I am a Hero Vol.8 - Manga

I am a Hero Vol.8 : Critiques

I am a Hero

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 06 Septembre 2013

La situation est critique aussi bien sur les toits que dans le centre commercial de Gotemba. D'un côté, un ZQN a réussi à infiltrer les toits et sème la terreur, et Yabu décide alors de s'enfuir en portant sur son dos Hiromi. De l'autre, les ZQN ont été réveillés par les coups de feu et ont pris en chasse les survivants qui s'y trouvent. C'est le chaos, de nombreux survivants tombent, tandis que Hideo, recroquevillé dans son coin, se cache. Mais il ne peut pas rester ainsi indéfiniment, il le sait, se remet en route et ne retrouve vivant que Murai, en compagnie duquel il devra se battre... L'heure serait-elle venu pour lui d'affronter directement ses peurs ?

Divisé, le camp de réfugiés n'en a plus pour longtemps, et c'est cette déchéance que l'auteur nous propose de suivre, avec un parallèle entre la fuite de Yabu d'un côté, et celle de Murai et Hideo de l'autre. C'est évidemment ce dernier qui se révèle le plus intéressant, car il se retrouve plus que jamais acculé par le danger, les contaminés débarquant de partout tandis que Murai et lui tentent de se frayer un chemin hors du centre. Petit à petit, le changement continue de s'immiscer chez Hideo, qui est désormais contraint d'utiliser ce qu'il avait si longtemps préservé : son fusil. Bien sûr, quelques doutes sont encore là et sont autant de petites critiques d'une société, d'une mentalité japonaise trop rigides, et alors que le chaos est partout et que les flics n'existent sans doute plus ou ont d'autres priorités, Hideo se demande alors encore un peu ce que dira la police s'il ne compte pas ses munitions. Mais cette fois-ci, l'action plus que le doute s'emparent de lui, et son fusil sert enfin de façon conséquente, au point que Hideo apparaît encore un petit plus sur la bonne voie pour devenir un héros. Le voila qui dégomme les ZQN à la pelle et avec talent, au point de s'attirer l'admiration de Murai, ce dernier lui offrant même le pouvoir de décision quant à l'organisation de la fuite. Mais Hideo a encore du chemin à faire, et s'il dégomme désormais allègrement les ennemis, il est encore bien incapable d'assumer des choix, et son visage torturé et un peu pleurnichard témoigne d'un doute qui persiste en lui quant à ce qu'il est en train de faire.

Dans une société japonaise démolie où les habitants trop sages et bien ancrés dans le moule ne savent pas encore totalement réagir avec fermeté face à l'imprévu (il suffit de voir comment certains se font bouffer sans réagir), Hideo change donc à nouveau, doucement. Et à part ça, il faut avouer que les choses n'avancent pas très vite, loin de là, et comme souvent dans la série. Mais au moins, on peut profiter pleinement des talents d'un auteur qui se fait plaisir. Le début de tome dans le centre, avec ses zombies qui passent devant une porte ou Hideo qui reste recroquevillé dans un coin, est sombre et glauque, la suite en extérieur avec les salves de ZQN qui débarquent façon jeu de shoot parvient à être oppressante, la fuite de Yabu est rythmée... Et pour porter le tout, Kengo Hanazawa offre toujours ces coups de génie de mise en scène : découpage plan par plan, vue à la première personne sur le fusil quand Hideo dégomme les ZQN, gros plans sur des contaminés peu ragoûtants... C'est prenant, très prenant.

Ainsi ce tome se suit-il de nouveau avec grand plaisir. Concrètement les choses avancent lentement puisque tout le tome est consacré à la fuite, mais les talents de narrateur, de metteur en scène et de dessinateur de Kengo Hanazawa sont toujours là, et l'on ressent bien les avancées psychologique de Hideo, qui est toutefois encore loin d'avoir un statut de vrai héros. Statut qui, dans les dernières pages, pourrait largement plus revenir à un autre personnage... ne serait-ce pas tout simplement ça, être héroïque ?


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs