Hellfire Messenger Vol.1 - Actualité manga

Hellfire Messenger Vol.1 : Critiques

Jigoku no Gouka de Yaka re Tsuzuketa Shounen. Saikyou no Honou Tsukai to Natte Fukkatsu Suru.

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 13 Mars 2023

Par leur label Kazoku, les éditions Michel Lafon continuent de se lancer dans le manga, petit à petit. Après de jolis titres tels que Nina du royaume aux étoiles ou Futo Pi, c'est au genre du récit de réincarnation que se frotte l'éditeur, avec l'adaptation d'un light novel de fantasy.

Lancé en 2019, le roman « Jigoku no Gôka de Yaka re Tsuzuketa Shônen. Saikyô no Honô Tsukai to Natte Fukkatsu Suru » est l'œuvre de Satô. Après avoir été prépublié au format web-novel sur la plateforme Syosetu, il fut proposé au format physique aux éditions Kôdansha, et illustré au passage par l'artiste Tetsuhiro Nabeshima. Comme ça se fait souvent sur le light-novel, un projet cross-media est engendré par la présente adaptation manga, signée Miyagi Morinari. En cours depuis 2020 sur la plateforme Magazine Pocket, elle dénombre actuellement 8 volumes au Japon. Chez nous, Michel Lafon a opté pour le titre plus simple (et parlant) Hellfire Messenger pour nommer cette version manga.

Dans son village, Flare est considéré comme un paria. Élevé par un puissant exorciste local, qui a davantage fait travailler sa force physique que ses dons magiques, il est en permanente querelle avec les gens de son âge, tandis que les autres habitants ne l'ont jamais accepté. Alors, quand le conseil local doit choisir un exorciste à sacrifier pour contenir la puissance de la Porte des Enfers, le choix de Flare se fait naturellement. Sans regret, si ce n'est celui de quitter son mentor, le garçon accepte son destin. Mais au cœur des flammes, il finit par adopter celles-ci... jusqu'à pouvoir regagner son monde ! Or, mille ans se sont en réalité écoulés, aussi Flare va devoir trouver un nouveau sens à sa vie, maniant maintenant les flammes de l'enfer. Son périple commence par sa rencontre entre une jeune princesse et sa garde du corps...

S'ancrant dans le récit de réincarnation dans un monde de fantasy, Hellfire Messenger n'en est pas pour autant un isekai. Le sort du héros se joue ici au sein d'un même univers, un paria revenant parmi les siens après avoir été sacrifié, et doté de pouvoirs qui dépassent l'entendement... mais dans un futur très éloigné. D'entrée de jeu, le récit se heurter à notre appréciation de la situation : Si on envisage naturellement celle-ci dans le drame, les émotions de Flare sont si neutres qu'il y a de quoi sortir de l'intrigue. Mais il semblerait que l'intrigue de Satô soit prête à jouer avec cette idée, en abordant notamment le détachement du héros vis-à-vis de son ancienne existence, et son lien avec un mentor qui, comme lui, montrait une indifférence de façade. Dès lors, on est tentés de ne pas jeter trop vite la pierre au récit, et lui laisser sa chance dans ce qu'il a à raconter.

L'aventure se fait aux côtés de deux personnages, la princesse Prim et sa fougueuse garde du corps, Ashera. Deux jeunes femmes établies visuellement pour aguicher le lecteur, mais dont le comique grivois ne s'articule finalement qu'entre-elles, et n'implique quasiment jamais le héros. Il en résulte une certaine complémentarité des caractères permettant au trio de bien fonctionner, aussi bien dans la bravoure que dans la comédie. Un point essentiel pour nous pousser à suivre le petit groupe dans leurs aventures, ce qui est renforcé par des enjeux croissants, notamment en toute fin d'ouvrage.

Car c'est bien dans son dernier segment que ce premier opus plante des promesses plus frétillantes, avec toute une caste d'antagonistes d'origine quasi divine, prête à passer à l'action. Une dimension narrative qui va de pair avec les enjeux qui planent au-dessus de la princesse Prim, aussi l'idée d'une guerre de succession se greffe au récit. Et à vrai dire, il n'en faut pas plus pour apporter de la tension et du rythme à l'ensemble. Hellfire Messenger parvient ainsi à capter notre intérêt, de manière à espérer un récit d'aventure et de fantasy agréable à suivre sur la durée. Un constat qui s'appuie aussi sur la patte de Miyagi Morinari, le mangaka, qui propose quelques fulgurances malgré de légères maladresses de débitant. On ne jettera certainement pas la pierre à l'artiste, dont il s'agit de la première série professionnellement publiée. Au contraire, le statut en cours de l'œuvre couplé à un nombre actuel de 8 volumes permet de croire à une évolution de son art.

Côté édition, Michel Lafon livre une belle copie avec un ouvrage aux bonnes finitions, au papier convaincant, au lettrage bien calibré de Florent Faguet et à la traduction vivante et juste de Fabrice Buon.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction