Hoshi dans le jardin des filles Vol.2 : Critiques

"Vous avez entendu, Hoshi ? M. Nakamura organise des compétitions de yoga nocturne dans le parc avec une mamie de 80 ans."

Enseignant sérieux dans un lycée pour filles, Hoshi se confronte, de jour en jour, de chapitre en chapitre, à des situations qui semblent tout à fait anodine au départ: une photo de classe de l'époque où il était au collège qui refait surface, sa crainte qu'une de ses élèves connaisse de mauvaises aventures en la voyant sortir seule du train de bon matin, le mariage de sa collègue Midorikawa, Kobayashi qui n'a pas le même entrain que d'habitude, les heures de permanence où les adolescentes tuent le temps...

Mais dans le petit monde imaginé par Yama Wayama, ces moments totalement banals ou anodins aboutissent généralement à des choses beaucoup plus absurdes ou insolites, et c'est là qu'est tout le génie de Hoshi dans le jardin des filles: savoir, à partir de quelques chose de presque insignifiant, nous faire passer par des développements insolites, jusqu'à aboutir à une issue généralement plus amusante encore, que celle-ci soit juste loufoque ou plus absurde.

Pour ce faire, l'autrice peut compter sur deux éléments, à commencer par sa manière d'exploiter différentes petites facettes crédibles du petit monde du lycée, entre les élèves, les enseignants, et les liens qui unissent ces deux groupes: la manière dont une légende urbaine peut naître en un rien de temps, les coups de foudre, l'intérêt des élèves pour certains aspects de la vie privée de leurs profs (et les ragots qui vont avec), les demandes des parents d'élèves, ou encore la façon dont les élèves voient les profs quand ils les interrogent, sont autant de choses que Wayama exploite subtilement.

Quant à l'autre élément, il s'agit évidemment du travail visuel, narratif et d'écriture de l'artiste: si son dessin souvent très sérieux offre un humour un peu pince-sans rire assez saisissant même dans les moments les plus idiots, c'est bel et bien son écriture, couplée à un rythme narratif imperturbable, qui fait le plus d'effet, Wayama maîtrisant à merveille ce rythme pour amener soigneusement chaque gag au bon moment sans se précipiter et en faire ressortir l'essence comique, en nous poussant naturellement à esquisser le sourire voulu.

Tout comme pour le tome 1, il faut être évidemment réceptif à ce genre d'humour qui est, dans le fond, très japonais. Mais dans tous les cas, difficile de ne pas reconnaître que Hoshi dans le jardin des filles, avec ce deuxième opus, reste une véritable réussite dans son genre.