Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 06 Janvier 2012
La course-poursuite se poursuit pour Akira, Shirasaki et Tadokoro. Au sein d'une ville où règnent maintenant le chaos et la mort, notre héros et ses compagnons d'infortune continuent de chercher désespérément Miku, tout en devant éviter de se retrouver face à l'un des monstres ayant envahi les lieux...
Dans ce nouveau tome, notre trio fait avant tout la rencontre de nouveaux survivants, dont un professeur qui se veut rassurant mais n'a pas fini d'intriguer, voire d'inquiéter de par certains actes que l'on découvrira au fil de la lecture... C'est donc désormais accompagné de ce dernier, et en laissant Tadokoro derrière eux en compagnie d'autres survivants, qu'Akira et Shirasaki repartent de plus belle à la recherche de Miku. Et le carnage se poursuit, c'est ce que l'on retient avant tout : au fil de leur périple les menant dans divers bâtiments, nos héros rencontrent de nouveaux survivants, en espérant à chaque fois retrouver la trace de Miku. Mais les nouvelles rencontres survivront rarement plus de quelques pages, et dès lors, Shingo Honda se fait plaisir : les carnages sont nombreux, et de toutes sortes. Que les victimes des monstres soient empalées, découpées, déformées ou littéralement explosées de l'intérieur, les morts sont souvent atroces, certaines confineraient presque au sadisme, et le mangaka se fait une joie d'enchaîner des effets gore parfois vraiment peu ragoûtants. Un shônen, vraiment ?
Pour le reste, en plus des effets gore, le coup de crayon de l'auteur fait à nouveau des merveilles : en plus d'un rythme tendu et fluide, parfaitement rendu par un découpage et des plans bien choisis, l'auteur nous offre à nouveau des montres impressionnants, qui en jettent, et qui défient physiquement toute logique. Difficile de ne pas être impressionné par une telle densité et une telle envie d'inventivité dans ces designs monstrueux.
Qu'on se le dise, l'horreur et le gore restent le principal leitmotiv, mais l'auteur n'en oublie pas pour autant de faire évoluer son scénario-catastrophe, ici très légèrement, mais en apportant des détails qui ne font qu'entretenir habilement la tension, notamment en ce qui concerne ce qu'est devenue Miku, ou qui plongent l'oeuvre dans une ambiance toujours plus apocalyptique et pessimiste. Ici, c'est simple, quand l'heure est venue de découvrir la vérité sur le trou ayant fait son apparition en ville ou sur la reproduction des monstres, on ne parvient à aucun moment à trouver le moindre signe d'espoir, on ne voit pas du tout, pas même un peu, comment nos héros pourraient s'en sortir pour le moment. Et ça, ça n'a pas de prix.
Avec ce deuxième volume, Hakaiju reste donc sur la même ligne de conduite, mais peaufine encore un peu plus son horreur, ses effets gore et son désespoir. Pour quiconque aime le genre, la lecture est un délice qui, quand on voit la dernière page plus qu'inquiétante et qui tend à faire penser que le danger ne vient pas que des monstres, promet une suite qui devrait encore se bonifier.