Initiation Vol.2 - Actualité manga

Initiation Vol.2 : Critiques

Hanazono Merry go Round

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 03 Septembre 2013

Aiura se lie d’avantage à Sumiko, la seule fille qui lui paraît sensée à Kebigasawa. Mais les déboires de notre jeune héros prennent un autre tournant lorsqu’il découvre que sa bien-aimée n’est pas indifférente aux coutumes locales, et apprend la vérité sur celles-ci…

Initiation franchi un cap dans ce second opus, dans la même veine que le premier, où Aiura ne cesse de s’engouffrer sur les sentiers étranges des coutumes de Kebigasawa. Impossible ici de faire machine arrière, que ce soit pour le lecteur ou Ki-itchi qui va découvrir, contre son gré, les étranges rituels du village qui l’héberge. La première partie du tome dépeinte est obscure : Sumiko ne paraît plus si innocente qu’elle n’en avait l’air, et les habitants ne sont pas dépeints comme des humains mais comme des entités surnaturelles voyant Aiura d’un mauvais œil. Plus que jamais, nous sommes dérangés par le village Kebigasawa, et les coutumes de la bourgade nous semblent aussi arriérées qu’insensées.

La transition se fait lors du passage du rituel, où la cruauté dépeinte laisse peu à peu place à la compréhension. Aiura cède et accepte de participer aux pratiques qu’il trouvait jusqu’ici insensées. Toujours lié au héros, nous commençons à comprendre ces rituels étranges mais qui, au final, ne servent pas d’exutoire sexuel pur et simple. Kebigasawa nous paraît atypique, mais moins étrange qu’auparavant, et ses habitants rustres de prime abord laissent paraître une facette bien plus appréciable, malgré le fossé culturel les séparant de nous.

Initiation est donc lancé sur ce problème volume. Haruko Kashiwagi, la mangaka, fait preuve d’une grande maîtrise en altérant l’aura et le point de vue que l’on a de Kebigasawa. Cette transition est intelligente et bien menée, encore faut-il accepter l’érotisme particulier de la série. Les relations sexuelles présentées sont celles d’un adolescent et de femmes majeures, dépassant la trentaine pour la plupart. Pour autant, Initiation est en rien une éloge de la pédophilie, loin de là. Le récit parvient à soulever des questionnements sur le contraste entre une société moderne et une bourgade plus reculée à travers les rites de Kebigasawa, ainsi qu’une interrogation sur la nature du corps humain. Finalement, nous avons là une œuvre très humaine, dans lequel l’érotisme n’est pas simplement une pratique malsaine mais bien une coutume qui trouve un sens, que le héros parvient tant bien que mal à accepter.

Au final, nous progressons dans l’histoire d’Initiation, mais pas que. Les relations du héros se développent, de même que son point de vue sur Kebigasawa. Aiura grandit dans ce volume qui traite d’une certaine façon de l’adolescence à l’âge adulte, et la transition opérée par l’auteure est une réussite. Mais Ki-itchi, malgré son évolution, ne parvient pas à regagner sa ville, la mangaka prépare donc de nouveaux développement dans son récit qui s’étalera sur trois volumes supplémentaires. Notre curiosité étant tenace, c’est avec un grand intérêt qu’on ouvrira le troisième volet d’Initiation !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction