Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 04 Juin 2024
Une nouvelle saison arrive dans Hirayasumi: l'hiver, qui s'installe confortablement au gré de ses événements incontournables que sont Noël et le Nouvel. Dans un cas, Hiroto et Natsumi proposent à Akari de venir fête Noël avec eux, ce dont la jeune étudiante se réjouit, elle qui s'apprêtait à passer seul cet événement. Toutefois, il faudra compter sur quelques imprévus, dont la venue de Yamada, le crusch d'Akari, et quelques incrustes qui vont mettre de l'ambiance et même permettre à Natsumi de se rapproche de Reina Nakajima, l'une des figures populaires de sa promo ! Dans l'autre cas, un retour de nos deux personnages principaux dans leur famille pour le Nouvel An va permettre non seulement de profiter de quelques retrouvailles et de quelques moments joyeux typiques de la saison hivernale, mais aussi de placer Natsumi face à son désir de devenir mangaka: saura-t-elle enfin l'avouer à sa mère, chose qu'elle craint tant ? Et si oui, quelle sera sa réaction ?
La réponse à cette dernière question est lumineuse et bénéfique, à l'image de la série de façon générale, et de ce tome bien sûr. D'autant plus que le reste du volume, lui aussi, ne manque pas de ces instants de vie parfois un peu délicats et dont, pourtant, Keigo Shinzo tire le meilleur pour nous offrir une tranche de vie feel-good toujours aussi excellente, y compris en exploitant comme il se doit les personnages secondaires animant toujours plus l'oeuvre. Nikaidô, le vice-directeur éditorial du magazine seinen Spirit, prend conscience qu'il n'est peut-être plus dans le coup ? Pas de souci: il espère toujours trouver la perle rare en Natsumi. Le jour du premier anniversaire du décès de madame Hanae arrive déjà ? Pas question d'en faire un jour triste, d'autant plus que les moments passés avec elle restent des souvenirs précieux pour Hiroto. Akari voit ses vieux démons revenir quand elle tombe malade le jour de l'anniversaire de Natsumi ? Fort heureusement, son amie, bien inspirée par son propre souvenir de ce qu'a déjà fait Hiroto pour elle précédemment, saura la réconforter. Le chauffe-eau lâche et il n'y a pas assez d'argent pour le réparer ? Eh bien, notre héros semble alors décidé à se retrousser les manches ! Yomogi a encore tendance à trop vite s'agacer et s'énerver dans son travail ? Peut-être bien qu'elle saura enfin trouver comment décompresser un petit peu, notamment grâce à Hiroto.
Ce tome est fait de plein de jolis petits moments de ce type, où le mangaka parvient à rappeler que, dans le fond, les choses ne sont pas si graves tant qu'on les prend dans le bon sens. Dans cette optique, Hiroto reste un personnage principal délicieux à suivre, grâce à sa façon de s'extasier sur tout et rien (une feuille morte qui lui paraît jolie, le doux souffle du vent...) et de voir très souvent le positif. Pour bien porter ça, on peut toujours compter sur le travail visuel de Keigo Shinzo, via certaines doubles-pages qui cristallisent parfaitement l'atmosphère de l'instant présent, et surtout à travers sa narration visuelle où aucune case n'est de trop ou manquante. Enfin, on ne peut s'empêcher de ressentir encore la part personnelle que l'auteur met toujours dans cette oeuvre, par exemple ici à travers un petit clin d'oeil au Monstrobière, une nouvelle présente dans son recueil Le Jour du Typhon, lui aussi sorti en France chez Le Lézard Noir bien sûr.