Habitant de l'infini (l') - 2e édition Vol.4 - Actualité manga
Habitant de l'infini (l') - 2e édition Vol.4 - Manga

Habitant de l'infini (l') - 2e édition Vol.4 : Critiques

Mugen no Junin

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 07 Septembre 2009

Après la fureur des tomes précédents, ce volume commence posément, paisiblement même, Lin expérimente les simples plaisirs de la vie d’une jeune fille, comme se promener au milieu d’une fête et dépenser de l’argent…mais ce calme ne dure pas, l’horreur la rattrape très vite : elle retrouve un des hommes ayant violé sa mère avant de la tuer !
Ce tome est assez dur, plus que les précédents, car jusqu’à présent si on avait assisté au meurtre du père de Lin et que le viol avait été évoqué, rien n’avait été montré…cette fois l’auteur s’attarde un peu plus sur le drame et on partage alors la haine de la jeune fille. Le but de l’auteur ici n’étant pas de tomber dans la gratuité, mais de nous faire partager le drame de Lin, de nous faire éprouver cette colère qui est la sienne.
Là où l’auteur se montre talentueux également, c’est qu’il ne tombe pas dans le manichéisme primaire, le monstre à visage humain qui a commis ce crime innommable, s’est repenti, il vit désormais une vie tranquille avec son fils pour qui il est la seule famille…la vengeance doit-elle s’exercer à tout prix ? Lin, pour assouvir sa soif de revanche, doit elle, elle aussi, faire de ce jeune garçon innocent un orphelin ? C’est Manji qui tranchera, dans les deux sens du terme ! Le samouraï toujours aussi froid et pragmatique ne s’embarrassera pas de questions existentielles : le sang réclame le sang !

Tout comme les précédents membres du Ittoryu tombés sous les lames de Manji, Araya a des rituels qu’il pratique avant de tuer, ce genre de détails rapprochent les personnages des tueurs en série de notre époque, ils ont tous un mode opératoire qui les identifie et quelque part les réduit à une certaine folie tout en les éloignant de leur humanité. A ce propos, il est particulièrement intéressant de remarquer que Araya gagne sa nouvelle vie en fabricant des masques : on ne peut qu’y voir une métaphore sur sa propre existence…derrière le masque de l’humain se cache le monstre qui refait surface lorsqu’il est démasqué (littéralement et métaphoriquement) ; à moins que cela ne soit l’inverse, peut être que sous le masque du monstre se cache l’humain avec ses faiblesses et se rattachant à la vie simple qu’il a désormais.

Tout le volume tourne autour de cela, la dualité marqué par la confrontation entre Lin et Araya : la soif de mort de la première venant se heurter à la soif de vie du second, la colère et la souffrance face à l’espoir et l’amour pour son fils…

Un tome remarquable, bien plus profond que l’on pourrait le croire à première vue. On la savait déjà de qualité, mais avec ce tome la série est à coup sur un incontournable !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs