Grapefruit Moon : Critiques

Grapefruit Moon

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 28 Avril 2025

Avec La fée des neiges en février 2023 puis Scarlet Secret en juillet de cette même année, Tomo Serizawa s'est imposée à nos yeux comme une mangaka de boy's love très prometteuse et donc à suivre de très près. En en attendant nos futures chroniques de Color Collection et de White Liar qui sont sortis en France il y a quelques mois respectivement aux éditions Delcourt/Tonkam et Hana, revenons aujourd'hui sur Grapefruit Moon, un one-shot qui vient tout juste de paraître dans notre langue chez Taifu Comics mais qui est en réalité la toute première mini-série professionnelle de l'autrice, en ayant été prépubliée au Japon en 2019-2020 dans le magazine Canna des éditions Printemps Shuppan.

Grapefruit Moon commence par nous immiscer auprès d'un petit garçon, Kazuki Yakigaya, qui depuis tout petit aime observer, par la fenêtre d'une pâtisserie réputée, les pâtissiers en pleine action pour concevoir de ravissants gâteaux, si bien que depuis cette époque il voit la pâtisserie comme une sorte de monde merveilleux et rêve de travailler dans ce milieu plus tard. Désormais âgé de 19 ans, il se rend à la pâtisserie qui l'a tant fait rêver quand il était enfant, celle-ci venant de rouvrir après une longue fermeture temporaire. Face à la passion maladive du jeune homme, le directeur, qui a reconnu l'enfant d'autrefois, lui propose de devenir employé, pour la plus grande joie de Kazuki ! Mais celui-ci va devoir faire face à certaines épreuves: sa propre maladresse qui risque de lui jouer des tours, et un premier contact un peu difficile avec Yôichirô Sakai, le nouveau chef pâtissier de la boutique, qui semble à première vue peu accueillant. Pourtant, Kazuki va vite cerner en Yôichirô un homme qui, en plus d'être un très talentueux pâtissier, est en réalité quelqu'un d'attentionné et de bienveillant. Toutefois, tout porte à croire que celui-ci, autrefois pâtissier dans un très célèbre établissement, est en train de perdre en partie sa passion... Alors, Kazuki, si admiratif et amoureux des pâtisseries depuis son enfance, saura-t-il raviver cette passion, voire plus encore ?

Au tant le dire tout de suite: au fil de ses 190 pages environs, c'est une histoire comme toute assez convenue et sans gros rebondissements que nous propose le mangaka, tant ses quelques développements restent très standards, que ce soit sur les origines de l'intérêt de Yôichirô pour la pâtisserie et de sa petite perte de passion pour celle-ci, jusqu'à la naissance de sentiments allant plus loin que le travail entre les deux personnages principaux, en passant par quelques épreuves vites vues comme la possible rivalité via le dénommé Jin Nikaidô et l'éventuelle séparation par la distance. Mais au fil de ces choses vite vues, on sent surtout un désir chez l'autrice d'entretenir une ambiance toute chaleureuse et douce auquel, forcément, le milieu réconfortant de la pâtisserie colle très bien.

Pour ça, ce sont alors deux choses qui ont rapidement de quoi nous ravir les yeux, la première étant évidemment le soin que la mangaka accorde aux pâtisseries et à la confection de celles-ci, où il y a généralement une vraie beauté du geste dans la confection attentionnée de ces petits plaisirs sucrés. Ainsi, il n'est pas rare que certaines planches nous fassent quasiment saliver, en nous faisant alors bien prendre conscience des grosses qualités visuelles que l'autrice avait déjà sur cette première oeuvre et qu'elle continuera de peaufiner ses ses mangas suivants. C'est précisément là la deuxième chose qui a de quoi beaucoup séduire: un travail graphique très beau qui, non content de proposer des pâtisseries alléchantes, offre aussi des décors et angles de vues très immersif ainsi que des designs ravissants: d'un côté Yôichirô saura charmer par son allure élancé et son élégance en tant que pâtissier au fin doigté, et de l'autre côté Kazuki dégage constamment quelque chose de très mignon dans sa passion très expressive pour la pâtisserie et, bientôt, pour Yôichirô.

Récit entièrement soft (par la moindre bribe d'érotisme, et pas même le moindre petit bisou en vue), Grapefruit Moon se déguste alors comme une bonne pâtisserie, et n'a pas d'autre ambition que ça. En tant que première série professionnelle de Tomo Serizawa, l'oeuvre reste très convenue dans son histoire, mais témoigne déjà largement des qualités visuelle de cette autrice.

Enfin, côté édition française, on a droit à une copie propre, avec une jaquette soigneusement adaptée de l'originale nippone, une première page en couleur sur papier glacé nous offrant une jolie illustration, un papier souple et assez opaque, une bonne qualité d'impression effectuée en France (comme souvent avec l'éditeur) chez Dupliprint, une traduction claire de la part d'Océane Tamalet, et un lettrage appliqué de Jef.Mod.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs