir... Ce qui n'enlève en rien le fait que cet homme est une ordure de violeur, mais un violeur plus sournois en ceci qu'il montre de la douceur.
Et visuellement, c'est superbe. Yuzuki N Dash a encore progressé et délivre des planches ravissantes où la beauté de son héroïne est évidente et ensorcelante, avec des formes un peu rondes et douces et restant assez réalistes, que les trames s'appliquent à approfondir avec sensualité. Les pratiques et positions sont variées, l'autrice soigne beaucoup ses angles de vue pour nous faire profiter des choses sous de nombreux aspects, les vêtements ne sont aucunement négligés et apportent très souvent leur part d'érotisme, les étapes préliminaires ne sont pas oubliées et contribuent bien à la contextualisation... On suit alors tout ceci avec grand plaisir, jusqu'à une conclusion bien présente, où le salopard est bien puni, mais où le pire ne peut être réparé. Le final apporté par l'épilogue est très doux-amer en mettant bien en avant l'importance du lien entre les deux amis d'enfance, et heureusement une pointe plus positive est apportée par la dernière page.
Bien qu'un peu différent de ce que l'on connaissait auparavant de la mangaka en France, Je t'ai toujours aimé est une grande réussite dans son genre, porté par les qualité visuelles de l'autrice bien sûr, mais aussi par un récit appliqué. Le retour attendu de Yuzuki N Dash en français est ainsi très réussi, et on ne peut qu'espérer voir d'autre oeuvre de l'artiste débarquer.
Du côté de l'édition, le papier et l'impression sont très honnêtes, tandis que la traduction signée Yves Bohmler est soignée. On appréciera également la présence de 8 pages couleurs, au début des chapitres 2 et 7.