Heaven's Design Team Vol.1 - Actualité manga
Heaven's Design Team Vol.1 - Manga

Heaven's Design Team Vol.1 : Critiques

Tenchi Sôzô Design-bu

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 16 Juin 2022

En ce mois de juin décidément riche en tomes 1 pour elles (Rokudenashi Blue, Epouse moi Atsumori!, No Longer Rangers, Boire pour fuir ma solitude, J'irai te tuer dans tes rêves...), les éditions Pika nous proposent également de découvrir le premier volume d'une comédie pure, déjà un peu connue dans notre pays grâce à son adaptation animée qui fut diffusée en France en simulcast sur la plateforme Crunchyroll pendant l'hiver 2021.


De son nom original Tenchi Sôzô Design-bu, Heaven's Design Team (le nom international de l'oeuvre) est un manga qui est prépublié au Japon depuis 2017 dans le magazine Morning Two des éditions Kôdansha, magazine dont sont également issues les séries L'Atelier des Sorciers, Moyasimon et Les vacances de Jésus et Bouddha entre autres. Au scénario, on retrouve deux noms déjà connus dans notre pays, à savoir Hebi-zou, autrice du manga Les Japonais ne savent pas parler japonais paru autrefois chez Clair de Lune, et Tsuta Suzuki, que l'on connaît surtout pour ses différents yaoi tels que Barbarities, Your story I have known ou encore My demon and me. Quant à la partie visuelle, elle a été confiée à Tarako, mangaka dont c'est la deuxième série après Mousou no Aki (inédit en France), et qui a d'abord travaillés dans le doujinshi à partir de 2009 avant de se lancer professionnellement fin 2012.


Ici, tout commence quand Shimoda, un jeune homme à l'apparence d'employé japonais classique (cheveux noirs et courts, costume avec cravate...) mais qui est en réalité un ange (le col "ailée" de sa chemise le rappelle bien), est recruté dans une entreprise qui s'avère un peu particulière, puisqu'il va devoir d'intermédiaire entre cette entreprise et... Dieu en personne ?! Il s'avère effectivement que le créateur de la Terre, du ciel et des éléments (selon la religion catholique, en tout cas), une fois arrivé au 6e jour de la Création, a eu un coup de flemme et a décidé de sous-traiter la conception des animaux à une agence de design, la section design du ciel ! Les anges employés dans cette section ont donc pour rôle d'imaginer des animaux en suivant les quelques vagues directives de Dieu ("un animal pouvant manger des feuilles super hautes", "qui mange à toutes petites doses", "qui est équipé d'une arme cool"... Vous le sentez, le laxisme divin ?), d'imaginer des êtres vivants à partir de là, avant de les confier à l'ingénieure Mars pour qu'elle les fabrique et voie si elles sont réalisables, puis de les envoyer à Dieu qui les approuve ou les rejette.


Un peu à l'instar de Hikaru Nakamura avec son souvent si drôle manga Les Vacances de Jésus et Bouddha, le trio de mangaka prend donc pour parti pris de base d'exploiter un mythe religieux (le mythe de la Création de la religion catholique) afin de nous offrir une comédie riche en détournements. Et au-delà de la petite parodie d'entreprise japonaise, ce que l'on va évidemment retenir est ce qui prend le plus d'importance, à savoir la conception d'animaux ! Et de ce côté-là, les autrices se veulent pleines d'inventivité, en imaginant à leur manière comment sont née différentes espèces de tous types (girafes, fourmiliers, créatures marines, etc.), mais aussi en s'appropriant des créatures mythiques (vous voulez savoir pourquoi les pégases et les licornes ne peuvent pas exister ? Non ? Vous le saurez quand même, scientifiquement), ou encore en imaginant purement et simplement des bestioles farfelues et absurdes pas du tout viables (R.I.P à toi, l'improbable daim au long cou).


Pour porter cet humour très joyeux et haut en couleurs, l'oeuvre peut compter sur une petite galerie d'employés qui, tous à leurs manières, ont leurs spécificités, à l'image du doyen Saturne reconnu par tous pour sa meilleure création, le cheval (si bien que c'est devenu sa marotte et qu'il essaie de le décliner à tout-va), ou de la gothic lolita Pluton qui, derrière son allure toute mignonne, a pourtant l'esprit le plus déviant et les idées les plus dérangeantes (une excellente manière d'expliquer comment certains animaux bien chelous de notre réalité peuvent exister).


Cependant, le plus grand mérite de la série est sûrement de ne pas du tout se limiter à un simple ressort comique, car nombre de petites informations véridiques et assez scientifiques viennent très souvent se glisser sur les animaux, un aspect pour lequel les mangakas s'appliquent à se documenter richement, comme en atteste leur longue liste de références en fin de tome. De plus, chaque chapitre indépendant de 18 pages se voit ensuite accompagné de deux pages bonus présentant, dans des fiches dédiées, les animaux évoqués dans le chapitre en question, ces fiches pouvant faire aussi bien dans des animaux bien connus (la girafe, le wapiti, la cachalot, le calmar géant ou le narval, par exemple) que dans des êtres vivants moins courants et surprenants (comme le pêcheur à trèfle ou le siphonophore géant).


Un concept ingénieux, une galerie de personnages hauts en couleurs, un humour aussi décalé que loufoque et inventif, le tout saupoudré d'anecdote véridiques sur les animaux peuplant notre planète, et servi par un dessin à la fois assez simple, léger et très expressif. Il n'en faut pas plus pour faire de ce premier volume de Heaven's Design Team une lecture pleine de fraîcheur, à la fois bourrée d'un humour réjouissant et malin dans sa part un peu plus documentaire.


Côté édition, on a affaire à une copie correcte avec un papier souple et sans transparence, une impression d'honnête qualité, la présence de quatre pages en couleurs sur papier glacé, un lettrage soigné, une traduction agréable et bien vivante d'Emeline Cablé, et une jaquette restant proche de l'originale japonaise et bénéficiant d'un logo-titre assez bien travaillé.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs