Hotaru mourra demain - Actualité manga

Hotaru mourra demain : Critiques

Hotaru wa Ashita Shinu

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 11 Mai 2022

La fin du mois de mars a vu arriver aux éditions Hana Hotaru mourra demain, toute première publication française de Fuyu Saikawa, une mangaka qui a débuté sa carrière professionnelle en 2017. De son nom original Hotaru wa Ashita Shinu, ce récit a initialement été prépublié au Japon en 2018-2019 dans le magazine Ihr HertZ de Taiyô Tosho, avant de sortir en un unique volume broché en mai 2019, ce dernier étant agrémenté d'un intéressant chapitre "spin-off" d'environ 20 pages centré sur un personnage secondaire, puis d'un petit bonus de 8 pages, pour un total approchant les 180 pages.


Cette oeuvre nous immisce auprès d'Asada, un lycéen qui a pour particularité d'être éperdument amoureux de Hotaru, une fille qui n'existe pas. Il n'y peut rien: à chaque fois qu'il lit le livre dont cette fille est l'héroïne, il tombe amoureux d'elle. Avec ses cheveux roses, ses piercings rouges aux oreilles, ses yeux de chat, son grain de beauté au coin de la bouche, et ses errances frivoles cachant une profonde solitude, elle le touche profondément. A tel point qu'il ne peut s'empêcher de projeter l'image de Hotaru sur ses petites amies, et se fait alors larguer en un rien de temps. Et c'est précisément après s'être à nouveau fait jeter qu'Asada voit surgir devant lui Nimiya, un garçon de son lycée, qui ressemble en tous points à son inaccessible amour, au point qu'il ne peut s'empêcher de l'embrasser et de lui demander de sortir avec lui. Contre toute attente, Nimiya accepte, et se montre même vite assez frivole, en plus de correspondre toujours plus à cette Hotaru que notre héros aime tant. Mais forcément, des questions se posent. Pourquoi Nimiya a-t-il accepté de sortir avec lui sans même le connaître ? Pourquoi correspond-il tant à Hotaru ? Qu'est-ce que tout ceci cache ?


Si la finalité du récit se devine facilement et reste classique dans l'évolution sentimentale entre Asada et Nimiya, le fait est que Fuyu Saikawa joue très bien son coup tout au long de cette histoire parsemée d'une pointe de mystère et, surtout, d'une aura assez particulière, de par la façon dont tout commence entre les deux garçons, via cet amour inaccessible et pourtant si profond qu'Asada ressent pour un personnage fictif. Et même si on aurait éventuellement aimé que le récit dure plus longtemps pour permettre à l'autrice d'exploiter plus en profondeur cet amour impossible pour un être qui n'existe pas, l'évolution entre nos deux héros s'avère assez soignée dans l'ensemble, en surfant sur la dualité Hotaru/Nimiya: si Asada est au départ attiré par la Hotaru qu'il voit en Nimiya, qu'en sera-t-il sur la longueur ? Tombera-t-il sincèrement amoureux de Nimiya pour ce qu'il est ? Et puis, pour quelle raison Nimiya ressemble-t-il à s'y méprendre à cette héroïne de livre jusque dans ses goûts alimentaires ?


Même si on aurait aimé en voir plus sur ce concept intrigant, on ressort satisfait de ce récit soigné, et en plus porté par un style visuel assez fin, dégageant une pointe de douceur dans l'expressivité des personnages, et possédant quelques découpages particulièrement jolis. Qui plus est, si l'on excepte quelques moirages prononcés, la qualité est au rendez-vous pour l'édition, avec une jaquette proche de l'originale japonaise, une première page en couleurs, un papier assez souple et épais, un lettrage convaincant, et une traduction limpide de la part de Laurie Asin.



Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.25 20
Note de la rédaction