Grimoire of zero Vol.1 - Actualité manga
Grimoire of zero Vol.1 - Manga

Grimoire of zero Vol.1 : Critiques

Zero kara Hajimeru Mahô no Sho

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 26 Février 2018

Critique 2


Première nouveauté de 2018 des éditions Ototo Manga, Grimoire of Zero est, à l'origine, un light novel écrit par Kakeru Kobashiri et illustré par Shizumayoshinori, deux artistes que l'on ne connaît pour rien d'autre en France à ce jour. Mais on peut tout de même noter que Shizumayoshinori a également signé a Japon les illustrations du light novel Marginal Operation à partir de 2012.


Publiée au Japon depuis 2014 par ASCII Mediaworks et toujours en cours actuellement, cette série de romans a connu, dès sa première année d'existence, l'adaptation manga dont il est question ici. Bouclée en 2017 après 6 volumes, celle-ci a été confiée à Takahashi Iwasaki, un mangaka qui signe là sa toute première série longe, après avoir conçu quelques doujinshi et avoir participé en 2013 à une anthologie autour de Kantai Collection. Un artiste en tout début de carrière, donc, et issu du milieu amateur.


L'une des habitudes des éditions Ototo est de s'intéresser à des oeuvres qui ont été popularisées par une adaptation animée, on pense notamment à DanMachi, à Re:Zero, à Overlord, ou bien sûr à Sword Art Online. L'acquisition de Grimoire of Zero suit cette logique, puisqu'une adaptation animée a vu le jour au printemps 2017 au sein des studios White Fox (qui, justement, ont aussi produit l'anime de Re:Zero), a été diffusée en France en simulcast sur la plateforme Wakanim, et a permis de faire connaître la licence en dehors du Japon.


Grimoire of Zero nous plonge dans un monde aux tonalités médiévales, où les humains cohabitent avec d'autres espèces dites "Bestiales", où existe une science de la sorcellerie qui reste à ce jour interdite, et où la magie de manière générale reste encore méconnue. Si, dans certains recoins, les humains cohabitent en assez bons termes avec les sorcières, la règle veut généralement qu'ils se méfient de ces êtres qu'ils connaissent très mal, voire qu'ils les chassent et les tuent quand la situation est au plus mal, en rejetant la faute sur elles. Quant aux sorcières, elles ont elles-mêmes pour habitude de chasser les Bestiaux pour utiliser leur tête comme offrande. Et les Bestiaux, eux, servent généralement de soutien de poids aux humains pour éliminer les sorcières.


A l'heure où le climat est très tendu entre ces différentes factions, un mercenaire bestial colossal à l'apparence d'un grand félin s'attend forcément au pire quand il croise la route d'une sorcière à l'apparence de fillette et qui se fait appeler Zero. Va-t-elle, comme ses congénères, le traquer pour proposer sa tête en offrande ? A sa grande surprise, la jeune fille a de tout autres désirs : loin de vouloir lui faire la peau, elle lui propose une alliance. Elle l'aidera à devenir humain s'il l'escorte dans sa recherche de son compagnon Treize, et surtout d'un livre magique disparu, le "Grimoire de Zero", qui, s'il tombe entre de mauvaises mains, pourrait mener le monde sa perte...


Le premier volume de Grimoire of Zero suit un déroulement on ne peut plus classique, où le principal objectif est de poser les premières bases de l'univers et de l'intrigue. Nous voici donc plongés dans un monde aux allures médiévales fantastiques qui ne propose rien de bien neuf, mais qui pourrait se révéler tout à fait intéressant en reprenant à sa sauce un contexte proche de la célèbre "Chasse aux Sorcières" de l'Europe de Moyen-Âge, en y ajoutant réellement magie et semi-humains. Dans un climat de tension de plus en plus grave entre humains, sorcières et bestiaux, le romancier d'origine propose une alliance qui pourrait presque sembler contre nature vu qu'elle implique une sorcière et un bestial, et que leurs ambitions pourraient bien changer la face du monde... Une réelle coexistence entre les différentes factions est-elle possible ? Cette question risque d'être au coeur du récit, d'autant que les premiers développements évoquent déjà le fait que les querelles mortelles entres humains, sorcières et bestiaux viennent en premier lieu du fait qu'ils se connaissent mal, et que les hommes ont malheureusement naturellement tendance à être apeurés par les êtres qu'ils ne connaissent pas ou ne comprennent pas, jusqu'à chercher à les éradiquer en cas de tension en rejetant la faute sur eux. On attend donc pas mal de choses de cet aspect, mais pour l'heure le récit ne fait que le mettre en place, tout comme il se contente d'installer les autres éléments fondateurs de l'oeuvre. Cela passe par pas mal de petits détails que l'on découvre ça et là, par exemple sur le mana, sur pourquoi on dit "sorcières" alors qu'il y a aussi des hommes, sr le lien entre Zero et Treize, sur l'arrivée de la sorcellerie dans le monde, ou même sur le fait de voir la sorcellerie comme une science. Mais en filigranes, on voit également s'instaurer une relation pas inintéressante entre le mercenaire et la sorcière, dans la mesure où ils vont d'abord devoir "s'apprivoiser" un peu. Le bestial ne peut d'abord que se méfier un petit peu de cette fillette faisant normalement partie de ses ennemis, mais il pourrait se laisser intriguer par Zero, voire se laisser un peu déstabiliser par sa tendance à être parfois taquine. Le lien qui se crée entre eux pourrait alors rappeler un peu celui liant le marchand Lawrence et la divinité Holo dans Spice & Wolf, toutefois avec beaucoup moins de force, et l'aspect séduction en mois.


