Je ne suis pas mort Vol.2 : Critiques

Mada, Ikiteru...

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 11 Novembre 2010

Après le très bon Je ne suis pas mort il y a un an et demi, Hiroshi Motomiya nous revient aujourd'hui en France avec un deuxième one-shot faisant directement suite au premier, et sobrement intitulé Je ne suis pas mort 2. Notons que si ce deuxième volet fait suite au premier, il peut sans problème être lu indépendamment de son grand frère.

Masao Okada, le fils de Kenzô, a aujourd'hui trente ans. Parce qu'il a quitté son emploi, sa petite amie décide de rompre avec lui sans remords. Le jeune homme vivote alors entre des petits boulots d'intérimaire. Sa situation est précaire, il n'est pas heureux. C'est alors qu'il retrouve des souvenirs de son père, qui, à l'époque, avait tout fait pour les rendre heureux, lui, sa soeur et sa mère, avant que cette dernière ne l'abandonne et que tout contact soit perdu. Intrigué par cette figure paternelle dont il exécrait autrefois l'apparente faiblesse mais qui n'a plus donné signe de vie depuis plusieurs années, Masao décide de partir à sa recherche. Il ne tarde pas à retrouver, au fin fond de la montagne, les traces de la vie qu'il a menée ces dernières années... et sa sépulture. Affligé par la nouvelle de la mort de ce père qui avait littéralement changé en quittant la civilisation, le fils décide de marcher sur ses traces, et d'apprendre à vivre comme lui, s'éloignant de tous les tracas de la civilisation...

Avec ce deuxième ouvrage, on peut considérer que le mangaka prend les mêmes et recommence. Sur les traces d'un père dont il suit les écrits, Masao va, à son tour, se lancer dans la vie sauvage, en ne s'en sortant que par ses propres moyens. Le propos reste le même, la surprise du premier opus n'est plus là, mais l'approfondissement de son sujet que réalise ici Motomiya s'avère efficace, notamment grâce à une habile comparaison entre sa nouvelle vie simple et heureuse en pleine montagne, et les dérives et futilités de notre civilisation comme la domination des riches sur les pauvres, l'obsession pour l'argent (sur ce point, la réaction de la soeur de Masao lorsqu'elle apprend que son père est mort est assez marquante)...
On notera également une plus grande crédibilité au niveau de l'arrivée de Masao en pleine nature: là où Kenzô s'était installé sans problème dans une montagne qui ne lui appartenait pas, Masao ira tout de même rencontrer le propriétaire du territoire pour régler l'aspect financier.

Malheureusement, la suite de ce second volume a tendance à diluer le propos de l'auteur, la faute à la réapparition, fort logique au demeurant, de la femme qui vivait autrefois dans la montagne avec Kenzô et de son enfant. Une réapparition dont nous sentons venir la conclusion très romancée et artificielle largement à l'avance, conclusion qui a tendance à trop prendre le dessus, en fin de volume, sur la présentation des conditions de vie de Masao en montagne. Le tout se suit avec un véritable plaisir, mais la force du message de Motomiya en pâtit un peu.

Moins percutant que son prédécesseur, Je ne suis pas mort 2 a néanmoins le mérite d'approfondir un peu plus le message de son auteur. Agréable est la lecture, fascinant est le changement de vie de ces personnes vivant désormais en pleine nature, ayant pris du recul par rapport aux principes préétablis et aux futilités de notre étouffante civilisation moderne.

L'édition d'Akata/Delcourt reste très soignée.


koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs