Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 01 Mars 2018
Critique 2
Le mercenaire, Zero, et le sorcier Albus prennent la route vers le village de Latet, là où serait gardé le Grimoire de Zero. Pour le mercenaire, cette quête sera synonyme de délivrance puisqu'à son terme, Zero lui redonnera son apparence humaine. Pourtant, le trajet ne sera pas de tout repos. Non pas que les dangers soient si nombreux que ça, c'est surtout l'entente entre les trois compagnons qui ne sera pas toujours de tout repos...
Après un premier tome qui servait surtout d'introduction et plantait l'univers comme il se doit, Grimoire of Zero commence véritablement avec ce second opus, un tome qui fait la part belle au voyage. Le trio de base étant présenté, l'heure est aux péripéties dans un monde où les dangers semblent assez nombreux, les hommes bêtes étant les proies des sorcières et ces dernières traquées par les humains. Pourtant, c'est sans trop de tension que se déroulera la première grande partie du volume dont les aventures seront surtout de l'ordre du fan-service.
Cette première moitié s'avère donc très légère et s'articule surtout autour des interactions entre les trois personnages centraux. Tout est conté sur le ton de la comédie, et s'il est intéressant de voir les réactions de Zero face à un monde duquel elle est totalement détachée, la jeune fille sert surtout à apporter un quota de fan-service aguicheur, comme en atteste les quelques sous-entendus par rapport aux mercenaires, et une séquence où la sorcière se retrouvera en tenue d'Eve.
Un divertissement sans prise de tête donc, qui a le mérite de faire rire à certains instants tout en marquant des interactions plutôt touchantes entre Zero et le mercenaire, mais on en attendait un peu plus de cette suite. Heureusement, la fin de tome instaure un peu de tension et fait évoluer l'intrigue par l'apparition d'un personnage déjà bien évoqué au début de l'histoire. Enfin, il est question du Grimoire de Zero et de quelques alliances politiques qui mettent en lumière le contexte, mine de rien intéressant, de la série. La dualité entre Treize et Zero constituera donc un point phare du récit, aussi les nouveaux ingrédients plantés laissent croire à une suite prenante.
Dans ce tome, on notera les quelques améliorations de Takashi Iwasaki en tant que mangaka. L'auteur faisant ses débuts, on sent son implication par certains choix de mise en scène réussis. Une scène charnière du volume propose même un beau moment de tension par sa portée graphique, tandis que globalement le trait se montre plus fouillé et précis que dans le tome précédent. On soulignera aussi que le dessinateur ne manque pas d'imagination pour dépeindre les différents instants de fan-service autour de Zero, que ce soit au sein même du récit ou sur les illustrations d'entre-deux chapitres.
Au final, il résulte un second tome globalement sympathique et agréable à la lecture, dont la première moitié manque clairement d'ambition tout en restant divertissante, mais se rattrapant sur sa seconde partie, beaucoup plus intense et riche en développement. Grimoire of Zero reste, pour l'heure, un titre plein de possibilités, mais qui se contente parfois de la facilité. Reste à voir comment évoluera la suite.
Critique 1
Zero et son mercenaire bestial, dans leur recherche du grimoire volé, choisissent de suivre Albus, jeune sorcier qui prétend pouvoir les y amener, même s'il se voyait bien faire un trophée de la tête du semi-humain. C'est ainsi qu'ils prennent tous les trois la direction du village de Latet, où il serait conservé par les voleurs. Mais la petite bourgade se situe sur la route de la capitale, et avant de l'atteindre le trio doit passer par Fomicam, cité fortifiée et principal carrefour commercial du pays...
Commençons par évoquer ce qui était le principal problème du premier volume : son aspect visuel un peu à la rue. Hé bien, heureusement, les choses commencent à s'améliorer, ne serait-ce que parce que le mangaka Takashi Iwasaki, avec l'arrivée à Fomicam puis l'incursion à Latet, a l'occasion d'accorder un peu plus d'importance aux décors, certains étant clairement plus travaillés ! On reste globalement sur des choses assez simples, mais le dessinateur parvient, entre autres, à bien faire ressortir le statut commercial et fortifié de Fomicam, avec notamment une vue de dessus très claire et quelques incursions plaisantes dans les rues un peu animées. Il n'en faut pas plus pour que l'univers global devienne un petit peu plus immersif ! Mais ce sont aussi les designs qui deviennent un peu plus réguliers, notamment pour le look du mercenaire qui est plus stable, ou pour Zero qui souffre un petit peu moins de ses problèmes anatomiques (on se souvient de ses jambes parfois étranges ou de ses mains régulièrement mal dessinées dans le tome 1), même si l'ensemble conserve encore des inégalités. Certains petits passages, comme celui avec l'oeil géant, parviennent même à laisser une impression assez forte.
Pour le reste, la trame suit ici un déroulement on ne peut plus classique : après la mise en place dans le tome 1 et la consolidation d'un petit groupe avec l'arrivée d'Albus, c'est l'heure de démarrer le voyage avec escale à Fomicam. Tout le passage dans la cité marchande qui occupe une bonne partie du volume, sonne surtout comme un aparté faisant peu progresser le scénario et visant surtout à renforcer les liens du trio qui s'est récemment formé. Le cas d'Albus reste malheureusement très succinct, tout au plus a-t-on une meilleure idée de son caractère et a-t-on de brèves notes d'humour autour de son côté légèrement pervers. En revanche, même si c'est extrêmement classique et que ça fait parfois appel à des petites notes de fan-service pas très bien équilibrées, le mangaka s'applique sur le lien qui se crée bel et bien entre Zero et l'homme-bête, à travers des petites scènes un peu intimes (comme quand elle lui lave la fourrure), l'achat de vêtements ou certaines brèves discussions. On y décerne également bien à quel point Zero, qui est restée enfermée dans la "cave" très longtemps, connaît mal le monde et a beaucoup de choses à apprendre avec l'aide du mercenaire, ce qui la rend un petit peu plus attachante.
Quant à l'arrivée à Latet, elle s'annonce riche en surprise pour nos héros, avec un parfum de danger palpable, des retrouvailles qu'on n'attendait pas forcément aussi rapidement dans l'oeuvre, et de nouvelles interrogations sur le lieu où se trouve le grimoire. Cette nouvelle étape permet aussi au scénario de s'enrichir un petit peu plus autour de certains éléments : le double-jeu du roi et de la cour qui emploie un sorcier, les sorcières vagabondes, les raisons pour lesquelles Zero a, à l'origine, écrit le grimoire, et certaines aberrations de la guerre.
Les éditions Ototo Manga ont réellement bien fait de sortir le deuxième tome de Grimoire of Zero en même temps que le premier, car c'est ici que le récit commence à décoller un petit peu plus après sa phase d'intro lourde et peu convaincante. Il reste de nombreuses inégalités, mais le récit s'enrichit un peu mieux, les personnages sont un eu plus intéressants, l'univers devient un brin plus immersif... Ça suffit largement pour rendre le récit intrigant et pour piquer la curiosité.