Le récit ne cherche aucunement à faire dans l'originalité concernant la mise en place : ici, tout se déroule de manière très classique, par le biais de nombreuses conversations qui demandent à être très attentif pour bien tout assimiler, et en employant quelques événements très basiques, comme l'apparition d'Albus qui va venir éclairer d'autres choses. La lecture peut alors paraître parfois assez barbante dans ce premier tome, car tout est soit présenté en bloc, soit balancé un peu par-ci par-là sans grosse construction par le mangaka. Reste que si on fait un petit effort, l'univers qui se présente à nous est assez clair, plutôt prometteur et peut devenir prenant... mais pour qu'on soit réellement convaincus, il faudra obligatoirement que la suite passe par de grosses améliorations de Takashi Iwasaki dans son style.


En effet, au-delà de sa longue phase de mise en place qui peut être à la fois intéressante et assez indigeste (est-ce déjà comme ça dans le roman, ou est-ce un problème de construction narrative venant du mangaka ?), le récit souffre surtout ici d'un dessin qui est souvent, disons-le, à la ramasse. C'est terriblement pauvre dans l'ensemble, il y a de nombreux problèmes anatomiques chez Zero (par exemple, quand elle est assise, ses jambes donnent parfois l'impression de ne pas avoir d'os tant elles se tordent...), le mangaka peine à offrir une régularité aux traits du bestial dont le design de base est pourtant pas mal, les décors sont trop austères et minimes pour offrir une réelle immersion dans ce monde, les trames sont souvent utilisées de façon grossière pour meubler les cases, il y a quelques aberrations frappantes (par exemple, comment expliquer que le sanglier n'a pas les mêmes dents d'une page à l'autre ?), on s'interroge sur la façon dont l'artiste utilise parfois des codes typiques de manga (entre autres, une phrase sur fond noir, que l'on pourrait croire être une pensée intérieure ou un élément de narration externe, et qui est en fait une réplique tout à fait normale d'Albus à Zero... Pourquoi ?)... C'est visuellement insuffisant, et ça accumule pas mal d'inégalités qui brisent l'immersion.


Grimoire of Zero propose des bases intéressantes, mais qui sont présentées de façon souvent assez lourde et sont mises en images de manière peu convaincante. Mais le mangaka étant en tout début de carrière et venant du milieu amateur il a sans doute une bonne marge de progression, et le scénario qui s'installe s'avère quand même assez prometteur, ce qui fait que malgré les grosses maladresses de ces débuts, on a envie de laisser sa chance à la série. Ce n'est sans doute pas pour rien qu'Ototo a publié le volume 2 en même temps que le tome 1 !


Par ailleurs, l'éditeur a, comme souvent, soigné son édition, avec un papier alliant souplesse, épaisseur et absence de transparence, une bonne impression faite chez l'imprimeur Aubin, quatre premières pages en couleurs sur papier glacé, et une traduction honnête de Yoan Giraud qui s'en sort plutôt bien sur les nombreux éléments introduisant l'univers.


Critique 1


Ototo est devenu maître dans l'édition de titres basés sur des projets cross média. Sword Art Online en est son plus fier représentant, mais à côté, nous pouvons citer Re:Zero, Gate, Overlord, ou encore Alderamin on the Sky. La nouvelle acquisition de l'édition est la version manga de Grimoire of Zero, initialement un light-novel écrit par Kakeru Kobashiri et illustré par Yoshinori Shizuma, comptant actuellement onze tomes au Japon. Chez nous, la licence s'est d'abord fait connaître par l'adaptation animée en 12 épisodes produite par le studio White Fox (aussi à l'origine de l'anime Re:Zero) et distribuée en France par Wakanim.


