Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 29 Décembre 2022
Chronique 2 :
Les troupes du commandant Pietaan on reçu l'ordre de tenir tête aux Espagnols pendant six mois au sein de la citadelle de Juliers. Mais même si Issak a pu récupérer le Jin suite à son nouveau duel contre Lorenzo et qu'il est parvenu à éliminer l'officier qui guidait les canonniers et qui s'était pourtant soigneusement caché, la joie des assiégés est de courte durée: Spinola, désireux de venger la mort de son frère à Fuchsburg et surtout déterminé à grimper les échelons grâce à une victoire, il semble entreprendre de détruire purement et simplement la citadelle à coups de canons, même si la mort de l'officier fait que les tirs ne sont plus précis. Mais et si cette tactique cachait en réalité tout autre chose pour faire sortir les assiégés ?
Le siège de la citadelle se poursuit donc au fil d'un douzième tome qui, globalement, n'offre pas de grosse surprise, tant on est dans du Issak pur jus. Face aux troupes menées par Spinola, résister pendant encore plusieurs mois semble périlleux, quand bien même le commandant espagnol doit composer avec un aspect financier très, très limité pour subvenir aux besoins de tant de soldats. Tout va alors passer ici par des petites étapes classiques de ce genre de récit guerrier: trouver le moyen de saper le moral des troupes adverses, flairer les pièges ennemis, anticiper leurs actions, exploiter le terrain (comme le fait Spinola avec le pont par exemple), et tout simplement comprendre les plans ennemis, sont autant de choses qui sont évoquées, mais qui sont abordées de manière somme toute très rapides et succincte par les auteurs, ce qui fait que même si on cerne bien tout il n'y a pas de plus-value côté immersion et action. Et étant donné que les auteurs semblent aimer rester fidèles à leurs habitudes, tout ceci ne peut que trouver un point culminant dans une énième petite confrontation en duel entre Issak et Lorenzo, pour un résultat qui aurait pu être bien plus palpitant au vu du choix des auteurs de la placer dans un bâtiment où les deux hommes doivent faire usage de leur mousquet sans grande visibilité, en tâchant d'écouter les bruits/pas de l'adversaire. Mais tout ceci passe très vite, et on aboutit à l'habituel statu quo. On sait bien que la confrontation entre les deux Japonais n'est qu'une sorte de fil rouge permettant à Shinji Makari de nous faire vadrouiller à travers les conflits européens de l'époque, mais ce statu-quo quasiment permanent pourrait finir par lasser. Et puis, on regrettera une nouvelle fois les difficulté de DOUBLE-S à intensifier ses moments de combat: bien que les choses soient toujours claires, le dessinateur laisse encore passer un peu trop de petites carences graphiques, en particulier sur les designs de personnages qui manquent souvent de profondeur quand ils ne sont pas au premier plan.
On pourrait alors être tentés de dire qu'il n'y a rien de bien neuf dans l'univers de la série, mais fort heureusement la dernière partie du tome arrive au bon moment pour relancer un peu l'intrigue après ce siège de Juliers un peu morne. Tandis que Renzo semble se lancer dans de nouvelles perspectives, c'est aussi le cas pour Issak et ses compagnons, entre des retrouvailles importantes, une évolution cruciale de la condition de notre héros, la consolidation d'une amitié, les ambitions et rêves personnels d'un Klaus qui a bien changé au contact du Japonais, et les prémisses prometteurs du futur Siège de Breda, où s'installe déjà un nouvel ennemi qui risque de poser bien des problèmes. Il n'en faut pas plus pour qu'Issak capte toujours notre intérêt, même si l'on aimerait que le récit et le dessin haussent d'un ton.
Chronique 1 :
Issak vient de récupérer le Jin, son fameux fusil, et s'il a réussi à abattre l'ennemi qui guidait les canons, lui et ses alliés vont devoir résister sous une pluie de boulet! Les tirs sont certes moins précis mais ils tirent sans discontinuer, ce qui affecte le moral des troupes.
Issak va de nouveau mettre une stratégie en place et il sera encore une fois confronté à Lorenzo...pour ce qui pourrait être leur dernier affrontement!
Le titre et son personnage principal ne cesse de nous surprendre!
On ne pouvait qu'être bluffé par la performance réalisé par Issak à la fin du tome précédent (qui n'était pas sans rappeler l'excellent "Mon nom est Personne" avec la horde sauvage dans un tout autre style), mais il va récidiver dans ce tome qui va se montrer aussi prenant que passionnant de bout en bout!
L'avantage entre les deux camps ne va cesser de changer dans un premier temps, et alors que Issak et ses compagnons tentent une sortie ils sont pris en embuscade...embuscade que va contrer Issak avec ses talents de tireurs...mais il va lui même tomber dans un piège!
On est une nouvelle fois plongé dans un duel de snipers, et c'est d'autant plus surprenant et efficace que l'époque et le contexte ne semble pas vraiment s'y prêter! Et pourtant les auteurs parviennent à rendre ceci absolument passionnant.
On se laisse porter par les stratégies mises en place et on ne peut que saluer le talent des auteurs pour la mise en scène des situations complexes et pourtant toujours claires et lisibles.
Sans surprise Issak va briller et va se retrouver une ultime fois face à son ennemi de toujours, mais cette fois dans une configuration assez spéciale et ne laissant pas de place à l'erreur!
Cette confrontation va sceller l'issue de la bataille et donc mettre un terme à cette guerre...
Une ellipse de plusieurs mois est alors effectuée, et visiblement l'antagoniste va partir chercher de nouveaux mécènes (laissant sous entendre un déplacement géographique de l'intrigue à terme), alors que Issak n'a désormais plus de compte à rendre, il est libre d'aller et venir où il le souhaite...mais surprise supplémentaire, le retour de Heinrich va tout bouleverser!
Non seulement le lecteur est content de le retrouver mais cela inaugure un nouveau conflit dans lequel Issak s'engage de lui même: les deux hommes sont désormais amis, il n'y a plus aucun lien de hiérarchie entre eux, et notre héros souhaite aider son ami!
Une nouvelle intrigue débute, sans Lorenzo, avec une nouvelle fois un sous nombre et une situation plus que délicate pour nos héros, un nouvel antagoniste charismatique vendu comme un fou meurtrier...bref tout ce qu'il faut pour qu'on continue de se régaler avec ce titre bourré de charme et de qualités!