Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 24 Octobre 2025
Montés au septième étage de l'hôtel, Fumito, Misawa et Mei ont été sauvés par Kazahari. En plus de les accueillir dans sa chambre, le yakuza s'est secrètement juré de protéger la jeune idole, qui a étonnamment apporté une part de douceur dans le monde de mort où il évolue. Ainsi, quand il expose à ses nouveaux camarades son plan de fuite jusqu'au port pour rejoindre une île secrète en bateau, et que Mei s'y oppose en comprenant que cela impliquerait de laisser mourir les autres résidents de l'hôtel, le mafieux se ravise, et la petite équipe se reconcentre dans l'immédiat sur autre chose: le besoin d'aller récupérer de la nourriture dans la réserve. Telle est la mission qui incombe à Fumito et à Kazanari, tandis que les deux femmes restent en sécurité dans la chambre. Mais justement, combien de temps resteront-elles en sécurité en ce lieu ? Le danger peut effectivement surgire de partout, et pas uniquement des humains infectés...
Mine de rien, quand bien même l'intrigue principale prend son temps, il se passe toujours pas mal de chose autour du petit microcosme de personnages sur lequel Kentarô Satô a choisi de se focaliser, et cela sur chaque plan. D'un côté, Fumito et Kazanari vont faire une nouvelle rencontre et surtout une nouvelle découverte particulièrement inquiétante, en comprenant que l'infection de se limite pas qu'aux humains, ce qui multipliera forcément le niveau de danger. De l'autre côté, tout en devant porter sur ses épaules le poids du mensonge pour ne pas inquiéter Misawa au sujet de sa fille Akari, Mei tâche de chercher une stratégie pour fuir sans alerter les morts-vivants, jusqu'à aboutir à une astucieuse idée. Quant Yûgo et Shôka, enfermés au centre commercial, ils ne sont pas oubliés et nous permettront même d'avoir une hypothèse sur l'origine de l'épidémie. Rumiya, lui, reste le prisonnier de Kaneko, mais pour combien de temps ? Et de son côté, Kamegaoka, après être tombé sur les affaires du tueur au mixeur, ne trouve rien de mieux que de chercher à faire le buzz sur les réseaux sociaux en cette période de crise.
Entretenus par l'atmosphère en huis-clos de l'hôtel, par la situation qui est toujours plus tendue à l'extérieur, et plus généralement par le parfum de danger toujours omniprésent et par les quelques élans plus gores/brutaux de Satô, ces différents éléments restent globalement prenants et intéressants quand ils permettent à l'auteur de poursuivre ses petites réflexions critiques, par exemple sur les réseaux sociaux ici, mais surtout sur les faux-semblants que chacun peut cacher. Sur ce plan là, on peut retenir un Kazanari pour l'instant bien plus fiable que ce que son statut de yakuza peut laisser penser (mais cela durera-t-il ? ), la découverte de tout le mal-être de Rumiya qui vient mieux conditionner et nuancer (sans pour autant le pardonner) son comportement... et, surtout, le focus sur l'homme qui s'affiche sur la jaquette de ce volume, à savoir Kaneko. Car si le simple employé un peu otaku et à première vue inoffensif, au fil des pages, suscite déjà un peu l'inquiétude au vu de ce qu'il compte faire de Rumiya, ce n'est qu'un avant-gout avant la dernière partie du tome où il dévoile son vrai fond, en cédant à ses plus sombres pulsions face à la situation où la société s'effondre. Dans sa représentation graphique volontiers excessive du bonhomme, Satô nous rappelle un peu, brièvement, l'ambiance tarée de sa précédente série Magical Girl of the End, où plus d'un personnage était excessivement fêlé... si bien que c'est dans cette même atmosphère un brin excessive que l'on profitera du très mordant rebondissement qui finit par arriver à Kaneko !
La lecture d'Immortalité & Châtiment a, alors, toujours de quoi accrocher très facilement. Et alors que l'on attend désormais un peu plus d'avancées concrètes, cela devrait visiblement être le cas au vu de ce qui est installé dans la fin du volume.
28/08/2025