Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 30 Janvier 2025
L’opération Ragnarok se termine par un coup de théâtre que personne ne pouvait anticiper. Tandis que la flotte de Yang est sur le point de l’emporter, l’Alliance des planètes libres annonce sa reddition suite à un habile plan mené par Hildegarde, avec l’appui des Grands-Amiraux Mittermeyer et Reuenthal, consistant à envahir Heinessen pendant la bataille. L’Alliance passe ainsi sous la coupe de l’Empire, et rien ne sera plus jamais comme avant. Mais si la paix semble revenue, c’est sans compter l’Église terraïque qui sort enfin de l’ombre…
La bataille la plus importante de la série s’est soldée par un rebondissement inattendu qui clôt l’opération Ragnarok tout en menant les enjeux forts de l’œuvre vers un dénouement. Dès la lecture des premières pages de ce 22e volume, la guerre entre l’Alliance et l’Empire n’est plus. Une « paix », donc, marquée par la rencontre physique entre les deux génies et rivaux des deux camps pour une scène certes brève, mais portée par le charisme des personnages et le respect mutuel que se vouent ces deux anciens ennemis.
Pourtant, l’œuvre est bien loin d’être achevée. C’est justement l’occasion pour le récit de Yoshiki Tanaka de basculer vers un nouveau cycle en avançant sur le grand échiquier de la série l’Église terraïque, faction religieuse déjà bien évoquée, dans ses liens forts avec Fezzan notamment, mais qui restait encore dans l’ombre. L’Alliance et l’Empire « réconciliés », c’est un antagoniste commun qui se présente aux deux camps, poussant chacun des deux génies à devoir prendre les devants. On entre alors dans un nouvel arc aux ambitions différentes de ce que nous avons connu. Cette fois, pas de conflit entre les deux factions centrales, mais une vraie aventure teintée d’investigation pour en découvrir plus sur les desseins de cet autre camp relié à l’un des éléments clés de l’univers de la série : la Terre elle-même. Avec Julian en guise de protagoniste, on sent bien que les intentions narratives varient pour ce nouveau chapitre de la saga, ce qui lui permet aussi de gagner une certaine fraîcheur après plus de vingt volumes. C’est appréciable non seulement en termes de renouveau, mais aussi pour le développement de certaines zones d’ombre de l’intrigue que nous attendions de voir décortiquer.
Passé la surprise de la conclusion de la grande bataille décisive entre Yang et Reinhard, c’est donc une transition pleine d’ambitions, et par conséquent passionnante, qui se dessine sous nos yeux. « Les Héros de la Galaxie » entre potentiellement dans une nouvelle grande partie, pour l’heure bien différente de ce que nous avons connu, et c’est justement ce qui rend notre attente de la suite particulièrement forte. Faire basculer une telle œuvre à ce point en quelques chapitres est un vrai tour de force que la série réussit à honorer.