Je pense à toi (Hentai) : Critiques

Kimi Omou Koi - I think of you

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 20 Août 2020

Sorti aux éditions Hot Manga cet été, Je pense à toi est la première publication française de Gentsuki, un mangaka officiant depuis déjà quelques années au Japon, tout d'abord essentiellement dans le hentai, mais aussi de temps à autre sur des récits ecchi un peu plus grand public. Paru au Japon en 2018 chez l'éditeur Bunendô (le même éditeur que Ne te retourne pas) sous le titre Kimi Omou Koi, ce recueil d'environ 190 pages propose de découvrir 9 histoires courtes faisant toutes plus ou moins une vingtaine de pages (on va 18 pages pour les plus courtes à 26 pages pour la plus longue).

Une senpai d'aikido et son kôhai tâchant de s'entraîner, de se motiver et de se récompenser à leur manière. Une jolie demoiselle à l'air taciturne finissant par faire comprendre à sa manière qu'elle aime son ami. Une petite soeur caractérielle essayant comme elle le peut de ne pas trop coller son grand frère. Un moment pas comme les autres entre deux amis d'enfance accros aux jeux vidéo. Une responsable de la morale publique prête à tout pour évacuer l'encombrante libido d'un camarade, y compris à enfiler l'un de ces maillots de bain scolaires sur lesquels il fantasme. Une grande soeur élégante, intelligente et bien sous tous rapport qui se révèlent être une dominatrice à la maison, mais n'est-ce pas pour mieux cacher ses vrais sentiments ? Une enseignante bien décidé, par tous les moyens, à faire revenir son élève à l'école. Une grande soeur un peu maladroite mais souhaitant plus que tout bien occuper son rôle auprès de son frère depuis que leurs parents sont décédés. Un garçon retournant dans sa ville natale pour faire le point sur sa vie, et retrouvant sur son chemin son amie d'enfance.

On ne va pas se le cacher, Gentsuki joue ici sur des fantasmes très habituels, allant de la fière pratiquante d'arts martiaux aux amies d'enfance, en passant par l'enseignante... sans oublier, bien sûr, pas moins de trois récits axés sur de l'inceste frère/soeur, un domaine que l'auteur affectionne beaucoup puisqu'il l'a aussi abordé dans d'autres de ses ouvrages parus au Japon. On retrouve également quelques fétichismes typiques comme le maillot de bain, différents cadres comme l'école, le dojo, la campagne ou la maison... ainsi, bien sûr, qu'une petite palette de caractères féminins assez variés, allant de l'asse noble martialiste à l'amie d'enfance effrontée, en passant par une exquise demoiselle un peu taciturne, une petite soeur un peu tsundere sur les bords, une grande soeur dominatrice, une autre grande soeur aussi maladroite qu'adorable... Il se dégage toutefois deux point communs à la majeure partie de ces récits: non seulement ce sont généralement les filles qui font le premier pas vers l'acte, mais en plus elles sont souvent plus âgées que leur partenaire.

Bref, du classique côté personnages et fantasmes, oui, mais du classique assez varié... et, surtout, assez bien contextualisé, puisque Gentsuki s'applique à chaque fois à proposer une narration un brin introspective sur le héros, avant que les personnages ne finissent bien souvent par s'avouer leurs sentiments véritables juste avant ou pendant l'acte, pour un résultat qui, globalement, se veut résolument doux et chaleureux, dans la plus pure tradition du vanilla.

Et vanilla oblige, il ne faut pas forcément s'attendre à énormément de variété dans les scènes de sexe, qui se résume toujours aux choses les plus standards, entre pénétration vaginale, fellations et joujoux avec les seins. Néanmoins, cela n'empêche pas Gentsuki de briller sur le plan visuel, tant son trait est beau. les filles ont certes toutes des corps un brin généreux mais restent assez réalistes et ont toutes leur propre silhouette, leur propre visage, leur propre coiffure... Chacun aura facilement sa préférence, la mienne allant à l'héroïne un peut taciturne et aux cheveux courts du deuxième récit. Bien que souvent tirés de photos, les décors sont bien intégrés et suffisamment présent pour renforcer l'immersion. Enfin, l'auteur sait varier les vues et les positions pour mettre en valeur les corps, que ce soit dans leur entièreté ou en se focalisant sur différentes parties du corps, le tout bénéficiant d'un dessin souvent sublime, sensuel et lascif renforcé par des trames offrant un aspect plus profond et plus charnel. Par ailleurs, certains apprécieront sûrement que les fluides qui s'écoulent ne soient pas trop exagérés.

En somme, Je pense à toi offre ce que l'on peut attendre d'un bon recueil vanilla: ces histoires courtes jouent toujours sur des choses classiques, mais elles le font bien, avec des récits suffisamment soignés et une patte visuelle léchée qui a largement de quoi séduire.

Côté édition, on a droit au grand format habituel de l'éditeur, à l'habituelle bonne qualité de papier et d'impression, et à 4 ravissantes premières pages en couleurs.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs