Husk of Eden Vol.1 - Actualité manga

Husk of Eden Vol.1 : Critiques

Husk eden

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 08 Octobre 2014

Dans l'antique cité d'Eldorado, ville désormais en ruines, se dresse la Ziggurat, tour sacrée devenue un véritable symbole du gouvernement mondial et réputée imprenable avec la douve qui l'entoure et ses trois rangées de remparts... ce qui n'empêche pas la rébellion hostile au gouvernement de sans cesse mener des assauts pour s'en emparer. Pour protéger la tour, le gouvernement envoie des troupes formées, parfois rapidement, à la préservation de l'édifice. De nombreux soldats, partagés en différentes divisions, sont ainsi chargés de combattre au péril de leur vie, ne devant jamais hésiter à sacrifier leur existence. Dans ce contexte, des liens ont beau se nouer entre les combattants, leurs rêves d'amitié peuvent se briser en une seconde par la mort...


Nouvelle série des éditions Doki Doki, Husk of Eden possède un pitch de base qui, avec cette histoire de guerre brisant les relations, rappelle un peu le tant regretté et excellent Broken Blade. La comparaison s'arrête toutefois à peu près là, cette nouvelle série s'immisçant dans une ambiance où l'espoir semble encore moins permis pour des personnages dont la vie est d'ores et déjà brisée.


Avec son chapitre d'introduction, la série donne d'emblée le ton. Dans l'une des divisions de protection de la tour, on suit Melka, jeune garçon assez vif et bavard, et Elipha, jeune femme plutôt taciturne, assez renfermée. Les deux jeunes gens sont des opposés, qui se retrouvent réunis dans leur division et apprennent à se connaître. Tout en exerçant leurs fonctions qui les mènent parfois à devoir commettre des actes atroces comme tuer un enfant rebelle, ils trouvent un peu de réconfort dans leur amitié tout juste naissante... jusqu'à ce qu'arrive ce qui doit arriver. En quelques pages, on comprend bien toute la cruauté et la dureté d'un univers où les relations sont difficilement possibles, car n'importe qui peut y disparaître en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.


La suite du tome ne changera pas cette ambiance très bien instaurée. Une nouvelle division arrive, et ses quelques membres doivent apprendre à se connaître, à jauger leurs qualités, à sympathiser tout en étant toujours prêts à aller au combat. Au départ, on a un peu de mal à retenir les différents visages, mais on s'y fait assez vite, chacun gagnant peu à peu en intérêt. Il y a Ezer le garçon brillant, mais taciturne qui rappelle Elipha, Judi le brave gars qui semble pouvoir sympathiser facilement, Lily la jeune fille aussi mignonne qu'insouciante d'apparence, Lam la demoiselle au look de garçon manqué un brin rabat-joie... Tandis que cette petite équipe intéressante se met en place, le récit se focalise avant tout, pendant trois chapitres, sur le dénommé Ezer, sur son enfance et son adolescence tragiques où la pauvreté l'obligeait déjà à commettre les pires actes, et qui a du mal à trouver un sens à son existence. Pourtant, il commence à sympathiser avec son binôme Judi, s'intéresse un peu à une fille qui l'intrigue beaucoup... Peut-être que cette nouvelle vie, bien que dangereuse et visiblement vouée à être brève, donnera enfin un sens à son existence ?


On pense alors pouvoir déjà prévoir la tournure des choses, on est bien loin du compte, car voilà enfin un récit où l'auteur semble réellement capable de tous les sacrifices possibles, avec cette façon de tout bouleverser en à peine quelques secondes.


C'est surprenant et impactant, foncièrement immersif dans la façon dont l'auteur dépeint ces personnages voués à sacrifier leur vie dans la guerre, souvent sans connaître toutes les raisons de celle-ci. Certains n'ont pas choisi d'être dans les troupes du gouvernement, d'autres sont là de leur plein gré, que ce soit simplement pour combattre ou pour nourrir d'autres objectifs pas toujours en adéquation avec le gouvernement. Dans tous les cas, ils sont tous dans le même bateau, et Yoshinori Kisaragi s'applique plus à retranscrire leur personnalité, leurs états d'âme et leurs relations naissantes qu'à faire dans l'action. Néanmoins, rassurez-vous, celle-ci est quand même présente lors des quelques affrontements contre les rebelles, et ces petits combats dans la cité, où les murs deviennent des sources de stratégie et de déploiement, s'avèrent bien orchestrés tout en laissant entrevoir les capacités parfois poussées des combattants.


L'auteur s'intéressant plus à ses personnages qu'au contexte général, celui-ci a encore un peu de mal à prendre ses marques. Pour l'heure, on sait que les rebelles sont emmenés par le redoutable et imperturbable Gad, qu'une gamine bizarre dont on ne sait rien le suit partout, et qu'en face le gouvernement mondial ne lésine sur aucun sacrifice humain pour protéger la Ziggurat. C'est à peu près tout, mais on devine que la fameuse tour sera au coeur de nombreux secrets.


Au Japon, la série paraît dans le magazine Comic Zero Sum des éditions Ichijinsha, un magazine hybride. Officiellement classé shôjo, ce magazine a en réalité pour vocation de ratisser un public assez large, avec des séries comme Dolls, 07-Ghost ou Karneval, pour en citer quelques-unes sorties en France. De ce fait, on a dans Husk of Eden une ambiance et un coup de crayon aptes à séduire un public étendu. En tout cas, visuellement c'est limpide, assez fin et plutôt réaliste, et cela retranscrit bien l'ambiance assez dure, où l'espoir semble peu permis et où la tristesse et la mélancolie peuvent apparaître sans en faire trop.


Husk of Eden s'offre donc une belle entrée en matière, immersive et qui donne très bien le ton. La lecture se suit d'un bout à l'autre avec plaisir grâce à une ambiance et des personnages bien campés, et il n'y a plus qu'à espérer que le background prenne rapidement un peu plus d'ampleur.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs