Héros de la galaxie (les) Vol.13 : Critiques

Bien qu'il ait réussi à mater la révolte de la noblesse, opposée au nouvel Empereur, Reinhard n'a pu empêcher le drame qui a coûté la vie aux deux millions d'habitants de Westerland. De retour, Kircheis confronte son ami à ce sujet, créant une fracture dans leur relation. Et de cet événement aura lieu le pire drame que pouvait imaginer Reinhard...

L'arc de la rébellion de la noblesse, charnière dans la trame des Héros de la Galaxie, touche ici un point culminant. Dans son intrigue, Yoshiki Tanaka nous rappelle à quel point cette guerre doit marquer un cap dans l'évolution de la série. Aussi, cette conclusion d'arc se révèle marquante par la tragédie qui est présentée. Un drame qui, soyons honnêtes, était assez prévisible dans Ryû Fujisaki a insisté sur l'événement qui devait marquer Reinhard à tout jamais. Il ne pouvait y avoir qu'une solution à cet enjeu, ce qui n'empêche pas la scène d'être forte, et ses retombées à la hauteur de nos espérances. Pour la plus haute figure de l'Empire, c'est un chamboulement majeur qui survient, un moment qui marquera à coup sûr toute son évolution future, et probablement les batailles qui en découleront.

Dès lors, l'attention du lecteur est focalisée sur « l'après ». Comment le conflit entre l'Empire et l'Alliance peut désormais évoluer, l'un des camps ayant été si intensément marqué par les derniers mois ? A cette question, ce treizième tome n'apporte pas de réponse, puisque la suite de l'histoire se fait par un retour dans le passé, via un focus sur l'Alliance en parallèle à la révolte de la noblesse du côté de l'Empire. Voilà un vrai coup de génie narratif, les actions de Reinhard lors d'un moment clé ayant bien eu des répercussions sur l'évolution de la situation du camp démocratique de cette immense structure géopolitique qui s'étend dans le cosmos. Le nouvel arc présente donc l'autre face de celui qui vient de s'achever, de quoi annoncer de belles retrouvailles avec Yang Wen-Li, qui nous avait bien manqué.

Et là aussi, l'évolution du côté de l'Alliance était assez prévisible. Depuis un moment déjà, Yoshiki Tanaka nous raconte comment une démocratie sur le papier peut sombrer dans une forme d'extrémisme, dès lors qu'elle est entre les mains de bureaucrates qui ne s'intéressent qu'à leurs positions. Le nouvel arc est une suite logique de cette idée, Reinhard ayant habilement mis le feu aux poudres, de manière à établir un immense incendie qui, là aussi, pourrait bien chambouler le destin de l'Alliance des Planètes Libres, à tout jamais. Maintenant que nous avons observé un véritable éclatement du côté de l'Empire, via la quasi-annihilation de sa noblesse, c'est une sorte d'équivalent à l'échelle du camp de Yang Wen-Li qui nous est narré. Pour l'heure, c'est une mise en bouche que cet opus nous propose, jusqu'à justifier l'implication du « héros d'El Facil ». Il serait peu dire qu'on attendra la suite avec hâte !