Initiation Vol.1 - Actualité manga

Initiation Vol.1 : Critiques

Hanazono Merry go Round

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 19 Août 2013

Ki-Itchi Aiura est un adolescent de 15 ans très banal. Son aventure commence lorsqu’il décide de retrouver Karasumaru, le sabre sacré de sa famille égaré dans les provinces japonaises. Au cours de son périple, le jeune homme se perd et atterrit à Kebigasawa, une bourgade isolée, où il est accueilli par une famille d’aubergistes. Dès son arrivée, Aiura assiste à d’étranges spectacles… La gérante de l’auberge se montre des plus aguicheuses une fois la nuit tombée, les villageoises parlent de rituels frivoles… Mais où Aiura a-t-il bien pu atterrir ?!

Il est des titres érotiques si particuliers qui sauraient d’avantage nous déranger que nous émoustiller. Initiation est de ce genre-là. Les premières pages nous présentent l’histoire d’Aiura, et sa quête qui semble ne servir au final que d’un prétexte pour que notre héros se rende au village de Kebigasawa où un étrange destin l’attend. L’intrigue est lancée, et l’auteur va flirter entre l’érotisme et le mystère tout le long du volume. Le lecteur s’identifie aisément à Aiura, un adolescent perdu dans cette bourgade aux coutumes qui le dépassent. Le village de Kebigasawa est entouré d’un grand mystère, dans ses rituels notamment, qui ne manque pas de dépayser dans le lecteur que notre héros. Au fil des pages, nous assistons à des séquences érotiques qui ne tombent pas dans la facilité. Oui, notre héros est aguiché par une dame relativement jolie et gâtée par mère-nature, mais le ton n’est pas de celui de la pornographie pure et simple. Nous assistons aux tourments d’Aiura, tiraillé entre sa libido et son incompréhension des évènements qui le dépassent. Le lecteur a du mal à être émoustillé tant il ne comprend pas ce qu’il se passe. Le comportement aguicheur des personnages semble improbable pour celui qui n’aurait pas grandi avec les coutumes de Kebigasawa. Aussi nous ressentons d’avantage un malaise qu’une excitation pure et simple, mais là est la volonté d’Haruko Kashiwagi qui instaure d’entrée de jeu une ambiance dérangeante.
Concernant les fameuses coutumes de Kebigasawa, elles semblent être centre de toute l’histoire d’Initiation. Pour le moment, quelques indices nous sommes donnés, et seule la malédiction de la gérante de l’auberge est expliquée clairement. Mais de nombreux rites semblent coordonner la bourgade, et Aiura a encore beaucoup à apprendre avant de comprendre le comportement peu commun de ces villageoises.

Vers la fin de volume, on assiste à un changement de tonalité lorsque l’accent est mis sur le lien naissant entre Aiura et Sumiko, la jeune fille qui a secouru notre héros en début de volume. Initiation aura donc son quota de romance qui démarre ici de manière douce, tranchant avec toute l’étrangeté du village Kebigasawa. Dans le rapport à la musique, univers où se rejoignent les deux protagonistes, Haruko Kashiwaga instaure une ambiance plus touchante, ce qui n’est pas sans lien avec le caractère jusqu’ici renfermé de Sumiko qui se dévoile sous un jour plus gai à Aiura.

A propos de la pâte graphique de la mangaka, son style est très simpliste et arrondi. Le sérieux de son trait correspond au ton de la série et permet d’appuyer l’ambiance particulière d’Initiation. On remarquera l’art de l’auteure à insister sur les expressions de visage afin de renforcer le décalage entre Aiura et les habitants de Kebigasawa, et le malaise ressenti par notre héros.

Ce premier tome d’Initiation se montre étrange, mais d’une excellente manière. L’ambiance, aussi dérangeante qu’elle soit, envoute finalement. La mangaka promet un scénario construit, aussi on se demande quels développements l’histoire connaîtra, et si Aiura se fera aux rites de cette bourgade isolée, à moins qu’il ne cède aux charmes de l’amour envers la jeune Sumiko. Pour le moment une histoire atypique mais intéressante qui ne demande qu’à être étoffée !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs