Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 09 Septembre 2013
Le Moyen-Age, c'est tout une histoire. Entre guerres de religions, abominations, terreurs d'un peuple et manifestations de liberté : cette époque désormais lointaine suscite de plus en plus l'intrigue et la curiosité des hommes. Il s'agit d'une ère étant également très prisée dans le monde du manga, que de nombreux auteurs ont adoptée comme Kentaro Miura (Berserk, Oh-Roh, Japan) ou encore Mitsuhisa Kuji (Wolfsmund). Ces derniers ont réussi remarquablement à incoporer ce thème chevaleresque à leur récit fictif.
Bien avant la parution du premier tome de Berserk chez Glénat, le manwha de Yun Dae Chung intitulé sobrement Hunter (chasseur) était quasiment passé inaperçu dans nos par le biais de l'éditeur Tokebi, et c'est sur le premier volume de cette série somme toute assez petite (quatre tomes au total) que nous allons nous pencher pendant quelques instants.
L'histoire de Hunter nous plonge dans un univers très froid et dans lequel les monstres sont, plus que jamais, avides de chair et de sang frais. C'est dans cette atmosphère hostile que le lecteur fera la connaissance de Dino, un chasseur de monstres reputé dans la région. Comme la plupart des colleteurs, Dino obtient sa principale source de revenus en ramenant la tête de quelques monstres à la personne la plus influente du coin. Ce quotidien a beau être dangereux, Dino arrive à en tirer profit. Mais ses petites habitudes seront boulversées quand il fera la rencontre de Sonia, une jeune femme issue de la noblesse.
Avant d'assister à la rencontre entre Sonia et Dio, le lecteur sera plongé aux côtés du chasseur pour découvrir l'univers dans lequel il évolue. Le lecteur ayant déjà lu Berserk auparavant sera donc en terrain connu et trouvera en Dino quelques ressemblances avec Guts : même allure, même équipement (épée démesurée que le chasseur manie avec une facilité déconcertante). Allons encore plus loin dans les similitudes et évoquons maintenant le déroulement des évènements : les premières pages de ce premier volume ressemblent fortement, à celles de Berserk. En effet, plusieurs monstres ayant prit l'apparence de jeunes femmes sensuelles et pulpeuses tentent d'amadouer quelques paysans en leur miroitant de jolies phrases pour ensuite les dévorer vivant. Le comble du comble surgira aux yeux du lecteur quand celui-ci découvrira une autre scène un peu plus loin lors de sa lecture : Dino découvrant les méthodes peu orthodoxes que l'être humain est capable d'infliger sur l'un de ses congénères. Cette scène prenant toute une double page est un parfait copier-coller de celle présente dans le cycle de la Naissance, issu de l'oeuvre de Kentaro Miura. Serait-ce une simple coïncidence ?
De l'action il y en a dès le départ avec la première scène évoquée ci-dessus mais que reste-il ensuite ? Presque rien au final. Pourtant, la rencontre entre Sonia et Dino aurait pu être un moment important si l'auteur aurait donné le meilleur de soi-même. Malheureusement, cette scène s'avère être comme les autres : très classique et manquant beaucoup de souplesse. L'auteur a les cartes en main pour nous offrir une histoire intéressante mais il ne réussit pas à agencer correctement ses éléments pour nous offrir quelque chose d'agréable et de divertissant. Ce premier volume se laisse donc lire mais ne marquera pas forcément les esprits
De visu, le coup de crayon de Yun Dae-Chung s'avère être efficace lors des scènes d'action, notamment au début ou l'auteur nous sert des scènes immersives. Mais à force charger ses cases au maximum, les saynètes deviennent assez brouillonnes, le lecteur ne parvenant pas à distinguer ce qu'il se passe sous ses yeux. On notera la manie qu'a Yun Dae-Chung à allonger (in)volontairement le visage de ses protagonistes. Autant pour Dino, le tout reste correct mais pour certains cet étirement est clairement abusif et exagéré.
Du côté de l'édition, Tokebi a fourni un travail satisfaisant sur ce premier volume de Hunter, la traduction de Sarah Hy Kim est claire, aucune faute d'orthographe n'est à souligner et le tome chroniqué ne souffre d'aucun défaut d'impression.
Le lecteur sera donc mitigé à la fin de ce premier tome, l'auteur ne prenant pas la peine de faire avancer son histoire, nous narrant le quotidien de Dino et de Sonia et ne creusant en profondeur pour nous donner quelque chose de plus consistant. Le climax de fin, quant à lui, pourra inciter (ou non) le lecteur poursuivre sa lecture. C'est donc un premier volume assez tiède que nous offre Yun Dae Chung, il ne reste plus qu'à espérer que la série prendra son envol avec le prochain tome.