Iberico pork - And love and Camellia - Actualité manga

Iberico pork - And love and Camellia : Critiques

Iberico buta to koi to tsubaki

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 24 Décembre 2013

Shoowa nous revient en France après « Le syndrome du tournesol » et c’est avec impatience que l’on se jette dans la lecture. On y rencontre au fur et à mesure, doucement, le groupe Iberico Pork. C’est un ensemble de jeunes hommes connus dans le quartier pour leur ramassage des déchets. Ils sont intraitables quand on salit les rues et qu’on se moque de la propreté, et étant donné que la plupart de leurs membres sont des voyous … Il ne fait pas bon les provoquer. Mais c’est surtout leur leader, Iberico, qui est terriblement dangereux. Il a un passé sulfureux et une réputation de craquer facilement et de devenir alors totalement fou. Tsubaki est accusé d’avoir jeté des déchets par terre, mais ce n’est pas le cas et il ne compte pas se faire insulter sans raison. Il va tenir tête à la petite bande, et surtout à Iberico avec qui il va s’expliquer. Ils se mettent soudain à traîner ensemble, à comparer leurs qualités de baston pour la bonne cause. Mais les métiers de leurs parents vont les séparer, un peu comme Roméo et Juliette. Sauf que l’amour qui nait entre eux va être plus fort que ces relations d’adultes. Hors de question de se faire dicter sa vie par des choses qui ne les concernent pas.

Alors, qu’on soit clairs ce n’est pas un yaoi des plus classiques. L’histoire est un peu décousue mais surtout loin des clichés habituels. Et c’est sans doute ça qui lui donnera une réputation moins heureuse que d’autres poncifs du genre. Mais Iberico Pork s’impose pour moi comme un excellent one-shot. L’histoire d’amour se construit rapidement, mais s’enrichit à chaque chapitre au fur et à mesure que nos héros apprennent à se connaître. L’aspect sexuel a une grande importance, et la découverte du sexe homosexuel, de ses difficultés, se fait doucement mais sûrement. Les adolescents ont des désirs et ils finissent par les réaliser, découvrant tout un tas de choses. Et progressivement, surtout. C’est ça qui est aussi bon. Le couple secondaire est tout aussi intéressant, avec Yoshimune et son cruel manque d’émotion, notamment. Ce personnage amène de l’intérêt à cette seconde histoire d’amour qui ne se fait pas aussi facilement, mais davantage dans une dérive de l’amitié au désir puis à l’amour, avec une excuse un peu stupide comme base de tout. Les scènes de sexe sont tout particulièrement réussies dans la narration, avec des détails et des situations très sympathiques et qui changent de l’ordinaire. Dernier détail, la filière humour qui est bien exploitée avec les personnages secondaires qui nous font sourire de par leur bêtise et leur exagération jusque dans leur physique. Indéniablement, on passe un très bon moment avec ce one shot de Shoowa.

Pour soutenir une narration, souvent solide, parfois un peu trop faible dans la clarté, la mangaka nous comble par des dessins très esthétiques : les proportions sont respectées, les représentations des hommes ne sont en aucun cas exagérées, les personnages sont reconnaissables et savent évoluer avec le temps et leurs émotions… Le trait est léger, volontairement brouillon dans les détails pour alléger le dessin, la dynamique de l’ensemble assez bien mise en valeur. On peut cependant reprocher à l’auteur des arrières plans souvent trop vides, qui n’auraient rien gâché par leur présence, et des expressions pas toujours assez marquées chez certains personnages. Ceci dit, cela arrive chez des personnages placides et assez distants donc ça passe très bien. Enfin, les personnages secondaires à but humoristiques sont dessinés de manière très grossière et cela illustre parfaitement leur rôle. En somme, chaque protagoniste vit pleinement son rôle dans le manga, de par leur physique et leur comportement dans la narration. A part quelques petites erreurs, le tout reste d’excellente facture. L’édition d’IDP présente une traduction irréprochable, et une bonne qualité d’édition surtout vu le prix proposé à la vente. Le papier est bien épais, et malgré le manque d’arrières plans on ne voit pas par transparence. Bref, Shoowa fait son grand retour en France et c’est un excellent moment de lecture.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs