Issak Vol.13 : Critiques

Chronique 2 :

Le siège de Bréda, resté dans l'histoire comme une bataille importante de la Guerre de 80 ans entre les hollandais et les espagnols, se dresse comme une nouvelle étape de choix dans le parcours d'Issak, de Heinrich et de leurs hommes. Pour contrecarrer les plans de Spinola dont les forces sont imposantes, nos héros doivent à tout prix sécuriser le route menant à Bréda, ce qui passe par le besoin de récupérer la ville fortifiée de Heusden, un lieu d'autant plus stratégique qu'il est bâti sur une rivière et est ainsi entouré d'une grande étendue d'eau. Mais hélas pour Heinrich et les autres, la cité de Heusden est actuellement défendue par le marquis de Sabella, un homme à la sinistre réputation si bien qu'il est surnommé le "vicomte de la terreur", et qui a acquis une solide expérience du combat en Turquie...

A l'approche d'un gros morceau avec le siège de Bréda, les auteurs nous proposent donc ici un avant-goût avec une intense bataille aux abords de la ville de Heusden, au fil d'un volume qui se veut très orienté action et qui, de ce côté-là, peut compter sur un DOUBLE-S qui est cette fois-ci en bonne forme avec un lot d'affrontements acharnés, d'explosions et de corps malmenés. La bataille est d'ores et déjà violente, brutale et mortelle, et le dessinateur nous le fait bien ressentir, même si l'on regrettera que Sabella ressemble un peu trop à Heinrich sur certaines cases, au point que les deux hommes peuvent facilement être confondus.

Si ce conflit est si violent, c'est en particulier parce que Sabella est le genre d'homme qui n'a pas vraiment de code d'honneur: pour gagner, il est prêt à tout, y compris à des coups bas sournois et à des sacrifices de certains de ses hommes qui ne sont alors que des pions pour lui, ce qui l'oppose pas mal à Issak qui, de son côté, montre encore ses valeurs en refusant de tuer des innocents. Mais la bataille est aussi un véritable duel de stratèges puisque Sabella est loin d'être mauvais en matière de tactiques, y compris les plus fourbes comme déjà dit. Au fil des pages, la bataille va alors passer par plusieurs étapes: tentative de couper les ravitaillements, combats directs où les cavaliers ennemis brillent notamment par leurs techniques venues de Turquie, conflit sur l'eau où il va falloir retourner la force de l'ennemi contre lui, enjeux autour de la livraison d'une nouvelle arme... et surtout, dans le cas de Sabella, désir profond d'abattre Issak, tant il comprend bien que l'issue de cette bataille va grandement dépendre de l'incroyable mousquet de notre héros et de ses talents pour le manier.

En résulte, dans l'ensemble, un volume très bon est prenant, qui nous promet surtout une suite possiblement encore plus intense, car ce conflit n'est pas encore fini tandis que le siège de Bréda, lui, n'en est qu'à ses prémisses.

Chronique 1 :

Issak s'est engagé dans une nouvelle guerre, il lutte de nouveau aux cotés de son ami le prince Heinrich, et il est de nouveau aux prises avec les Espagnols et les forces de Spinola. Il fait face à celui qu'on surnomme le vicomte de la terreur depuis qu'il a participé à la guerre contre les Turks dont il a retenu bien des enseignements!
L'enjeu des batailles à venir: la prise d'un fort et assurer une route commerciale entre les alliés de la Hollande! Et bien entendu le fusil de Issak, faisant des miracles, va de nouveau être déterminant!

J'adore cette série! Je ne suis peut être pas le plus objectif des lecteurs, mais je ne cesse de trouver ce titre de plus en plus prenant et passionnant! Qu'il s'agisse de la mise en scène ou des personnages, Issak en tête, tout est terriblement efficace, et ce tome ne déroge pas à la règle.

De nouvelles batailles nous attendent et bien entendu leurs issues vont toute dépendre de Issak, l'homme capable de gagner des batailles, voire des guerres à lui seul. Évidemment sur ce point, nombre de lecteurs pourraient tiquer, il s'agit là clairement d'un manque de crédibilité, Issak semble pouvoir prendre ou défendre des forts à lui seul... Cela ajoute évidemment une iconisation au personnage au détriment de la crédibilité générale. En comparaison avec d'autre titres du genre, comme l'excellent Altair par exemple, là où Mahmud ou Zaganos usent de stratégies élaborées, ils ont besoin de guerriers talentueux pour les mettre en œuvre, alors que Issak semble pouvoir tout faire, de l'élaboration à l'application, tout seul.
Mais c'est tout en ayant conscience de ce défaut plus qu'évident que je prends un plaisir immense à découvrir chaque chapitre!

Dans un premier temps Heinrich va se retrouver en difficulté face aux hommes du vicomte et à leur sauvagerie accompagnée de tactiques peu communes...jusqu'à ce que Issak entre en scène et commence à décimer à lui seul les cavaliers ennemis! Un pur régal!

La suite nous propose un véritable duel de stratégies (deux batailles en l’occurrence) où chacun des stratèges adverses va tenter d'anticiper les réactions de son ennemi tout en essayant de placer ses pions avec quelques coups d'avance! Et là encore c'est terriblement efficace, ça l'est d'autant plus que Issak va se retrouver en difficulté et que son adversaire, le fameux vicomte de la terreur se montre être un adversaire à sa mesure!

Un volume prenant de bout en bout, qui distille de véritables situations à suspens, on se mettrai même à douter de la capacité de Issak à retourner l'issue de la bataille! C'est efficace, c'est prenant, c'est ingénieux...c'est génial!