Hakaiju Vol.1 - Actualité manga

Hakaiju Vol.1 : Critiques

Hakaiju

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 04 Novembre 2011

Avec le Berceau des esprits ou autre Hideout, on peut dire que l'horreur s'est taillée une jolie petite place parmi les nouveautés de la rentrée. Et cette fois-ci, ce sont les éditions Tonkam qui, en cette période de Halloween, lancent un titre du genre : Hakaiju, ou quand le talentueux Shingo Honda, remarqué sur le très bon Ping Pong Dash, troque les raquettes contre un univers gore au parfum de fin du monde.

Tout commence pourtant de la plus classique des manières dans la ville de Tachikawa, en périphérie de Tokyo. Depuis l'enfance, Akira Takashiro est sous le charme de Miku, mais s'est toujours retrouvé en position d'infériorité face à son autre ami d'enfance, Eiji, pilier du club de basket là ou notre héros cire le banc. Il y a deux ans, Miku a déménagé, mais les sentiments d'amour et d'amitié liant ces trois-là ne se sont pas estompés pour autant, et alors qu'Akira va enfin avoir sa chance en tant que titulaire dans l'équipe de basket de son lycée, les deux amis se déclarent enfin rivaux en amour.
Mais alors même qu'Akira pense enfin avoir sa chance, tout bascule. Alors qu'il est dans la réserve du gymnase, un violent séisme éclate et l'assomme. Quand il se réveille, Akira voit sa vie chamboulée à jamais. D'Eiji, il ne retrouve que le bras, face à lui se dresse un monstre effrayant semblant sorti des pires films d'horreur, et partout où il s'enfuit il croise les cadavres de ses camarades de classe. A présent, il n'y a plus qu'un seul mot d'ordre : survivre...

C'est sur ces bases peu originales que débute la série, qui, dans ce premier tome, ne s'écartera jamais de ce classicisme. Très vite survient l'événement perturbateur, puis se crée une petite équipe de survivants, composée de notre héros, d'un loubard du lycée et de son martyr, et de la déléguée des élèves au sang-froid salvateur. Des caractères très stéréotypés, prévisibles jusque dans les réactions qu'ils émettent face aux événements terrifiants qui se présentent face à eux. C'est principalement le cas du martyr de service, dont on voit arriver la réaction largement à l'avance. Des liens différents se créent doucement au sein du groupe, susceptible d'être amputé à tout moment, mais malgré tout,j on aura du mal à croire en certaines réactions peu crédibles.
De manière plus générale, rien ne vient secouer de manière originale ce premier volet, qui se contente de planter le décor en jouant au jeu de la course-poursuite entre nos héros et les monstres pendant tout le volume, mais en introduisant toutefois quelques grandes pistes qui, à n'en pas douter, seront développées par la suite. De ce côté-là, on a droit à nouveau à des choses classiques du genre, à commencer par l'objectif que se fixe Akira de partir à la recherche de Miku qui était justement de retour en ville à ce moment-là, mais Shingo Honda amorce également des pistes plus intrigantes. Pourquoi donc l'armée ou les forces de défense n'agissent-elles pas et semblent totalement ignorer ce qui se passe dans la ville de Tachikawa ?

Ce premier tome de Hakaiju est classique, mais pas déplaisant, loin de là. Au-delà d'une mise en place peu inventive, on se retrouve même face à un divertissement très efficace, grâce au talent d'un auteur qui ne fait pas semblant.
En effet, une première chose frappe très vite : l'auteur ne lésine pas sur les effets gores. Un bras qui se promène par-ci, une tête qui vole par-là, un visage coupé en deux en plein vol, des corps mutilés jonchant le sol... L'auteur parsème volontiers son récit de courtes scènes sanglantes dont l'impact est renforcé par un souci du détail bien présent : tripes à l'air, os qui dépassent des corps découpés... tant et si bien que l'on peinerait presque à croire que l'on est face à un shônen, nouvelle preuve que la distinction des genres tend à se perdre.
Là où Honda impressionne encore plus, c'est dans le design des montres, aussi improbables qu'impressionnants. L'auteur prend plaisir à croquer des créatures gigantesques, aux corps défiant toute logique, où le souci du détail est aussi de la partie, et à travers lesquels on se rend compte que le coup de crayon du mangaka a encore gagné en puissance depuis Ping Pong Dash.
Enfin, mise en scène et découpage assurent un récit dynamique et fluide, qui happera sans difficulté les amateurs du genre.

De facture très classique, ce premier volume de Hakaiju n'en reste pas moins très efficace pour quiconque aime le genre. Dynamique et capable d'être très gore, cette introduction plante le décor sans grosse originalité, rien n'étant encore révélé quant à la nature de ces montres meurtriers mais quelques pistes sont déjà évoquées, comme l'absence de réaction de l'armée ou des médias. Après ce premier tome plaisant, on a tout simplement hâte de voir si la suite confirmera cette première impression positive.

L'édition de Tonkam jouit d'un papier et d'une impression honorables. Du côté de la traduction, on a droit à un travail fluide, malgré quelques problème d'orthographe et de ponctuation.


Koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs