I am a Hero Vol.16 - Actualité manga
I am a Hero Vol.16 - Manga

I am a Hero Vol.16 : Critiques

I am a Hero

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 28 Avril 2016

Le trio Hideo/Hiromi/Yabu, au fil des épreuves, est parvenu à trouver une certaine consolidation, malgré les querelles entre les deux demoiselles et les hésitations et incertitudes du jeune homme. Pourtant, la fragile cohésion semble sur le point d'éclater lorsque Yabu se retrouve confrontée à un événement personnel qui ne peut la laisser indifférente. L'heure de faire un choix est arrivée. Discrètement, Yabu s'éclipse en pleine nuit. Inquiets, Hideo et Hiromi partent à sa recherche, mais même s'ils parviennent à la retrouver, la brutalité d'une séparation n'est jamais loin.

Brutal. Soudain. Terrifiant. Les mots pouvant qualifier le début de ce 16ème opus d'I am a Hero sont ainsi, et ont un point commun : la capacité à laisser estomaqués et sonnés autant nos protagonistes que le lecteur. En seulement quelques pages, Kengo Hanazawa livre un événement qui laisse d'autant plus abasourdi qu'il est parfaitement mis en scène. On devine le pire dès l'observation des traces sur le sol, on sent que ça se confirme dès les vues de ce qui se passe à ras du sol, la tension monte alors et nous laisse espérer une autre chute. Mais l'aspect implacable du monde régi par les ZQN nous revient à la figure en nous rappelant que dans cet univers, la vie peut parfois se jouer sur un simple moment d'inattention. Que dire de plus ? Que l'horreur dérangeante de la scène trouve sans doute son point culminant dans les paroles et les visuels liés au véhicule qui s'affichait sur la jaquette du tome 15 et qui trouve ici tout son sens...

La symbolique de ce passage est également terriblement forte et nous retourne, avec une Yabu tenant le bébé a la manière d'une mère, mais ce sont sûrement les réactions qui s'en suivent qui chamboulent encore plus, car l'impact sur nos protagonistes est évidemment percutant. Entre une Hiromi qui se sent coupable dans sa relation tendue avec Yabu, et un Hideo cherchant dans son imagination à fuir les choses et la dureté d'une réalité qui se rappelle toujours à lui, il ne faut pas chercher loin pour dénicher un portrait de société sous-jacent qui met plus mal à l'aise que jamais, d'autant que pour porter cette réalité, les décors urbains de l'auteur sont encore et toujours impeccables. Néanmoins, et tandis que les choses continuent de bouger de façon inquiétante du côté des "envahisseurs" ZQN, on retient également, en conclusion de ce drame, une évolution intéressante de la relation entre Hideo et Hiromi, qui comprennent bien qu'ils ont besoin de compter l'un sur l'autre pour ne pas perdre pied dans ce monde où ils se disent qu'ils sont peut-être les derniers humains. Tous deux se dévoilent alors un peu plus l'un à l'autre, et nul doute qu'il s'agit d'une étape essentielle pour Hideo s'il veut bel et bien continuer à prendre sa vie en main et ne pas reculer après ce qui vient de se passer... mais aussi pour Hiromi, qui effectue même un "acte capillaire" lourd de sens.

Après cette première partie de tome tout simplement parfaite dans son ambiance, dans ses visuels et dans ses évolutions, c'est pourtant un tout autre contexte qui nous attend à partir de la page 135. Après nous avoir offert, il y a quelques tomes, un aparté à Bruxelles qui puisait sa source dans le voyage du mangaka au salon Made in Asia de 2013, Hanazawa récidive en nous amenant cette fois-ci en Italie, pour un passage qu'il a sans doute pu parfaire suite à sa venue au salon de Lucca (Lucques en français). Nous voici donc plongés aux abords de Pise, pour un aparté qui n'en est pas totalement un, puisqu'en plus de confirmer à nouveau que l'invasion ne concerne pas que le Japon, il amène de nombreuses réflexions intéressantes sur le sort de l'humanité, tout en offrant une issue inattendue, une sorte d'"inversion de points de vue" qui vient éclairer les zombies sous en angle différent. Loin de n'être qu'un simple "épisode à part", ce bref passage italien a donc lui aussi un grand intérêt, qui ne fait que refermer d'excellente manière un volume de très, très haute volée.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
19 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs