In the Walnut Vol.1 - Actualité manga

In the Walnut Vol.1 : Critiques

Kurumi no naka

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 03 Octobre 2012

In the Walnut, c’est une galerie d’art, mais aussi le tout récent premier tome de la dernière série de Toko Kawai sortie en France. Gage de qualité, cette auteur nous offre alors un bon moment de lecture en nous séduisant par une nouvelle histoire dont elle a le secret. Après l’exploitation de l’alcool, c’est à l’art que s’attaque la mangaka. La galerie abrite Hideo Tanizaki, un amoureux des œuvres d’art un peu spécial qui semble faire quelques affaires pas tout à fait légales. Il marche sur les traces de son grand père, en répondant à certaines demandes des plus inhabituelles et pas forcément honnêtes. Et c’est plus le quotidien de la galerie et des affaires qui y échouent que l’on découvre dans ce premier tome, avec en fond seulement la relation entre les deux personnages principaux. On découvre ainsi aussi Sonei Nakai, un réalisateur un peu trop naïf et sans réel travail. Les deux jeunes gens sortent de la même école d’art, et Nakai est tombé artistiquement amoureux de Tanizaki, il ne veut plus filmer que lui. Tout le temps, et tous les autres n’ont aucun effet d’inspiration sur lui. Et finalement, Nakai va finir par tomber amoureux tout court de son modèle. Mais on apprend que plus tard comment tout a commencé entre eux. Cette découverte remet d’ailleurs en cause tout ce que l’on apprend avant.

Mais il est vrai que les apports sont pauvres, puisque Toko Kawai se concentre presque exclusivement sur les petites affaires de Tanizaki. Celui-ci va accepter de dégrader un tableau, d’acheter un faux pour piéger celui qui en est le responsable, ou même emprunter le nom d’un célèbre peintre pour redonner le sourire à un enfant. Malgré tout, toutes ces affaires sont un peu trop superficielles et pas vraiment illégales, du moins pas beaucoup. On aurait aimé un peu plus de noirceur dans le personnage et dans ses agissements. C’est sans doute ce qui manque, tout comme un peu de relief dans la relation amoureuse. Pour l’instant elle aussi parait un peu superficielle, presque maladroite et peu exploitée. Les scènes de sexe ne sont pas explicitées, tout comme les sentiments ne sont pas vraiment déclarés à outrance. Mais malgré ces petits défauts, il n’y a pas à dire, l’auteur s’en sort très bien. Elle nous plonge dans un univers très doux, presqu’entouré dans du coton tant il parait fragile mais inatteignable. C’est avec beaucoup de réussite que la mangaka nous fait comprendre la douceur des sentiments de ses héros, sans trop en faire, sans jamais exagérer ni tomber dans le mélodrame. En résumé, c’est une très bonne lecture mais elle manque encore d’un peu de relief et de profondeur.

Enfin, le trait de Toko Kawai est comme à son habitude, délicieux à suivre. Les traits assez incisifs, avec des mentons un peu longs et anguleux, des corps élancés sur des visages plus ou moins virils. Le graphisme aérien des personnages est doux, s’immergeant dans la quiétude des sentiments quotidiens. Ce dessin, subtil et poétique, est mis en valeur par des arrières plans sommaires, qui ne dérangent pas vraiment, tant le découpage est conforme au rythme de la narration. Donnant peu de détails, que ce soit sur les corps ou les arrières plans, Toko Kawai simplifie son dessin qui s’accorde ainsi très bien avec l’ambiance de la lecture. Quelques ressemblances entre certains personnages troublent parfois très légèrement notre lecture, ceci dit, le coup de crayon est fin, très épuré par endroits, donnant une impression de douceur ou de légèreté très marquées sur certaines pages. On peut toutefois regretter quelques erreurs de proportions (profil des visages, mains trop grandes et lèvres un peu larges …), mais le faciès des personnages est suffisamment explicite pour ne pas s’attarder sur quelques détails. Le cadrage est pertinent, les contrastes un peu légers mais les détails précis et des arrières plans savamment dosés et réfléchis. L’édition de Taïfu est tout à fait correcte, malgré certaines onomatopées non adaptées, et l’on pourra pleinement apprécier la lecture de ce premier tome ...


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs