Innocent Vol.8 - Actualité manga
Innocent Vol.8 - Manga

Innocent Vol.8 : Critiques

Innocent

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 26 Septembre 2016

Du haut de ses quatorze années, Marie-Antoinette d’Autriche – future Dauphine de France – s’en vient à Versailles, là où est censé l’attendre l’héritier de la couronne, le très jeune Louis-Auguste, petit-fils de Louis XV. Le cortège de la princesse n’aura ni plus ni moins pour escorte que Marie-Josèphe Sanson elle-même, bourreau de Reims : débutera une amitié nocturne, secrète et interdite.

Comme à l’habitude Shin’Ichi Sakamoto se joue de l’uchronie ou, plutôt, procède à une réécriture du fait historique : sur les planches, sur la scène, les yeux du peuple de France sont rivés vers les portes de Versailles là où Marie-Antoinette et Louis-Auguste doivent donner descendance au sang bleu ; cependant, en coulisse, dans l’ombre, la famille Sanson sera, dans une certaine discorde, à l’œuvre et à la manœuvre pour influer sur le cours des choses…

Si Marie-Antoinette d’Autriche constituera le fil conducteur de l’ouvrage, le paradoxe sera également le maître mot de celui-ci : Monsieur le Prince Louis-Auguste en mal de royauté se refuse à offrir descendance ; Charles-Henri Sanson qui, à l’habitude, se refuse à l’héritage familial l’embrasse comme jamais. Et si le bourreau Marie-Josèphe Sanson soutient dans l’ombre les sentiments de liberté de la Princesse Marie-Antoinette, cela ne plaira guère à Charles-Henri Sanson dit « Monsieur de Paris », lequel offrira tout son appui à Madame du Barry, favorite de Louis XV, pour ainsi dire sa maîtresse en premier rang. Ainsi, les différences et les rivalités au sein de la famille Sanson se dessinent à l’aune des jeux de pouvoir de Versailles qui auront pu naître entre la maîtresse du Roi et l’épouse du Prince : au lecteur de choisir son camp…

D’un point de vue graphique, l’auteur s’offre de nouvelles prouesses… notamment avec ces contrastes de noir et de blanc ; chacun aura été saisi par le blême visage de Marie-Josèphe Sanson dont les yeux seront affublés d’un noir charbon-abyssal : cela crève littéralement les estampes et les mirettes. Plus il est rapproché de la fin de l’ouvrage davantage le plaisir de lecture sera présent : les destinées de Charles-Henri et de Marie-Josèphe prenaient du large depuis bien des tomes… l’heure du règlement de compte semble avoir sonné : place au duel…

Puisque « Innocent » constitue un bon divertissement – voire même un très bon – et présente de nombreuses qualités, se pose néanmoins la question du pourquoi, en dépit des excellents tomes numéro trois et quatre, la série n’aura pas atteint, à ce stade, les hautes allures que Sakamoto-sensei était en capacité d’offrir. Il sera fait ici deux griefs essentiels. D’abord, et premièrement, l’auteur, qui a manifestement travaillé cette période de l’histoire, traite une quantité d’informations dont le rythme narratif choisi ne permet pas de développer suffisamment en profondeur les personnages ni d’instaurer des creux dans le récit. Puis, et secondement, notamment en conséquence de cette absence de creux, Sakamoto fera trop souvent dans le grandiloquent, cela manquera de moments anodins, intimistes, de justesse dans les sentiments… il est perdu en insolence. Il y a bien d’autres choses à dire, mais il en sera resté là.

Il s’agit donc ici de l’avant-dernier tome de la première partie de la série Innocent. La fin de l’ouvrage ne manquera pas de faire monter la tension et les enjeux d’un cran : le lecteur devrait avoir hâte de prendre lecture de la suite des mésaventures du lignage Sanson ; le sang est versé…





Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Alphonse
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs