Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 14 Mars 2025
A l'heure où il faut se préparer pour les examens d'entrée à l'université, la fin des années lycéennes sera-t-elle heureuse pour tout le monde ? En effet, suite à une rechute de sa santé, Isaki a accepté de subir une nouvelle opération du coeur qui, malheureusement, met en péril son entrée à l'université pour l'année à venir, mais surtout sa vie. La jeune fille reste néanmoins déterminée à pouvoir passer les examens d'entrée aux côtés de ganta et, depuis sa chambre d'hôpital, reçoit même des cours particuliers de la part de Haya. Seulement, de façon tout à fait naturelle, ses amis ne peuvent s'empêcher d'angoisser à l'idée qu'elle ne survive peut-être pas à l'opération...
Insomniaques s'achève donc, avec ce volume, sur une dernière épreuve liée à la santé d'Isaki, avec tout ce que cela peut provoquer de craintes, d'angoisses et d'incertitudes face à l'avenir. Et si Makoto Ojiro, histoire de ne pas trop plomber l'atmosphère généralement si belle de sa série, fait en réalité très peu durer le suspense autour de la réussite ou pas de l'opération de la jeune, il n'en reste pas moins qu'il exploite à bon escient cette étape pour cristalliser les jolies idées de sa série.
Ces idées passent pourtant d'abord par des émotions plus négatives qui, même après l'opération, prennent la forme de regrets. Regrets chez Isaki, qui continue forcément de souffrir d'avoir un corps si faible et de ne pas pouvoir toujours faire naturellement ce que les autres font. Mais aussi regrets chez Ganta qui ne s'est pas remis d'avoir autrefois vu sa bien-aimée en fauteuil roulant, jusqu'à à présent ne pas savoir quoi faire vis-à-vis d'elle et voir revenir au galop des regrets bien plus vieux au sujet de sa mère. Néanmoins, tous deux, pour continuer d'avancer main dans la main, devront prendre conscience qu'ils ne sont pas seuls, que leurs amis et leur famille sont là pour les épauler, et qu'il leur faut se parler avec franchise pour se témoigner toujours mieux leur amour, avec en ligne de mire une idée essentielle qu'ils ont déjà suivie à de nombreuses reprises dans les tomes précédents: l'importance de chérir les jours heureux tant qu'ils sont là.
Tout ceci nous amène à une fin de série qui, au-delà de la fin des années de lycée pour nos héros et leurs pétillants camarades, s'avère surtout très bien tournée dans ses dernières séquences muettes hypnotiques puis dans son astucieuse ellipse temporelle des dernières pages. Tout ceci vient conclure comme il se doit une tranche de vie qui, d'un bout à l'autre, aura montré beaucoup de charme et aura su se faire très attachante, à la fois grâce au travail graphique du mangaka, à la jolie relation bâtie par Isaki et Ganta, et aux belles idées qu'ils ont véhiculées ensemble.