Incarnations Vol.1 : Critiques

Avec Incarnations, Delcourt nous propose ici un nouveau titre à la frontière des genres ; se trouvant dans la catégorie shojo, et possédant un trait et une mise en scène qui répondent aux codes du genre, le scénario semble assez orienté du coté shonen…voyez plutôt :
Satsuki est un adolescent, orphelin, héritier d’une riche famille, vivant seul en Angleterre, qui va un jour par erreur levé les scellés d’un livre sacré libérant ainsi les incarnations des arcanes majeures du tarot : les Avatars. Il va donc devoir les retrouver et les affronter pour la plupart…
Pour le moment nous n’en savons pas plus sur tout cela mais nul doute que cela sera développé par la suite.

Avec un synopsis comme celui là, plusieurs références peuvent nous venir à l’esprit. Les arcanes majeurs du Tarot peuvent nous faire penser à Jojo ou à X, la chasse aux cartes peut aisément faire penser à Sakura Card Captor…se sera donc au titre de se trouver sa propre personnalité pour qu’on oublie nos références. Mais pour l’heure il y a du chemin.

Le titre n’est pas commencé depuis dix pages que déjà les avatars quittent le grimoire, que la gardienne du fameux livre débarque d’on ne sait où et que la chasse commence. Le seul avatar à être resté est celui du « Soleil » et très vite il va affronter la « Lune ». En voyant ce dernier, comment ne pas penser à Séphiroth ! On ne peux nier qu’il possède une certaine classe, mais à peine soumis le voilà transformé en docile majordome…en majordome ?!? Non pas ça ! Heureusement il ne s’agit nullement d’un titre se pliant à cette mode atroce des majordomes (mais bon sang quel intérêt ?), il s’agit juste là d’un effet comique pour contraster avec le fier guerrier qu’il était quelque temps auparavant, et cela fonctionne plutôt bien.
Ce qui fonctionne moins bien, c’est la narration. L’ensemble de ce premier tome est à l’image du début, c’est à dire que tout s’enchaîne un peu n’importe comment, on cherche les transitions logiques (on les trouve rarement), du coup on est assez vite largué et on se contente de subir les évènements. On ne parle p as du fait que le héros accepte tout ceci de la manière la plus naturelle qui soit. Mais en quelques pages on retrouve déjà cinq des vingt deux avatars…ça va vite, trop vite, et c’est surtout maladroitement traité.

A coté de ça, pour l’heure on a une intrigue semblant intéressante, bien que non transcendante, et le tout se laisse lire. Pour un premier volume cela passe, mais si la narration demeure aussi brouillonne par la suite il y a fort à parier que le titre perde pas mal de lecteurs en cours de route. Pour le moment on a malgré tout envie de lui donner une chance.
Et cette chance le titre la doit notamment aux dessins vraiment réussis. Si ils ne sont pas particulièrement originaux, si on ne peut pas dire qu’ils dégagent une personnalité unique, il reste de qualité et certaines planches sont particulièrement saisissantes. Les décors sont tantôt très beau, tantôt quasi absent…shojo oblige. Au niveau du design, les avatars bénéficient d’un travail particulier et là aussi certains s’avèrent superbes.

Un premier volume pleins de défauts, qui risquent d’en agacer certains, mais qui demeure intrigant.