If it's not you : Critiques

Encore un recueil d’histoire au menu de ce nouveau one-shot sorti chez IDP. La première histoire présente Suwa, le beau gosse de la classe et même du lycée. C’est clairement un mec populaire qui est convaincu qu’il lui faut une fille magnifique pour accompagner sa propre beauté. Clairement, il est difficile et avant de brusquer la jeune fille qu’il trouve à son goût, il faut bien que jeunesse se passe. Et pour assouvir ses instincts très compréhensibles pour un jeune homme de son âge, Suwa passe le temps avec Fujisaki. Il ne sort pas vraiment avec lui, non. Mais ce dernier est vraiment très doué pour les fellations. Il est brun, binoclard, introverti et pas magnifique mais juste mignon. Ce qui ne correspond donc pas du tout à ses critères pour son futur couple. C’est juste un amusement, une décharge pour ses hormones. Sauf que quand il part en week end arrangé avec la demoiselle qu’il lorgne … et qu’il ne pense qu’à Fujisaki. Première histoire, check. Et c’est dommage parce que l’auteur développe ça dans quelques pages très rapides alors que les personnages sont attendrissants, les situations certes revues et non originales mais bien traitées. De plus, clairement, les scènes de sexe sont bien faites et ça nous manquait un peu dans les licences d’IDP. Du coup, on aime le manga essentiellement pour ça. Oui c’est totalement fan service et sans narration creusée. Mais c’est bien, c’est érotique, c’est réussi à ce niveau-là et parfois il n’en fait pas plus pour faire un manga agréable.

On voit d’ailleurs bien que c’est exagéré et simplement pour le plaisir des yeux quand l’auteur nous sort de nulle part un plan à trois ou du léger SM. Les dialogues sont également créés en ce sens, pour maintenir une ambiance sexuelle surtout vers la fin du one-shot où les sentiments ne comptent plus vraiment. Alors oui, beaucoup critiqueront ce manga et ils auraient raison sur de nombreux points. Les histoires sont assez faibles en consistance et en relief, on n’en retient rien et les émotions ne sont ni développées ni complexes. Mais c’est divertissant. Et parfois, c’est ce qu’on demande aux mangas, surtout aux yaois de ce genre qui sont formés en one-shot. Il vaut d’ailleurs mieux ne pas se prendre trop au sérieux quand c’est seulement pour un tome, quand ça n’a pas de suite ni de débouchés. Au moins, c’est assumé, ce manga n’est fait que pour le plaisir des yeux de voir deux jeunes hommes se faire des câlins et plus si affinités. Malgré tout, les instants choisis et les situations sont mignonnes, et surtout on s’amuse de déceler une certaine fixation de l’auteur sur les uke à lunettes. Bref, ça se lit facilement, c’est sympa mais ça ne restera pas dans nos mémoires ni dans nos tops. C’est lu, c’est oublié malgré le plaisir à la lecture.

Au niveau du visuel, c’est plutôt pas mal. Rien de vraiment formidable, mais sympa. Et surtout, là encore, ce sont les scènes de sexe qui ont la part belle. En même temps on a bien compris que c’est le point d’orgue du manga. Les personnages sont mignons, très doux, très sensuels et vraiment créés pour le plaisir des yeux. Rien de bien transcendant, en somme. Les expressions ont quelque chose de bien sympathique, avec un air assez blasé ou inexpressif justement, qui ressort souvent et nous amuse bien à la surprise ou à l’état désabusé de l’un ou l’autre des personnages. Ils peuvent également avoir l’air mutins, énervés, heureux, et les émotions passent bien, sans équivoque possible. Il manque pourtant un peu d’arrière plans et de nuances dans les physiques et les morphologies des protagonistes. Sur l’édition, rien à redire : la traduction est idéale et fait bien ressortir les réflexions assez crues des personnages. Les onomatopées sont en partie adaptées, ce qui est dans un sens agréable mais malheureusement pas suffisant, et surtout inégal dans la lecture.