Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 25 Mars 2025
Initialement présenté comme un one-shot lors de sa sortie française en février 2022 aux éditions Hana, Happy of the End d'Ogeretsu Tanaka a ensuite eu droit au Japon, en 2022-2023, à une suite ayant pris la forme de deux volumes, l'oeuvre formant ainsi finalement une trilogie dont l'éditeur français a publié les deux derniers opus dans notre langue en 2024.
Fort logiquement, dans ce deuxième volume on retrouve les deux personnages principaux autrefois marginaux, à savoir Chihiro et Haoren (alias Keito ou encore Hayato), alors qu'ils ont choisi de s'installer ensemble après des années passées à ne pas trop savoir où aller ni quoi faire de leur vie. Et si, au bout du tome 1, on sentait déjà bien la naissance de vrais sentiments entre eux, cela se confirmer dès le début de ce deuxième volume où ils s'affirment leur amour mutuel.
Tout un aspect de ce tome voit alors la mangaka s'appliquer à mettre en lumière cette nouvelle vie à deux, cet amour sincère, et l'aspect salvateur que ces sentiments mutuels leur apportent. Même quand ils en arrivent à se disputer car ils peinent encore à se comprendre totalement, derrière il y a la volonté d'apprendre petit à petit à mieux se connaître et s'accepter, y compris au gré d'événements tout simples comme les sorties ensemble (notamment au cinéma), les fêtes de fin d'année, ou bien sur les scènes de sexe explicites qui témoignent souvent bien de leur état d'esprit. Mieux encore, il y a de quoi être attendri par le désir de Chihiro de se trouver un travail normal, et par le bonheur que ressent Haoren en goûtant pour la première fois à un quotidien normal, fait de petites joies simples, loin de sa vie sans repères d'autrefois. On voit bien ce dernier s'adoucir peu à peu en souhaitant faire fi de son passé... mais que se passerait-il si, justement, ce passé venait soudainement le rattraper ?
C'est là l'autre enjeu majeur qui apparaît avec l'entrée en scène de Maya, un homme ayant un rapport direct avec Haoren et étant voué à semer le trouble. D'emblée, Tanaka nous fait bien sentir l'aura de dangerosité de cet homme qui, récemment sorti de prison, ne semble pas décidé à lâcher Haoren, pour des raisons que l'on va découvrir vite et bien, dès lors que la mangaka va en dévoiler plus sur son héros, sur son parcours chaotique et sur ses vieux démons qu'il commençait à oublier grâce à Chihiro. Il va alors de soi que Maya aura un rôle phare loin d'être rassurant en vue du troisième et dernier volume. Et quand on connaît la faculté de cette talentueuse autrice à changer de ton et à s'écarter des scénarios tout tracés où tout est bien qui finit bien, il y a de quoi se jeter sur l'ultime opus avec impatience et fébrilité.