Heartbeats Vol.5 : Critiques

La couverture de ce dernier volume de Heartbeats nous montre Tsukasa, un éclatant sourire aux lèvres, tenant la main d’Arima. Cette image affichant leur bonheur semble à propos vu que c’est dans le tome précédent qu’ils se sont enfin embrassés. Pourtant, la dernière page du volume 4 laissait planer quelques doutes sur la félicité à venir du couple. En arrière-plan, Tsukasa conversait gentiment avec Hasebe. Au premier plan, Arima les observait. Le retour de sa jalousie à l’encontre d’Hasebe pouvait augurer de savoureux rebondissements avant le clap de fin. Mais non, Risa Konno a préféré évincer Hasebe de l’intrigue principale. Ce n’est pas lui qui sera ici un obstacle au bonheur des deux héros, mais plutôt les non-dits qui vont s’accumuler entre eux. Le premier ne tarde pas à apparaître :  « Je ne sais pas si on sort ensemble ou non, mais... Je commence à entrevoir l’ampleur que prendraient les choses… »

Malgré les baisers échangés, Tsukasa n’est pas certaine de former un vrai couple avec Arima. Cependant, elle n’ose pas aborder le sujet avec lui. De plus, soucieuse de plaire à tout le monde, elle s’inquiète de briser les espoirs que les autres filles ont à l’égard d’Arima en leur apprenant leur nouvelle complicité. Son comportement questionne Arima qui croit y voir sa volonté que leur relation reste secrète et il va agir en conséquence…

« En tout cas… S’ils continuent à ne pas se dire franchement les choses, l’un et l’autre… Ils vont finir par tout faire rater, alors qu’ils ont tout pour réussir. »

Hasebe est le seul à se rendre compte qu’ils sont en train de s’éloigner. Leurs incompréhensions mutuelles s’enchainent au fil des pages et bouleversent de plus en plus le début de leur idylle. Jusqu’où cela va-t-il les mener ?   

Ce dernier tome était peut-être le tome de trop. Uniquement consacrée aux malentendus qui minent le moral de nos deux héros, l’histoire n’est pas plus avancée qu’au volume précédent. Les ressorts liés aux différents quiproquos sont bien menés, mais ils n’apportent pas une montée de tension digne d’une fin de série. Série qui reste malheureusement jusqu’au bout une accumulation d’un trop grand nombre de clichés. On y retrouve tous les lieux phares des shojos (fête du lycée, parc d’attractions, karaoké…), mais aussi des personnalités classiques comme l’héroïne serviable, gentille et manquant de confiance en elle ou encore le garçon le plus beau, le plus intelligent et par conséquent le plus populaire du lycée. Les clichés sont importants pour faire un bon shojo, mais il faut savoir les utiliser avec parcimonie et surtout les agrémenter d’événements inattendus et novateurs. Seuls Mayu et Hasebe possédaient des caractères atypiques que la mangaka a, au final, très peu exploités. Leur contribution n’a servi qu’à créer des triangles amoureux. C’est bien dommage, car ils avaient un fort potentiel pour pimenter l’intrigue et la rythmer en rebondissements en tout genre.

L’histoire présente tout de même plusieurs qualités. Elle est agréable à lire et les graphismes sont soignés. Les émotions des différents personnages sont bien retranscrites et aucune incohérence de scénario n’est à déplorer. « Heartbeats » est sans contexte une bonne mise en bouche pour une personne qui souhaite découvrir les shojos. Par contre pour des lecteurs avertis, son manque d’originalité risque fort de les décevoir.