Imbéciles heureux Vol.2 : Critiques

Perversité, cruauté, méchanceté ou encore lâcheté, voici les mots maîtres de ce second volume d'Imbéciles Heureux aussi intéressant que le précédent !
Toujours sous la même formule, Eishô Shakû nous dépeint la société japonaise avec tous les fléaux qui touchent de nombreuses personnes malgré elles de façon crue; tout est montré et le tout s'avère souvent aussi glauque que malsain...

La première histoire nous parle d'un jeune homme qui se rend compte que sa perversité grandit de jour en jour, au point que même un viol a tendance à l'exciter. Cependant, il va vite s'apercevoir que cette perversité est sans doute due à son père, un homme normalement droit et sérieux, mais qui a l'air de cacher quelque chose de particulier...
Plutôt intéressante, l'auteur traite bien ici jusqu'où peut aller la perversité, le tout est d'ailleurs illustré d'une manière bien sauvage de quoi nous apporter des frissons ! Un récit poignant donc, en deux parties.

La deuxième et troisième histoires elles sont des nouvelles très courtes ne dépassant pas les 10 pages n'ayant que seul but d'illustrer réellement la cruauté humaine, l'histoire de la partie de pêche se révèle plutôt gore au point qu'un sentiment de dégoût vienne en nous. Encore une fois, l'auteur maîtrise avec brio son récit.

Enfin, la seconde moitié du volume est constituée d'une même histoire en plusieurs chapitres narrant la vie de Minamida, professeur de collège devenu célèbre du jour au lendemain après avoir sauvé un jeune homme qui voulait se jeter sous un train. Cependant, il découvre vite que cet adolescent est persécuté au collège où il travaille également; démarre ainsi pour lui une lutte envers l'enfant pour le sauver de toutes ces infâmes brimades !
Voici donc la partie la plus intéressante du tome : ici l'auteur traite à "merveille" comment peuvent se passer les persécutions d'un pauvre élève qui n'a plus rien pour se sentir à l'aise; de plus le fait que ses profs veulent cacher le fait et que le directeur ne veut rien faire pour ne pas avertir la police ce qui détériorerait l'image de l'école pousse le vice jusqu'au bout. On prend vite pitié de ce collégien ainsi que du professeur qui mène un combat effréné pour le sauver, mais malheureusement il sera très dur pour lui de se faire entendre...
Une histoire maîtrisée de bout en bout à nouveau, et qui nous confirme surtout que l'auteur est vraiment talentueux !

Ainsi ce second tome s'avère aussi bon que le premier où tous les vices d'une société particulière ressurgissent de façon cruelle mais à la fois réaliste. Une série vraiment plaisante pour peu que vous soyez sensibles, et il est triste de voir qu'il ne reste déjà qu'un volume...