Ilegenes Vol.1 - Actualité manga

Ilegenes Vol.1 : Critiques

Ilegenes - Kokuyou no Kiseki

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 20 Mars 2012

Le premier tome d’un shojo de cinq opus démarre de manière plutôt mitigée. On aime bien le scénario, assez original et intéressant à partir duquel l’auteur peut exploiter de nombreuses pistes et peut jouer sur de nombreux rebondissements. Mais, en parallèle, certaines choses ont moins de succès, comme les personnages, « détail » plutôt important dans une série. L’histoire, donc. Ilegenes est une île où la recherche génétique est prolifique. Ce petit pays isolé au milieu de la mer est la capitale de la technologie, et notamment des biotechnologies. Tous les jeunes gens prometteurs et doués intègrent donc naturellement la filière scientifique de l’île qui, extrêmement développée, les forment à devenir les futurs dirigeants des grandes avancées de ce monde. Les autres ... eh bien les autres se retrouvent, dans le meilleur des cas, en école militaire pour travailler leur sens du devoir et espérer prétendre être utile à leur patrie en grimpant la hiérarchie, jusqu’à occuper des places respectables de fonctionnaire ou de maître des armées. Même si le pays est actuellement en paix. Il existe néanmoins des exceptions, qui se lance dans la discipline martiale pour le plaisir et la vocation. C’est le cas notamment de Fon F. Littenber, fils adoptif d’un des fondateurs de la branche génétique de l’île, de la « Sodome génétique » comme elle est appelée ici-bas. Bien vite, Fon se révèle être un élément très talentueux et extrêmement dangereux pour les « Platines », ceux qui sont ici par piston ou grâce à l’influence de leurs parents. Et si Fon est prêt à écraser tous ceux qui se moqueraient de sa naissance et de sa famille, c’est parce qu’il cherche à venger ses parents, tués dans une affaire de marché noir.

Le véritable problème ce sont donc les personnages. Fon n’a pour l’instant aucun relief, si ce n’est son désir de vengeance qui est un peu léger tout de même quand on parle de véritable scénario. On n’a que peu d’éléments sur son passé, et pour l’instant pas assez pour comprendre d’où lui vient cette haine viscérale. Ses parents sont morts mais on ne connait rien sur les coupables ni même, au final, sur le contexte global du manga. Le point de vue se situe à l’intérieur de l’académie militaire, ce qui a pour l’instant du mal à nous expliquer l’importance de la génétique et les dérives qui en sont nées. On espère que ce point sera largement exploité par la suite puisqu’il représente sans nul doute le passage le plus intéressant du manga. On se contente donc des premiers pas du scénario. Fon se fait des amis, des ennemis et cela est nettement influencé par son statut, sa réussite ou son mauvais caractère. Pourtant, un des hommes qui l’entourent semble le comprendre plus que les autres et ils nouent un lien plus privilégié, plus amical. En parallèle, notre héros doit faire face aux jalousies et aux rancœurs inexpliquées. Les « Platines » sont ainsi de la partie, laissant une part de mystère autour de leurs véritables motivations quoiqu’étant bien décidés à mettre à bas Fon. D’une manière ou d’une autre, car sa réussite les empêche littéralement de l’ignorer.

On attendait un récit sombre, mais il ne l’est que de temps à autre, sans réellement d’importance donnée aux passages dramatiques. De même, la narration est assez linéaire et il manque un peu de piquant dans le quotidien pour l’instant maussade de nos héros. Le graphisme soutient bien l’idée que l’on pouvait se faire du manga : un univers un peu noirci, des personnages tranchés que l’on identifie bien ... dommage qu’il n’y ait, comme dans le scénario, pas un peu plus de nuance dans les traits et les tramages. Tout est très dans le noir et blanc, et les arrières plans très discrets ne sont pas là pour rattraper le coup. De plus, le trait est un peu maladroit dans les expressions, trop marquées, et les visages, très bishonisants. L’aspect graphique n’apporte rien de véritablement plaisant et ne fait qu’attirer un public féminin, en espérant que le scénario n’aille pas dans le même sens pour se perdre dans des dérivés d’assez mauvais goût sur les relations entre les personnages. La facilité ne sera pas vraiment bien vue dans un manga qui se veut ambitieux comme l’est Ilegenes.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs