Immortal Rain Vol.1 - Actualité manga

Immortal Rain Vol.1 : Critiques

Meteo Metosera

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 08 Février 2011

C'est en ce mois de février que les éditions Doki Doki lancent sur le marché leur nouveau titre d'aventure, le shôjo Immortal Rain, troisième et principale oeuvre de son auteure Kaori Ozaki, et qui est sur le point de tirer sa révérence au Japon avec son onzième volume, après plus de dix ans de bons et loyaux services.

Il y a peu vivait un redoutable chasseur de primes nommé Zol le Faucheur. Reconnu dans toute la profession, celui-ci s'était lancé, comme bon nombre de chasseurs de primes et d'assassins, dans la recherche d'un homme mystérieux réputé comme insaisissable, et qui serait immortel: Rain Jewlitt, dit Methuselah (référence évidente à la personne la plus âgée évoquée dans l'Ancien Testament, également connue sous le nom francisé Mathusalem). Or, Zol le Faucheur a trouvé la mort pendant cette quête. Sa petite-fille Machika, 14 ans, un brin garçon manqué et bourrée de vie, a décidé de reprendre cette quête de Rain l'immortel, et ne tarde d'ailleurs pas à le rencontrer. Mais au contact de cet homme âge de plus de 600 ans, la jeune fille va découvrir qu'il est loin d'être à l'origine de la mort de son grand-père, et elle n'avait certainement pas prévu, mine de rien, de s'attacher à lui...

Il faut bien avouer que le fond d'Immortal Rain n'a, à première vue, rien de bien original: une jeune fille intrépide va être amenée à côtoyer celui qu'elle était censée pourchasser pour finir par s'attacher peu à peu à lui. On devine d'emblée que les sentiments de notre héroïne pour Rain ne cesseront de grandir au fil du manga. Néanmoins, dès le début de son oeuvre, la mangaka sait fort bien tirer profit de son histoire pour offrir un divertissement efficace.

Cela passe en premier lieu par des personnages devenant vite très attachants. Bourrée d'énergie et un peu garçon manqué, la jeune Machika, assez éloignée des héroïnes prudes que l'on voit dans tant de shôjo, fait partie de cette catégorie d'héroïnes caractérielles que l'on prend plaisir à suivre et qui devient vite attachante. La jeune fille n'a pas sa langue dans sa poche, sait se battre et n'hésite pas à le montrer. A ses côtés, l'immortel Rain, grand bonhomme tantôt énigmatique et insaisissable, tantôt jovial, maladroit et idiot, vient compléter un duo de héros prometteur, au sein duquel on devine de futures étincelles.

Bien évidemment, l'accent est mis dès le départ sur Rain, dont l'immortalité attire bien des convoitises et des énigmes. Et si l'on apprend d'emblée qu'il est devenu immortel en mangeant un ange, de nombreuses questions tournent autour de lui, à commencer par ce qui l'a poussé à faire ça, l'identité de la personne dont il attend le retour pour redevenir mortel, ou encore la signification de la croix qu'il a sur lui. Très vite domine le portrait d'un homme attristé par une condition qu'il ne supporte plus: las de voir les gens mourir si vite alors que lui ne le peut pas, il ne fait qu'émettre le souhait touchant de redevenir un simple humain, tandis que nombre d'individus convoitent son immortalité pour diverses raisons. Ainsi, le sujet de l'immortalité se voit rapidement mis en avant, même si le tout se base sur des réflexions très classiques.

Autour de ce sympathique duo viennent évidemment vite tourner d'autres personnages, compagnons d'aventure (un seul pour le moment, une petite bestiole du nom de Kiki qui a tout de la future mascotte), amis dont certains sont voués à réapparaître régulièrement, comme le Doc', et, surtout, ennemis, à l'image de la belle mais vénéneuse Sharem, qui semble manigancer un étrange complot autour d'un lieu nommé le "Cimetière des Anges", et qui a apparemment besoin de Rain pour cela. La palette de personnages est donc déjà conséquente et bien installée.

Du côté du style de l'auteure, on saluera un travail pas forcément éblouissant, mais très efficace. Mené sans temps morts, le récit met vite les choses en place et ne tarde pas à décoller autour des différents personnages. Le coup de crayon reste assez léger mais très expressif, et les quelques courtes scènes d'action ont un rendu tout à fait correct. Et régulièrement, le récit est ponctué de notes d'humour réussies, notamment quand elles exploitent l'aspect maladroit et insouciant de Rain, ou le côté fonceuse ainsi que le physique de garçon manqué de Machika.

Au final, après ce premier volume classique mais efficace, qui se suit assurément avec plaisir, Immortal Rain se dresse comme une probable future très bonne surprise. Le titre doit encore confirmer, mais dans tous les cas, les shôjo d'aventures restent trop rares pour que l'on boude notre plaisir, surtout lorsque le shôjo en question est si prometteur.

Du côté de l'édition, Doki Doki nous offre, comme toujours, un travail très satisfaisant, et le fait que la première édition de ce premier volume soit proposée au petit prix de 5 euros constitue une bonne raison supplémentaire d'essayer ce titre.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs