I am a Hero Vol.22 : Critiques

La détermination de Hideo pour aller à la rencontre de "Hiromi" s'est transformée en course contre la mort, notre personnage principal étant désormais pris au piège en haut d'un échafaudage, avec tout juste son fusil et la protection d'une ZQN étonnante pour s'en sortir. Toutefois, les zombies pullulent autour de lui, et il ne pourra plus résister longtemps... C'est alors qu'au loin, sur le toit d'un immeuble, il aperçoit de la vie humaine: les groupes de Kurusu et de Korori qu'il ne connaît. Analysant la situation à sa manière, mais avec la volonté de bien faire, il se dit alors que quitte à mourir, autant essayer, avant, de sauver ceux qui, sur le toit, là-bas, peuvent l'être... Alors, deviendra-t-il un héros ?

Dans cet épais volume final de 270 pages, l'heure est venue pour les différents personnages que l'on a suivis de se "croiser", même si c'est parfois de façon éloignée par la distance. Cet événement, assez attendu depuis un moment, satisfera-t-il tout le monde ? Pas forcément, dans la mesure où il prend une tournure assez surprenante, et déjouant beaucoup de stéréotypes des oeuvres de zombies. Pourtant, ce qui en découle est vraiment intéressant... Et depuis le temps, on sait bien qu'I am a Hero n'est pas une oeuvre de zombies comme les autres !

Jouant à nouveau beaucoup sur sa gestion des décors et des angles de vue ainsi que sur son découpage des scènes, Kengo Hanazawa livre essentiellement un "round final" de Hideo qui, dans sa décision face à ce qui se passe sur l'autre toit d'immeuble, a quelque chose de très cynique. Hideo veut bien faire, mais est-il vraiment en train de bien faire ? Ou se plante-t-il encore, notamment de cible ? En filigranes, l'auteur en profite pour offrir une sorte de concrétisation à ce qu'on a pu apprendre jusque-là sur les ZQN, sur Kurusu... et il pousse sa pointe de cynisme jusqu'à faire porter à l'un des hommes du toit un tome de manga bien particulier, qui ne peut qu'avoir une symbolique forte concernant l'influence et le statut de Hideo.

Néanmoins, c'est également une fin très ouverte que Hanazawa propose, concernant le sort de pas mal de personnages ainsi que la lutte contre la multiplication des ZQN. Cela s'inscrit aussi très bien dans ce que la série a proposé jusqu'à présent: pas de solution miracle, et en filigranes un portrait assez cynique de la société et de ce que Hideo devient au bout du compte. Ça ne satisfera clairement pas tout le monde, d'autant que les toutes dernières pages sont assez abruptes et donnent presque l'impression que le mangaka a manqué de pages pour bien finir les choses, mais on a bel et bien une "fin de parcours" assez réussie autour de l'évolution du personnage principal.

Le final de I am a Hero est typiquement de ceux qui ne peuvent que diviser les lecteurs. Il peut assurément y avoir beaucoup de frustration, mais l'essentiel est bien passé, et dans l'ensemble la série, malgré certains moments de faiblesse, parvient à tenir son statut de série "zombies" importante de ces dernières années.