L'adaptation manga principal de la série est signée Takashi Iwasaki, un auteur que nous découvrons, et dont la version de Grimoire of Zero fut publiée entre 2015 et 2017 dans le Dengeki Maoh d'ASCII Mediaworks, et qui s'est terminée sur son sixième tome. En France, la publication a droit à un certain coup de pouce puisque Ototo propose les deux premiers volumes en simultanée, en ce mois de janvier 2018.


Dans un monde aux airs médiévaux où la magie existe, les sorcières sont traquées et exterminées, suite à une montée de tension entre elles et les humains ordinaires. Ces sorcières, elles, chassent les hommes bêtes, appelés « Bestiaux », pour utiliser leurs têtes comme offrandes. C'est dans ce contexte qu'un mercenaire Bestial, à l'apparence d'un félin colossal, cherche à échapper à ses poursuivants et rejoindre la cité pour aider à l'élimination des sorcières. Durant sa fuite, il croise la route de Zero, une sorcière à l'apparence d'une fillette qui sera loin de vouloir sa peau. Bien au contraire, Zero proposera une alliance au mercenaire. Par sa collaboration avec la jeune fille, il apprendra la vraie nature du conflit, mais aussi celle des sorcières. De son côté, Zero dévoilera son objectif, la recherche du Grimoire de Zero...


A l'heure où Grimoire of Zero paraît en France, les titres de fantasy se sont multipliés sur le marché, et il n'est pas toujours facile de déceler les petites pépites au milieu des récits classiques. Adapté d'un light-novel (autrement dit un roman ado illustré), Grimoire of Zero suit chez nous un schéma classique en se faisant d'abord connaître par son anime, avant que la version manga n'atteigne les librairies. L'histoire, elle, peut manquer d'ambition à première vue. Et pourtant, ce premier tome propose un récit qui a ses qualités, et surtout un univers.


Pas le temps de souffler, le titre nous présente très rapidement le contexte de l’œuvre et la rencontre entre le mercenaire anonyme, pour le moment, et la jeune Zero. Sur ce genre de récit, au-delà des aventures fantastiques, on demande à ce qu'une histoire soit racontée et qu'un univers se développe. C'est totalement le cas avec ce premier opus qui, peu avare en bavardage, sert avant tout d'introduction pour planter le décor et les personnages, afin de leur permettre d'aller véritablement de l'avant par la suite.


En premier lieu, c'est la rencontre entre le mercenaire et Zero qui est assez intéressante. D'un côté, nous avons la typique fillette détentrice de pouvoirs magiques, et de l'autre un personnage loin des stéréotypes du genre, un colosse anthropomorphe au visage de félin qui se révèle vite attendrissant. Le duo fonctionne donc directement, le côte espiègle de Zero allant bien avec ce mercenaire très terre à terre et doté d'un très bon fond, aussi on s'intéresse forcément à chaque échange entre les deux personnages. Échanges très importants puisqu’entre de légères touches d'action, ils nous permettront d'en savoir plus sur l'univers et le réel contexte du monde de Grimoire of Zero.


Alors oui, le tout est peut-être traité sans grande subtilité, à savoir des conversations, l'intervention d'un troisième personnage et des révélations qui arrivent vite, mais permet justement de cadrer le récit. Dans son roman original, Kakeru Kobashiri semblait avoir une idée précise de son univers et savait manier ses influences de l'Europe médiévale pour créer un monde un peu plus différent de ce qu'on a l'habitude de voir dans les light-novel. C'est en tout cas tout ce que fait ressentir ce premier tome de Grimoire of Zero dont le principal défaut sera alors le grand nombre d'informations à ingérer. Mais passé cette étape, on se dit que l'aventure pourra sérieusement commencer au volume suivant, aussi l'idée de proposer les deux premiers tomes pour le lancement de la série semble tout à fait appropriée.


Le tout est correctement mis en dessin par Takashi Iwasaki qui, malgré quelques maladresses sur les proportions par moment, propose un style qui a son petit cachet. Les personnages sont globalement rendus mignons, y compris le mercenaire qui affiche régulièrement quelques minois attendrissants. Il est délicat de juger son style sur les séquences d'action, encore peu nombreuses, on compte alors sur la suite pour nous confirmer le potentiel de cet auteur.


L'édition, elle, est de très bonne facture, notamment grâce au papier épais typique d'Ototo. On notera la très convaincante traduction de Yoan Giraud dont le travail sur les textes d'introduction de l'univers a dû être loin d'être aisé.


Au final, c'est donc une bonne surprise qui nous attend par ce premier volume de Grimoire of Zero. S'il semble n'être qu'une introduction, le tome plante assez densément l'univers et brille par un duo efficace dans ses interactions. On reste donc curieux à l'idée de lire la suite, et voir comment le récit se développera.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

9 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs