Hey ! Sensei - Actualité manga

Hey ! Sensei : Critiques

Nee, Sensei?

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 24 Mars 2010

Yaya Sakuragi est déjà connue chez Asuka pour son one shot « Tu es à croquer », qui illustrait un amour homosexuel subissant de grandes différences de représentations. Ici, ce sont l’âge et le statut qui sont en cause. En effet, comme dans beaucoup de yaois, il est question d’une relation élève-professeur. On y a déjà tout vu, avec l’élève obéissant et pleurnichard ou au contraire un jeune homme passionné et entreprenant. C’est plutôt dans le deuxième cas que l’on se place avec « Hey, sensei ! ». Homura déclare sa flamme à Isa-sensei, son charmant mais timide professeur, par un « je t’aime, sensei » sur une copie. Mais à part ça, aucune réponse. Il faudra alors bien donner des cours de rattrapage à cet élève turbulent et peu appliqué. Mais pendant ce cours particulier, Homura ne se gêne pas pour aguicher celui supposé représenter l’autorité, l’entrainant avec lui dans une relation certes teintée de sentiments mais aussi de non dits, de malentendus et de complexes. La différence d’âge y est très bien exprimée, de même que le statut de professeur face à son élève, même si cette timidité et ce laisser-aller sont peu crédibles. D’autant plus que les deux protagonistes se connaissaient déjà avant cet épisode déstabilisant. Ce qui justifie les sentiments d’Homura mais associe le cliché de l’enfance à celui du lycée …

Rien d’original, donc, surtout comparé à la dernière œuvre de l’auteur. Pourtant, ce titre a le mérite d’être rafraichissant et sympathique à lire ! La mièvrerie est présente mais en quantité raisonnable, les questions d’un couple singulier sont là pour rationnaliser le tout, et on aborde même les différentes étapes de la relation entre deux personnes. Dommage qu’en un tome l’auteur n’aie pas eu la possibilité de creuser d’avantage l’homosexualité des deux hommes, ni leur entourage autrement que par quelques souvenirs assez vagues. Dans une vision globale et sans détailler tous les petits défauts, Hey sensei ! reste une bonne lecture, ponctuée d’humour et de vérité, sans toutefois réellement se démarquer. De plus, il faut préciser que les sentiments sont privilégiés, et que les scènes sensuelles sont très légères, et conviendront à tout public. Ainsi, le titre trouvera des lecteurs peut être un peu réticents à la grossièreté d’autres yaois. En soi, les personnalités des personnages n’ont rien de transcendant, l’histoire d’amour est un peu revisitée, la relation en elle-même véhicule plus d’un cliché … Cependant, on s’attarde un moment sur tout le reste. La narration, bien tenue, le bonus assez sympathique qui présente une relation dans le cadre du travail, et les touches d’humour assez pertinentes. Ceci dit, un constat est fait assez rapidement : plus l’on s’éloigne du cadre scolaire, meilleure est l’histoire !

Les graphismes servant l’histoire sont plutôt paradoxaux. On trouve une certaine rigidité dans les mouvements, un physique anguleux et des doigts trop longs, tandis qu’une rondeur exagérée est conservée pour les lèvres. On retrouve le style de l’auteur sans grande surprise, avec ses corps trop grands, ses décors remplis de textures et les regards significatifs des personnages. On déplore peut être un défaut assez récurrent chez cette mangaka : les différents protagonistes se ressemblent beaucoup entre eux, ce qui est assez gênant à la lecture. Asuka rend une fois encore un travail correct sans plus, mais rien qui nous fasse crier au scandale. Un petit mot sur la couverture qui, si le titre est joliment mis en valeur, présente un dessin assez terne. La position d’Homura et de son sensei veut tout dire, mais la vision d’ensemble est peu avenante et met difficilement en valeur la complexité d’Homura qui semble ici être un simple élève dévergondé et pressant.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs