Gunslinger girl Vol.13 - Actualité manga

Gunslinger girl Vol.13 : Critiques

Gunslinger girl

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 13 Avril 2012

16 mois. Il aura fallu attendre 16 longs mois avant de pouvoir profiter de la suite de Gunslinger Girl en français. Dès lors, un petit travail de mémoire ou de relecture s'impose, histoire de bien se remettre dans l'ambiance. Et la tâche s'avère très simple, tant Yu Aida n'a rien perdu de son talent d'immersion.

Depuis quelques volumes, l'ennemi a un nom : il s'appelle Giacomo Dante, il est terroriste international, et est à l'origine de la mort du père et de la petite soeur de José et Jean. Mais pas que, ainsi découvrirons-nous que d'autres personnes ont des raisons de lui en vouloir personnellement. En début de volume, Yu Aida nous expose avec clarté les ambitions de cet électron libre du terrorisme, qui a pactisé avec les forces indépendantistes et est bien décidé à se débarrasser de l'agence d'aide sociale, en lui tendant un piège. Ici, l'auteur expose avec une clarté admirable, en seulement quelques pages, les enjeux de ce qui se joue pour chacun des personnages, des plus évidents, comme Giacomo, aux secondaires, comme Cristiano, nourri d'un fort sentiment de vengeance envers le bureau d'aide sociale, ou d'Ibrahim Ashiq, dont on se demandait bien pourquoi il avait rejoint le camp de Giacomo et des indépendantistes italiens, lui qui est arabe.

Désormais, tous les enjeux sont en place, clairement explicités par le mangaka, qu'il s'agisse d'enjeux à grande échelle (l'opposition aux indépendantistes et aux extrêmes souhaitant la scission du pays) ou d'objectifs plus personnels, comme la quête de vengeance de José et Jean. Sur ce dernier point, une chose se confirme : face à son envie de vengeance, José n'éprouve guère plus de compassion pour Henrietta. Il est devenu froid, comme le montre très bien son visage, et ne montre que peu d'émotion face à une Henrietta totalement reconditionnée, et qui a tout oublié de ses plus beaux moments avec son tuteur. Du côté du lecteur, la situation a de quoi troubler quand on se rappelle la Henrietta des précédents tomes, et le José affectueux. Et à quelques courtes reprises, l'émotion arrive, doucement, subtilement, à peine perceptible, comme lorsque José demande à Henrietta si elle se rappelle de certains éléments d'astronomie qu'il lui a enseignés.

Henrietta et José ne sont pas les seuls personnages centraux de ce volume, mais les autres s'exprimeront plus par la suite, dans le feu d'une action occupant une grande partie du tome. Et comme il l'avait déjà prouvé auparavant, Yu Aida se montre à nouveau particulièrement à l'aise dans les scènes plus vives. En présentant clairement chaque étape, de la prise de position des terroristes dans la centrale de Turin jusqu'à l'infiltration des membres du bureau d'aide sociale. En offrant des planches rendues intenses et immersives par l'omniprésence des décors, l'impact des balles et des coups, la fluidité du découpage et le dynamisme du trait. Et en n'épargnant rien à ses jeunes héroïnes. Les balles fusent, le sang gicle, l'horreur des combats est bien présente et se ressent notamment à travers le personnage de Triela, forte mais mal en point.

Et quand Yu Aida s'applique à se focaliser sur ses personnages, la lecture est plus sublime que jamais. Comme dit plus haut, dans le feu de l'action l'auteur n'oublie pas de s'intéresser à ses personnages, et si les duos Henrietta/José, Rico/Jean et Petra/Sandro ne sont pas oubliés (on regrettera toutefois le plus fort retrait de ces deux derniers duos), on constate surtout un nouveau focus sur Triela et Hilscher, toujours touchants dans la volonté de vivre pour l'autre que chacun affiche. Pourtant, Triela inquiète, de par certaines paroles qu'elle adresse à sont tuteur. On le sait, aucune issue heureuse ne semble possible pour les fillettes, et les paroles de Triela en deviennent d'autant plus poignantes. Sans parler des bribes de rêves qu'elle continue de faire, lui rappelant le souvenir de Rachel, qu'elle n'a pas directement connue, mais qui lui laisse le souvenir d'une mère. Quelle plus belle preuve d'humanité, pour une fillette censée être un cyborg dépourvu de sentiments ?

Porté par toutes ces qualités, ce treizième volume, mêlant habilement enjeux politiques, action et focus sur les personnages, passionne, jusqu'à un final nous laissant sur un cliffhanger insoutenable, et marquant peut-être la dernière ligne droite de la série. Et pour le coup, on remerciera Kazé Manga si le tome 14 sort bel et bien cet été, histoire de ne pas laisser l'intensité baisser et de ne pas nous laisser trop longtemps dans le suspense de ce climax.


koiwai


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction