Gwendoline Vol.1 - Actualité manga
Gwendoline Vol.1 - Manga

Gwendoline Vol.1 : Critiques

Lady!!

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 05 Février 2018

Fillette jusqu'à présent élevée uniquement par sa mère japonaise, la petite Gwendoline voit sa vie basculer le jour où celle-ci meurt dans un accident de voiture. Survivant miraculeusement au choc, l'enfant est alors recueillie en Angleterre par son père, le Vicomte de Marble, qui vit dans un grand manoir avec sa fille Annie. Tout en devant, avec ses yeux d'enfant, accuser naïvement le choc de la disparition de sa mère qu'elle peine d'abord à comprendre, la petite fille doit se faire à sa nouvelle vie, qui ne s'annonce pas de tout repos. En effet, tout porte à croire qu'Annie, qui est donc sa demi-soeur, ne la porte pas dans son coeur, elle qui débarque dans le manoir soudainement. De même, le grand-père de la fillette refuse catégoriquement de la voir, elle qu'il considère comme de "sang impur" et indigne de sa lignée. Mais surtout, il y a la baronne de Wibbery et ses deux enfants infernaux Antoine et Mary : la baronne entreprend d'épouser le Vicomte pour s'emparer de son titre, et le Vicomte, devant se plier aux souhaits de son père qui la soutient, ne semble pas avoir trop le choix... Prise dès son plus jeune âge dans des drames et des querelles familiales, la petite Gwendoline pourra-t-elle grandir convenablement et devenir une digne Lady ? Heureusement que non loin du manoir elle a le soutien des voisins Arthur et Edward, et de la jument Alexandra.


Le nom de Gwendoline (Lady!! de son nom original) a d'abord été popularisé en France par son adaptation animée, diffusée pour la première fois à la fin des années 1980 dans l'émission Youpi! L'école est finie. Mais à l'origine, il s'agit d'un manga en 12 tomes, qui fut prépublié de 1986 à 1993 chez l'éditeur Akita Shoten. Principal succès historique de la mangaka Yôko Hanabusa (qui a signé de nombreux autres titres dans divers genres en 40 ans de carrière), ce manga a même eu droit, en 2009,  une suite en 2 tomes nommées Lady Rin! et permettant aux fans de voir ce que l'héroïne est devenue es années plus tard.


En France, le dessin animé de 57 épisodes a eu droit à des sorties en DVD, au début des années 2000 chez feu Déclic-Images, puis en 2012 chez Black Box où il est toujours disponible. Le parcours du manga, lui, fut un petit peu plus difficile, puisque sa première publication française chez l'éditeur Digiclub en 2007 avait été stoppée après seulement deux tomes. Il faut finalement attendre la toute fin d'année 2015 pour qu'un autre éditeur, Isan Manga, se re-penche enfin dessus !


Pour cette édition, Isan Manga a fait un choix qui s'inscrit bien dans la continuité de ses habitudes : chaque tome français regroupe deux volumes japonais (l'édition française comptera donc 6 tomes), le tout en grand format et dans une maquette se voulant assez luxueuse. L'objet apparaît d'emblée très beau à première vue, avec sa couverture cartonnée rigide, son vernis sélectif et son marquage doré sur le titre et le cadre. Pourtant, on pourra reprocher au volume d'être un peu facilement salissant et, surtout, d'être assez fragile au niveau des bords du dos de la couverture. Soyez prévenus ! A l'intérieur, malheureusement le papier s'avère légèrement transparent, et le signet marque-page tend a s'effiler très facilement, ce qui est plutôt dommage pour un livre qui coûte quand même quasiment 30€. Pourtant, au-delà de la légère transparence, le papier est satisfaisant. L'éditeur a visiblement eu à coeur de trouver un papier un peu crème qui absorbe bien l'encre (aucune bavure à l'horizon) et qui, surtout, reste souple et assez léger, ainsi le tome n'est pas trop lourd en mains malgré son aspect assez imposant. La traduction de Cyril Coppini est très claire, les choix d'adaptation et de lettrage sont soignés. Surtout, un grand soin a été accordé à la reliure, et chaque page est très facile à tourner. En somme, on a dans l'ensemble un assez bel objet, malgré son aspect un peu fragile et son prix qui peut sembler un brin excessif.


Un peu moins connu chez nous que Candy Candy ou Georgie, Gwendoline s'inscrit pourtant dans la même mouvance que ces deux célèbres oeuvres, avec dessins portés par des boucles blondes et des yeux pleins d'étoiles, et surtout avec une certaine fascination de la mangaka pour un Occident fantasmé. Ici, il s'agit de l'Angleterre, que Yôko Hanabusa prend plaisir à idéaliser pour faire rêver et peut-être voyager ses lectrices. Le récit a beau se passer à l'époque où le manga a été fait (il y a des avions, on voit des dates des années 1980 sur les tombes...), l'artiste offre une Europe fantasmée avec familles nobles, luxueux manoirs, élégants chevaux, beaux costumes... et querelles familiales. Rien d'étonnant quand on sait que l'une des principales sources de la mangaka vient de sa fascination pour la défunte Lady Diana ! Néanmoins, Hanabusa a bien compris que pour toucher plus facilement ses lectrices, il lui fallait une héroïne en lien avec le Japon, et c'est ainsi qu'est née Gwendoline, d'une mère roturière nippone et d'un Vicomte anglais. Dès lors, le parcours de l'enfant, dès ce premier volume double, se partagera entre les deux pays, mais n'en disons pas plus là-dessus.


Sur ces 390 premières pages, Hanabusa livre un récit plutôt emballant, si tant est que l'on ne soit pas allergique aux mangas à bouclettes blondes qui peuvent paraître souvent naïfs malgré les épreuves traversées par les personnages. Et des épreuves, Gwendoline en subit dès son plus jeune âge : mort brutale de sa mère, une famille paternelle dont elle peine d'abord à savoir si elle l'aime ou non, un grand-père qui la renie, une future belle-famille (celle de Wibbery) qui la prend vite en grippe et qui la maltraite... Ballottée dès l'enfance par les soifs de pouvoir et par les exigences de la haute société, Gwendoline va devoir grandir en se confrontant à tout ça, avec au bout du compte l'optique de devenir une vraie "Lady", à la fois belle, douce et forte. La perspective de suivre cette enfant sur plusieurs années (elle grandit déjà pas mal dans ce premier pavé) est ce qui séduit le plus, tant on a envie de voir quelle destinée attend la jeune métisse. Celle-ci s'avère assez attachante dès l'enfance, dans la mesure où elle ne se laisse jamais faire par Antoine et Mary (les horribles rejetons hautains et capricieux de la baronne), et où elle affiche toujours ne certaine sincérité presque naïve de par son statut d'enfant (par exemple, son grand-père a beau la haïr, elle ne peut s'empêcher de l'aimer et de voir en lui une douceur quand il sourit). Et autour d'elle, chaque visage, des voisins Arthur et Edward aux Wibbery en passant par Annie ou les amis du Japon, s'avère bien campé, quitte à jouer là aussi un peu sur les clichés pour dynamiser encore plus les choses (Mary et une vraie peste, Antoine une tête à claques pourrie-gâtée, Annie une vraie douce jeune fille, Arthur un vrai prince...). On lira donc avec intérêt la suite de cette série qui a su conserver un certain charme.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs