Île aux étudiantes brûlantes (L') : Critiques

Kōbijima Hame Makuritai Dosukebe JK-tachi

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 09 Décembre 2025

Les éditions Hot Manga ont profité de la chaleur estivale du mois d'août dernier pour publier un hentai de circonstance: L'Île aux Étudiantes Brûlantes, pour lequel tout est dans le titre. Sorti au Japon en décembre 2024 aux éditions Kuroe Publishing (un éditeur rarement publié en France jusque-là) sous le titre "Kôbijima Hame Makuritai Dosukebe JK-tachi" (littéralement "L'Île de l'accouplement : Des jeunes en chaleur qui veulent faire l'amour" ) après une prépublication dans le magazine Comic Shingeki, cet ouvrage est la première parution française et le deuxième livre X de la carrière de Satoshi Ogino, un mangaka qui a débuté en 2020 et qui, parallèlement à ses histoires pour adultes, dessine également des oeuvres plus orientées tout public (même si elles sont généralement teintées d'ecchi).

Dans l'histoire donnant son nom au livre, s'étirant sur cinq chapitres pour un total d'environ 150 pages, on découvre Sô, un étudiant qui, par la force des choses, est obligé de rentrer avec son père sur sa toute petite île tropicale natale, ce qui ne l'enchante aucunement au départ l'île est si minuscule qu'on en fait vite le tour et qu'il n'y a rien de particulier à y faire, la seule perspective d'avenir dessus est la pêche, et notre héros n'a aucun souvenir particulier de cet endroit où il a passé les tout débuts de sa vie. Et pourtant, sur cette île, il va vite retrouver Hinata, une amie d'enfance dont il ne se souvenait pas du tout, et faire la connaissance de quelques-une de ses nouvelles camarades de classe: Yûri la blonde aux élans un peu tsundere, Mana la sportive bronzée, ainsi que Suzune la stricte présidente du conseil des élèves et sa provocante secrétaire Miku. Le point commun de ces cinq filles ? Eh bien, même si certaines le cachent beaucoup au départ (coucou Suzune), elles sont toutes très curieuses de découvrir les joies du sexe en détails, et dégagent toutes un sex-appeal fou auquel Sô ne peut pas résister, d'autant plus que la chaleur tropicale les pousse généralement à être très peu vêtue et à n'avoir aucun complexe là-dessus.

Vous l'aurez d'ores et déjà compris, c'est sans détours que le mangaka joue sur un cadre cliché, à savoir l'île tropicale se révélant plus paradisiaque que prévu, pour dépeindre une histoire harem portée par des héroïnes tout aussi stéréotypées à l'extrême que le cadre lui-même. Si vous appréciez ces clichés largement vus et revus, peut-être trouverez-vous votre compte ici, mais à part ça, le fait est que le casting, au-delà de ses quelques spécificités très vite vues, ne dégage rien de particulier, manque un peu de petites nuances supplémentaires pour offrir à ces filles un charme qui leur serait propre. Et c'est quelque chose que l'on ressent de plus belle via leur manière d'être toutes immédiatement chaudes (même Suzune change finalement très, très vite de comportement), et à travers le style graphique où les décors restent basiques et où quasiment toutes les miss ont les mêmes expressions et le même type de proportions généreuses (heureusement que Miku vient rééquilibrer un peu la balance).

Alors certes, il n'y a aucun déplaisir à suivre le récit, car les situations coquines exploitent suffisamment ce que le concept de harem permet, via des héroïnes n'ayant absolument rien contre les plans à plusieurs. Mais tout ça manque de substance: on a un déroulement hyper linéaire où à chaque chapitre une ou deux filles s'ajoutent au "tableau de chasse" de Sô jusqu'au bouquet final réunissant les six personnages centraux... et, surtout, on a à chaque fois une contextualisation minimale qui ne convainc pas du tout. On peut certes passer outre la personnalité quasi instantanément cochonne de chaque héroïne, en revanche mieux vaut ne pas se demander comment tous les habitants vivent apparemment juste de la pêche (du coup, même les héroïnes aussi, vu qu'elles ne comptent pas quitter l'île un jour ? ), pourquoi il y a sur une île si minuscule une école visiblement déjà grande, comment Suzune et Miku peuvent se retrouver sexuellement agressées comme ça au beau milieu du festival sportif de l'école (parce que oui, on a oublié de vous le dire, au départ ces deux-là ne sont aucunement consentantes, avant de changer d'avoir trois pages plus tard), et pourquoi l'auteur balance de nulle part, juste le temps de quelques pages, une fête traditionnelle où les pratiques sont très spéciales.

En fait, le gros problème de toute cette histoire, c'est qu'on sent que le mangaka n'a pensé à rien d'autre qu'à son envie de croquer de plantureuses jeunes filles très chaudes sur une île tropicale et à évacuer des fantasmes très convenus, quand bien même ils peuvent toujours faire leur effet. Le reste semble balancé un peu à l'arrache selon les idées du moment du mangaka, il n'y a aucune contextualisation crédible ou valable... et mine de rien, ça nuit beaucoup à l'immersion.

En somme, ce n'est pas excessivement nul, mais il y a vraiment beaucoup mieux dans le genre. Et ce ne sont pas les deux histoires courtes supplémentaires qui vont changer spécialement notre avis sur cet ouvrage de plus de 200 pages: l'une présente une étudiante beaucoup trop ingénue pour son âge face à son professeur qui compte bien en profiter, tandis que l'autre met en scène une responsable éditoriale des éditions Kuroe, femme mariée frustrée qui se retrouve à fricoter avec un de ses employés. Bien que les situations de départ de ces deux récits montrent une certaine malice, elles restent somme toutes très convenues.

Côté édition française enfin, on regrettera juste une traduction française de Pascal Cugno certes claire mais manquant un peu d'inspiration et, surtout, de vocabulaire (les "cochonne" à tout bout de champ, ça lasse vite). A part ça, le papier et l'impression sont très corrects, les quatre premières pages en couleurs sont un petit plus toujours sympathique, le lettrage de Florian Morala est suffisamment soigné, et les onomatopées ont bien été sous-titrées.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
9 20
Note de la rédaction